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Le CCME ouvre les débats autour de la protection des droits des migrants marocains retraités

Awacer TV, plateforme numérique relevant du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), a organisé samedi une émission directe sous le thème «Marocains du monde : quelles politiques pour protéger les droits des migrants ?» Accordant un intérêt particulier à la question des droits des migrants marocains retraités, cette rencontre a connu la participation d’experts marocains en migration, basés au Maroc et à l’étranger.

Le CCME ouvre les débats autour de la protection des droits des migrants marocains retraités

Les retraités, en plus des veuves des retraités marocains, font partie des catégories de migrants qui ont été frappés de plein fouet par les répercussions de la pandémie de Covid-19. Les droits de cette catégorie de Marocains ont été au centre des débats samedi dernier lors d’une émission directe organisé par la plateforme numérique Awacer TV, relevant du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Placée sous le thème «Marocains du monde : quelles politiques pour protéger les droits des migrants ?» cette émission a en effet accordé un intérêt particulier aux droits des retraités et des femmes en immigration et à l’apport des actions associatives des Marocains du monde dans les sociétés d’accueil et d’origine.
Intervenant lors de cette rencontre, le gérontologue et directeur de l’Observatoire gérontologique des migrations en France (OGMF), Omar Smaoli, a affirmé qu’il existe plusieurs catégories de migrants retraités. «Le migrant retraité qui est rentré au Maroc mais qui reste attaché à la France par un transfert de retraite, le migrant qui s’est intégré et qui vit en France mais qui reste attaché à son pays d’origine, puis une troisième catégorie qui ne vit, si l’on peut dire, ni au Maroc ni en France, à cause de plusieurs difficultés juridiques pratiques», a-t-il expliqué. Pour cette troisième catégorie, le principal droit remis en cause dans la pratique est celui de la liberté de circulation, «qui doit être inconditionnel», selon le chercheur.
Dans son intervention, M. Smaoli a rappelé par ailleurs les difficultés rencontrées par les migrants retraités et les veuves des migrants retraités marocains, notamment en cette période de pandémie de Covid-19. Il a relevé dans ce sens les problèmes liés au rapatriement des corps au Maroc et l’inhumation dans les carrés musulmans. «En île-de-France, par exemple, 1.250 Maghrébins sont décédés dans les mois de mars et avril 2019, alors que la région compte 2.923 décès parmi la population maghrébine pendant la même période en 2020», a-t-il affirmé.  
Prenant la parole également lors de cette émission, le géographe et professeur à l’Université Mohammed V à Rabat Mohamed Aderghal a considéré que le fait même de traiter les migrants comme une catégorie à part est un facteur de blocage, que ce soit au Maroc ou à l’étranger. «Définir cette catégorie comme étant différente des autres citoyens a fait que les problèmes qui y sont liés restent bloqués, c’est une forme de discrimination», a soutenu le professeur cité par un communiqué du CCME. «Nous définissons le migrant comme étant quelqu’un qui vit dans un pays autre, alors qu’ils se sont enracinés dans les pays d’accueil, que la question des frontières est juste une disposition administrative et que nous sommes simplement des citoyens qui doivent jouir des mêmes droits où que nous soyons», a-t-il relevé.
Pour sa part, le membre du CCME et avocat en France Mokhtar Ferdaoussi a insisté sur l’importance de faire la différence entre des droits de retraite liés à la cotisation durant toute la carrière professionnelle et ceux liés à des allocations de solidarité. «Les retraités marocains en France bénéficient du minimum vieillesse s’ils sont présents sur le sol français 180 jours par année civile en France, sinon ils doivent rembourser les montants qu’ils ont perçus dans ce cadre», a-t-il expliqué.
Les problèmes d’ordre pratique, notamment l’application des lois marocaines liées au Code de la famille, aux familles marocaines résidant à l’étranger ont été également évoqués lors de cette émission. Mokhtar Ferdaoussi a cité, dans ce sens, «l’article 49 du Code de la famille relatif aux biens acquis par l’un des époux pendant la relation conjugale ou l’article 100 relatif à la garde des enfants, qui a été amendé mais qui continue de lier le droit de la garde à plusieurs conditions, ou encore le voyage de la femme avec ses enfants qui demeure soumis à une automation de l’ex-mari et bien d’autres exemples de dispositions qui sont difficiles à appliquer en France», indique le document du CCME. 

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