Menu
Search
Mercredi 22 Janvier 2025
S'abonner
close
Mercredi 22 Janvier 2025
Menu
Search

«CaixaBank a 2 idées claires : être la banque de référence des entreprises espagnoles au Maroc et promouvoir les relations commerciales et économiques entre les deux pays»

Implantée au Maroc depuis plus de 10 ans, CaixaBank maintient le cap, en continuant à œuvrer pour être la banque de référence des entreprises espagnoles qui viennent investir au Maroc et pour promouvoir les relations commerciales et économiques entre les deux pays. C’est ce que nous affirme Ignacio Pino de la Chica, Country Managing Director CaixaBank – Succursale au Maroc. Il revient également, dans cet entretien, sur ce qu’entreprend CaixaBank pour soutenir ses clients en difficulté du fait de la crise Covid-19, sur ce qui changera pour la banque au Maroc suite à l’opération de fusion-absorption entre CaixaBank et Bankia et sur son plan de développement au Maroc à moyen terme.

«CaixaBank a 2 idées claires : être la banque de référence des entreprises espagnoles au Maroc et promouvoir les relations commerciales et économiques entre les deux pays»
Ignacio Pino de la Chica.

Le Matin : CaixaBank est implantée au Maroc depuis plus de 10 ans, comment a évolué son business depuis ?

Ignacio Pino de la Chica
: CaixaBank a toujours eu deux idées claires sur ce qu’elle voulait faire et être au Maroc. D’une part, être la banque de référence des entreprises espagnoles qui viennent au Maroc pour développer leurs affaires et leurs investissements afin de dynamiser l’économie du pays. D’autre part, promouvoir et favoriser les relations commerciales et économiques entre les deux pays. De la même manière, je voudrais souligner l’intérêt de CaixaBank pour les entreprises marocaines engagées dans des activités de commerce extérieur avec l’Espagne, mettant à leur disposition le vaste réseau de succursales que notre entité a dans la péninsule ibérique et sa présence internationale dans les cinq continents par le biais d’agences de représentation et succursales internationales.

Évidemment, au cours de ces années, CaixaBank a évolué et s’est adaptée aux évolutions stratégiques majeures menées par le Maroc au cours de cette période. C’est pourquoi nous avons été présents et continuerons d’être présents dans le financement des énergies renouvelables, suivant la stratégie d’un Maroc vert en 2030. Nous sommes également très actifs dans le nord du pays dans les zones d’accélération industrielle qui ont été mises en place au fil des années et en raison de leur proximité avec l’Espagne. La ville de Tanger est le grand pôle d’attraction commerciale, le port de Tanger Med et la plupart des usines textiles situées dans cette région faisant de bonnes affaires avec l’Espagne. Notre succursale au Maroc a également un très grand intérêt dans le centre-nord du pays, Casablanca, Rabat, Larache et Kénitra, où se concentrent l’industrie aéronautique, l’industrie automobile (où bon nombre d’entreprises auxiliaires espagnoles de ce secteur sont intégrées dans la chaîne de valeur), l’agro-industrie (contribuant 15% du PIB marocain et où il y a de nombreuses entreprises mixtes hispano-marocaines), et les délégations de grandes entreprises multinationales. Au Sud, Agadir attire également une bonne partie des secteurs de la pêche et de l’agriculture, avec une présence importante également d’entreprises espagnoles et c’est pourquoi nous avons décidé il y a trois ans de renforcer notre présence dans le Sud en ouvrant un bureau bancaire à cet effet. Sans oublier, bien sûr, d’autres secteurs stratégiques pour les entreprises espagnoles au Maroc comme le tourisme, le transport ou la logistique, auxquels nous apportons le même soutien.

En dernier lieu, nous ne devons pas oublier notre contribution dans le commerce extérieur entre les deux pays. Nous émettons au niveau local 64,3% des garanties d’appels d’offres qui proviennent de l’Espagne et une part de marché de 30,5% relative aux crédits documentaires d’exportation. Ce type de demande nous permet de soutenir leurs projets et de répondre à quelques besoins financiers. Dans le cadre de notre activité bancaire dans le pays, nous ne pouvons pas oublier non plus notre rôle comme banque correspondante de l’ensemble des banques marocaines et leurs filiales africaines afin de leur offrir nos services et produits relatifs aux paiements des entreprises et particuliers en faveur de bénéficiaires européens. En bref, depuis notre arrivée en 2009 nous avons essayé d’être fidèles à notre vision et donc nous avons ajusté notre stratégie autant que possible pour être en mesure de mener à bien notre défi proposé dans l’intégration de l’entreprise espagnole au sein du tissu économique et industriel du pays. Nous sommes dans ce sens satisfaits des résultats obtenus à ce jour tout en étant conscients qu’il reste encore beaucoup à faire.

