Le Matin : CaixaBank est implantée au Maroc depuis plus de 10 ans, comment a évolué son business depuis ?
Quelles mesures d’accompagnement avez-vous déployées pour soutenir vos clients en difficulté du fait de la crise Covid-19 ?
Évidemment, la crise sanitaire du coronavirus a entraîné une crise économique aux dimensions énormes où nous commencerons à noter ses effets les plus choquants à partir de l’année 2021. C’est une situation à laquelle personne ne s’attendait et qui a affecté toutes les entreprises du monde de la même manière en général. La seule chose qui peut être faite dans ces cas, tant au niveau des entreprises comme des banques, est d’être encore plus rigoureux avec les plans commerciaux, avec les plans de continuité basés sur des études de scénarios possibles du plus pessimiste au plus optimiste et à partir de là, travailler ensemble pour essayer de donner à chaque entreprise une solution sur mesure basée sur ces études, si la situation le permet. Il est temps d’être plus proche que jamais des entreprises et d’essayer de leur apporter notre valeur dans cette situation compliquée et défavorable que nous traversons.Une opération de fusion-absorption entre CaixaBank et Bankia a été annoncée le 18 septembre, ce qui devra donner lieu au plus grand groupe bancaire d’Espagne par les actifs. Qu’est-ce que cette opération va changer au Maroc pour Caixabank ?
Sur cette question, effectivement au début du mois de septembre, les conseils d’administration de CaixaBank et de Bankia ont accepté d’approuver et de signer le projet commun de fusion par absorption (Bankia, la société absorbée) par Caixabank, la société absorbante. Il est prévu que le projet de fusion commune soit soumis à l’approbation des assemblées générales des actionnaires de Caixabank et Bankia, qui se tiendront vraisemblablement au cours du mois de novembre 2020. Une fois la fusion approuvée, le cas échéant, et les autorisations administratives obtenues, CaixaBank acquerra par succession universelle tous les droits et obligations de Bankia. La fusion devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2021. Cette opération devrait permettre des synergies de coûts annuelles de 770 millions d’euros et la génération d’un nouveau revenu annuel de 290 millions d’euros. Concernant notre succursale au Maroc, en appartenant à 100% à CaixaBank, nous serons favorisés par tous les avantages et synergies que cette fusion peut apporter et nous continuerons aux côtés de nos entreprises, apportant toute notre valeur ajoutée au Maroc comme d’habitude.Quel est votre plan de développement au Maroc à moyen terme ?
CaixaBank au Maroc doit être capable d’évoluer et d’anticiper les besoins de ses clients dans un monde d’incertitude croissante. C’est pourquoi nous devons être de plus en plus dans le digital en offrant un excellent service en ligne à nos clients pour leurs opérations nationales et internationales. Nous devons continuer à renforcer notre département de trésorerie, où il devient plus facile, plus simple et plus agile d’effectuer des opérations liées à la monnaie ainsi que développer des produits et services dont notre clientèle a besoin dans son activité internationale. N’oublions pas qu’entre l’Espagne et le Maroc il y a des flux commerciaux d’environ 15 milliards d’euros «sans compter la période pandémique», et que l’Espagne reste le premier partenaire commercial du Maroc. Nous devons aussi continuer à renforcer l’ensemble des produits liés au «fonds de roulement» et au financement du fonds de roulement. Des situations inattendues et tragiques telles que la crise sanitaire du coronavirus peuvent signifier des opportunités commerciales très importantes pour le Maroc à moyen terme. Les pays ont compris qu’ils ne peuvent pas avoir leurs centres de production à des milliers de kilomètres de chez eux et que la mondialisation doit être repensée pour donner davantage de place à une approche de régionalisation. Cela, comme je l’ai dit, peut signifier une délocalisation importante des centres de production et d’affaires au Maroc pour soutenir les entreprises en Europe et en tant que porte d’entrée vers l’Afrique, nous devons donc renforcer tous les produits et services qui seront exigés par cette nouvelle situation. Nous devons être prêts à financer des développements durables en soutenant les entreprises impliquées et à suivre de près tous les développements qui auront lieu dans ce domaine. Nous voulons continuer à promouvoir les relations entre l’Espagne et le Maroc à travers notre forum de rencontres «le Cercle» où nous promouvons des événements pour stimuler ces relations économiques et commerciales où nous avons toujours le plein soutien des institutions marocaines et espagnoles. En résumé, nous voulons continuer à grandir avec le Maroc et pouvoir continuer à être un bon partenaire financier fidèle, apportant notre enthousiasme, notre savoir-faire et notre contribution plus large pour le bien du pays.