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Célébration de la Journée mondiale des zones humides à la Bibliothèque nationale

Célébration de la Journée mondiale des zones humides à la Bibliothèque nationale
La pollution de la nappe, qui crée des conditions favorables à la pullulation de micro-organismes pathogènes, est l’une des menaces qui pèsent sur les zones humides.

En célébration de la Journée mondiale des zones humides, placée cette année sur le thème «Zones humides et biodiversité», le département des eaux et forêts relevant du ministère de l’Agriculture a organisé, mardi dernier, une journée scientifique à la Bibliothèque nationale de Rabat. Cette rencontre a été initiée en partenariat avec l’Institut scientifique de Rabat, le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Groupe de recherche pour la protection des oiseaux au Maroc (GREPOM) et l’Association marocaine pour la protection de l’environnement et du climat.
Lors de cette journée, le chef division des parcs et réserves naturelles, Zouhir Amhaouch, a fait une communication consacrée aux grandes lignes de la Stratégie nationale de conservation des zones humides 2015-2024 et à sa contribution dans le plan national de conservation de la biodiversité.
Selon lui, sur les 300 sites inventoriés au Maroc, 170 sont des lacs de barrages d’une superficie globale de 120.000 ha et 130 des sites naturels totalisant 280.000 ha. «Ces sites sont menacés par l’urbanisation et les infrastructures, l’aménagement des cours d’eau, l’intensification agricole, les prélèvements d’eau et de plantes et par l’extraction de matériaux, en plus des effets des changements climatiques, de la sècheresse et les changements de structures et architectures des populations, entre autres facteurs», a-t-il indiqué.
Parmi les solutions proposées pour faire face à ces menaces, a-t-il ajouté, figure la nécessité de classement en site Ramsar (Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau), l’intégration des sites au sein des aires protégées, l’adoption d’une ingénierie écologique pour la restauration des zones humides et l’implication des acteurs locaux. 
Pour sa part, le Pr Rhimou El Hamoumi, présidente du GREPOM, a rappelé que la Convention Ramsar est le plus ancien de tous les accords modernes mondiaux et intergouvernementaux sur l’environnement, négociés dans les années 60 par différents pays et organisations non gouvernementales préoccupés par la perte et la dégradation croissantes des habitats en zones humides pour les oiseaux d’eau migrateurs. Elle a souligné que la clé de voûte de la Convention est la création d’un réseau de zones protégées (sites Ramsar) dans le cadre de la liste des zones humides d’importance internationale, afin de conserver la diversité biologique et d’utiliser de manière durable les grandes valeurs écologiques et écosystémiques des zones humides.

«En tant que membre de ladite Convention, le Maroc a désigné 38 zones humides à l’intérieur de ses frontières comme sites Ramsar qui sont importants - aux côtés des zones humides en général - à la fois pour le maintien de la biodiversité et pour le bénéfice de l’homme, et comptent parmi les environnements les plus productifs du monde, fournissant de nombreuses espèces végétales et animales et les processus nécessaires à leur survie», a-t-elle expliqué.
Dans leur communication au nom de WWF Maroc, Yousra Madani et Oussama Belloulid ont souligné que le Fonds de l’eau du Sebou est un mécanisme de financement durable, basé sur le paiement pour les services écosystémiques qui permet la conservation des ressources hydriques et des zones humides, la promotion d’une agriculture durable, la restauration de la biodiversité et la préservation des activités socioéconomiques et culturelles qui en dépendent. 
Les deux intervenants ont exposé les principales menaces relevées dans la zone pilote du bassin versant de Sebou, qui s’étale sur une superficie de 40.000 km² (6% de la surface du Maroc) et qui compte, sur le plan de la biodiversité, 39 zones humides parmi lesquelles 7 sites RAMSAR, 2 parcs nationaux, 17 sites d’intérêt biologique et écologique, 1.200.000 ha de forêt (chênes, cèdres et matorrals). Ces différentes menaces sont la pollution de la nappe qui crée des conditions favorables à la pullulation de micro-organismes pathogènes, la surexploitation des forêts autour des lacs et le surpâturage, le prélèvement excessif des ressources par les populations locales, notamment en ce qui concerne la chasse d’oiseaux et de leurs œufs et le développement de l’habitat rural proche des lacs. 

Mohammed Drihem

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