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Le Centre marocain de conjoncture livre sa vision

La croissance du Maroc devrait connaître une baisse importante de 4,3% cette année, estime le Centre marocain de conjoncture dans sa dernière note. Pour sortir de cette crise et s’inscrire dans une nouvelle dynamique, il recommande une batterie de mesures d’urgence ainsi que la conception d’une vision et d’un modèle de développement basés sur 6 priorités stratégiques.

Le Centre marocain de conjoncture livre sa vision
Une révision des accords de libre-échange déjà établis s’impose pour préserver un commerce équitable entre les parties prenantes, recommande le CMC.

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) révise encore à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année 2020. L’économie nationale connaîtrait un recul de 4,3%, estime le Centre dans sa dernière note intitulée «Stratégies de relance». Il appelle ainsi à la mise en place de stratégies «conséquentes» pour sortir véritablement de cette crise, pour soutenir les entreprises et trouver d’autres organisations et modes de production susceptibles de faire face, à terme, à ce genre de crise et aussi pour apporter un fort appui à la demande «qui souffre d’une atonie sans pareille». Tout d’abord, il est urgent, selon le CMC, d’adopter une politique budgétaire plus agressive qu’à l’accoutumée et au-devant de l’ampleur des problèmes du moment, et ce à travers une loi de Finances rectificative «consistante» soulageant les entreprises et la consommation des ménages sur la base de plans de relance coordonnés. Il s’agira également d’augmenter d’une manière significative le budget du ministère de la Santé et celui des secteurs sociaux, de prévoir des abattements sur les charges sociales et l’impôt sur le revenu et des moratoires sur le paiement des impôts et de permettre le rééchelonnement ou un différé de paiement des crédits bancaires. Le Centre recommande, en outre, de renforcer encore plus le soutien par des prix préférentiels des inputs et des investissements de l’agriculture (semences, engrais, achats de d’engins agricoles…). Par ailleurs, à partir du travail de recensement effectué auprès des personnes ayant l’AMO et celles qui sont en dehors, il serait possible de généraliser la couverture médicale à l’ensemble de la population et étudier la possibilité à partir du mois de juillet de transformer cette aide accordée aux ménages en un système pérenne de primes de chômage, suggère le Centre. Outre ces mesures d’urgence, le CMC appelle à établir une nouvelle vision et un modèle de développement qui prendraient en considération les enseignements tirés de cette crise. Cette nouvelle vision inclurait des plans stratégiques à terme que le CMC a énuméré en 6 principaux points :

Réhabilitation de l’État
Après cette crise profonde, l’État est attendu pour la promotion des secteurs sociaux, la prise en charge des activités stratégiques et pour un accompagnement du secteur privé conditionné par une gestion économique efficiente, estime le CMC.

Priorité aux secteurs sociaux
L’expérience de la crise sanitaire a montré que le Maroc «n’était pas suffisamment armé pour parer à ce genre de fléau et à mesurer les défaillances qui existent dans notre système pour protéger les citoyens et leur bien-être», souligne le CMC. Les stratégies à proposer devraient donc intégrer comme priorités fondamentales le développement des secteurs sociaux comme la santé, l’enseignement, l’emploi et la sécurité sociale, indique le Centre.

Recherche et développement 
L’urgence de contrecarrer la pandémie a démontré le potentiel en matière de recherche scientifique. Les activités liées à la recherche et aux nouvelles technologies doivent occuper une place prépondérante dans les modifications attendues des structures productives. 

Conciliation des facteurs de croissance 
Pour relever le rythme de croissance à l’image des pays émergents, une conciliation harmonieuse et un partage équitable doit s’instaurer entre le capital et le travail sous forme de contrat social ou d’accord collectif concerté entre les parties prenantes (les travailleurs, les entreprises, les syndicats et l’État), selon le CMC.  «Les travailleurs fourniraient les efforts nécessaires pour booster la productivité et seraient rémunérés en conséquence et les entreprises associeraient les salariés aux résultats financiers dégagés», est-il recommandé.

Développement rural incontournable
Le développement d’un monde rural en rupture avec ce qui a été fait jusqu’à aujourd’hui doit être une priorité, aux yeux du CMC.  «Cet espace de vie, dont l’importance se mesure à l’aune de sa population et du territoire qu’il occupe, doit bénéficier de toutes les accessibilités en matière de services de santé, d’enseignement et de loisirs susceptibles de créer une attractivité du milieu et de maintenir la population sur place, voire inverser à terme le sens de l’exode», souligne le Centre marocain de conjoncture. 

Renforcement de l’intégration régionale 
Le choix de la coopération Sud-Sud comme vecteur d’émergence principalement avec les pays subsahariens constitue un atout considérable à renforcer, rappelle le CMC.  «Par la même occasion et à la suite des changements profonds dans la restructuration des économies du monde provoqués par la crise, une révision des accords de libre-échange déjà établis s’impose pour préserver un commerce équitable entre les parties prenantes», recommande enfin le Centre. 

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