Quelles mesures d’accompagnement avez-vous déployées pour soutenir vos clients en difficulté du fait de la crise Covid-19 ?

Évidemment, la crise sanitaire du coronavirus a entraîné une crise économique aux dimensions énormes où nous commencerons à noter ses effets les plus choquants à partir de l’année 2021. C’est une situation à laquelle personne ne s’attendait et qui a affecté toutes les entreprises du monde de la même manière en général. La seule chose qui peut être faite dans ces cas, tant au niveau des entreprises comme des banques, est d’être encore plus rigoureux avec les plans commerciaux, avec les plans de continuité basés sur des études de scénarios possibles du plus pessimiste au plus optimiste et à partir de là, travailler ensemble pour essayer de donner à chaque entreprise une solution sur mesure basée sur ces études, si la situation le permet. Il est temps d’être plus proche que jamais des entreprises et d’essayer de leur apporter notre valeur dans cette situation compliquée et défavorable que nous traversons.

Une opération de fusion-absorption entre CaixaBank et Bankia a été annoncée le 18 septembre, ce qui devra donner lieu au plus grand groupe bancaire d’Espagne par les actifs. Qu’est-ce que cette opération va changer au Maroc pour Caixabank ?

Sur cette question, effectivement au début du mois de septembre, les conseils d’administration de CaixaBank et de Bankia ont accepté d’approuver et de signer le projet commun de fusion par absorption (Bankia, la société absorbée) par Caixabank, la société absorbante. Il est prévu que le projet de fusion commune soit soumis à l’approbation des assemblées générales des actionnaires de Caixabank et Bankia, qui se tiendront vraisemblablement au cours du mois de novembre 2020. Une fois la fusion approuvée, le cas échéant, et les autorisations administratives obtenues, CaixaBank acquerra par succession universelle tous les droits et obligations de Bankia. La fusion devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2021. Cette opération devrait permettre des synergies de coûts annuelles de 770 millions d’euros et la génération d’un nouveau revenu annuel de 290 millions d’euros. Concernant notre succursale au Maroc, en appartenant à 100% à CaixaBank, nous serons favorisés par tous les avantages et synergies que cette fusion peut apporter et nous continuerons aux côtés de nos entreprises, apportant toute notre valeur ajoutée au Maroc comme d’habitude.

Quel est votre plan de développement au Maroc à moyen terme ?

CaixaBank au Maroc doit être capable d’évoluer et d’anticiper les besoins de ses clients dans un monde d’incertitude croissante. C’est pourquoi nous devons être de plus en plus dans le digital en offrant un excellent service en ligne à nos clients pour leurs opérations nationales et internationales. Nous devons continuer à renforcer notre département de trésorerie, où il devient plus facile, plus simple et plus agile d’effectuer des opérations liées à la monnaie ainsi que développer des produits et services dont notre clientèle a besoin dans son activité internationale. N’oublions pas qu’entre l’Espagne et le Maroc il y a des flux commerciaux d’environ 15 milliards d’euros «sans compter la période pandémique», et que l’Espagne reste le premier partenaire commercial du Maroc. Nous devons aussi continuer à renforcer l’ensemble des produits liés au «fonds de roulement» et au financement du fonds de roulement. Des situations inattendues et tragiques telles que la crise sanitaire du coronavirus peuvent signifier des opportunités commerciales très importantes pour le Maroc à moyen terme. Les pays ont compris qu’ils ne peuvent pas avoir leurs centres de production à des milliers de kilomètres de chez eux et que la mondialisation doit être repensée pour donner davantage de place à une approche de régionalisation. Cela, comme je l’ai dit, peut signifier une délocalisation importante des centres de production et d’affaires au Maroc pour soutenir les entreprises en Europe et en tant que porte d’entrée vers l’Afrique, nous devons donc renforcer tous les produits et services qui seront exigés par cette nouvelle situation. Nous devons être prêts à financer des développements durables en soutenant les entreprises impliquées et à suivre de près tous les développements qui auront lieu dans ce domaine. Nous voulons continuer à promouvoir les relations entre l’Espagne et le Maroc à travers notre forum de rencontres «le Cercle» où nous promouvons des événements pour stimuler ces relations économiques et commerciales où nous avons toujours le plein soutien des institutions marocaines et espagnoles. En résumé, nous voulons continuer à grandir avec le Maroc et pouvoir continuer à être un bon partenaire financier fidèle, apportant notre enthousiasme, notre savoir-faire et notre contribution plus large pour le bien du pays. 

Lisez nos e-Papers