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Comment les caisses de prévoyance sociale peuvent amortir le choc

Les caisses de prévoyance sociales en Afrique pourront être un «excellent» levier pour amortir le choc économique lié au Covid-19. En fait, les pensions de retraite servies par les caisses, parce que n’étant pas la contrepartie d’un travail immédiat et donc déconnectées de l’activité économique, ne sont pas affectées par la crise économique liée au Covid-19. Ces prestations sociales permettent une sauvegarde du pouvoir d’achat des assurés au niveau microéconomique, mais aussi, par déversement, un soutien de la demande. L’analyse du cabinet Finactu.

Comment les caisses de prévoyance sociale peuvent amortir le choc
La hausse des prestations sociales ne peut concerner que les caisses qui en ont les moyens, c’est-à-dire celles qui disposent de réserves.

Les caisses de prévoyance sociale en Afrique peuvent être, à très court terme comme à moyen et long termes, un «formidable levier» dans la lutte contre des crises sanitaires et économiques comme celle qui frappe aujourd’hui. L’analyse est du cabinet d’études actuarielles français Finactu. Selon ses experts, à plus long terme, le renforcement des investisseurs institutionnels africains (compagnies d’assurance, caisses des dépôts, etc.) sera un atout précieux pour affronter les prochaines crises. «Les pensions de retraite servies par les caisses de sécurité sociale du continent, parce qu’elles ne sont pas la contrepartie d’un travail immédiat et sont donc déconnectées de l’activité économique, ne sont pas affectées par la crise économique liée au Covid-19», analyse Finactu. Ces prestations sociales permettent une sauvegarde du pouvoir d’achat des assurés au niveau microéconomique mais aussi, par déversement, un soutien de la demande au niveau macroéconomique. Finactu conclut que les caisses remplissent non seulement un rôle au niveau de leurs assurés mais se révèlent aussi être un «excellent soutien» de l’activité économique en étant un des relais les plus sûrs de l’irrigation des circuits de consommation.

«Dans une période de crise comme celle que nous connaissons actuellement, est-il opportun d’inciter les caisses à réfléchir à une révision à la hausse des prestations sociales ?», s’interrogent les experts de Finactu. Selon eux, une telle idée ne peut concerner que les caisses qui en ont les moyens, c’est-à-dire celles qui disposent de réserves. La situation des caisses de prévoyance sociale du continent est de ce point de vue «très hétérogène». «Si certaines affichent un dénuement total qui leur fait même accumuler des retards de paiement dans les prestations, nombreuses sont celles qui jouent le rôle d’investisseur institutionnel dans leur pays», développe Finactu. Une éventuelle revalorisation des prestations sociales ne peut concerner que les caisses qui ont profité des périodes antérieures de «vaches grasses» pour accumuler des réserves et qui peuvent, ainsi, jouer un rôle contracyclique en période de «vaches maigres». «C’est d’ailleurs cette logique qui légitime la sollicitation des caisses de prévoyance sociale dans ces périodes de crise : ces institutions ont profité des années de croissance économique (plus de cotisants et des assiettes de cotisations augmentées) pour constater une augmentation des cotisations encaissées. Il est normal que symétriquement elles soutiennent l’activité économique en période de ralentissement», détaille Finactu. Selon ce dernier, il ne s’agit pas d’envisager une revalorisation sans discernement des prestations. Explication : les caisses doivent avoir le souci permanent des équilibres actuariels et financiers qu’elles doivent respecter. Finactu, qui met en avant ses nombreuses missions d’évaluation actuarielle sur le continent, affirme conseiller en permanence les caisses dans la mise en œuvre de réformes paramétriques visant précisément à assurer l’équilibre actuariel entre les niveaux de prestations et ceux de cotisations. Sa conclusion est que si une revalorisation des prestations doit être décidée dans le cadre de la lutte contre les effets dépressifs du Covid-19, cela doit être fait dans le strict respect des principes d’équilibre actuariel.

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