Cette édition virtuelle rend un hommage posthume à la regrettée Touria Jabrane

Le Festival international du cinéma d’auteur de Rabat (FICAR) se lance un grand défi. Cet événement cinématographique a pu fidéliser un large public cinéphile de la capitale pendant toutes ses années d’existence et est devenu un rendez-vous très attendu, annuellement, afin de s’arrêter sur des cinématographies du monde rarement diffusées. En effet, l’objectif primordial de l’Association du Festival de Rabat, depuis sa création en 1994, est d’offrir un autre genre de cinéma à travers des films d’auteur qui n’ont pas l’opportunité d’être vus par le public de la capitale.

Un choix que ce festival a pris la peine de soutenir et de promouvoir, avec tous les risques que cela peut comporter quant à la popularité du cinéma d’auteur au Maroc, du fait qu’il s’adresse à un public cinéphile averti. Ce même cinéma est considéré par les initiateurs du festival comme «un vrai cinéma d’art et de pensée dans toutes ses formes qui invite à voir des films courageux, exigeants, intelligents, même radicaux qui détruisent les clichés et les brillances. Des films qui ont une urgence et une écriture personnelle vouée à l’Homme dans tous ses états». Faire connaître ces films et leurs réalisateurs au large public est, ainsi, le souhait du FICAR. D’où la sélection, chaque année, de nouveautés dans le genre, afin de se réunir autour et débattre ensemble des sujets abordés.

Selon le président du Festival, Abdelhak El Mantrech, «l’organisation virtuelle de cette édition permettra au public cinéphile de voir des films que les conditions de la pandémie nous a empêchés de suivre. Pour cela, nous avons eu l’idée de créer des salles virtuelles, à distance sur notre site, dans lesquelles seront projetés les films et les conférences. Les films en compétition seront départagés par un jury compétent qui va opérer à distance. Celui-ci sera présidé par le réalisateur marocain Mohamed Ahed Bensouda, accompagné par d’autres cinéastes et créateurs représentant différentes cultures et sensibilités artistiques».

Parallèlement à la compétition officielle, sont prévus des ateliers sur l’écriture de scénario, pendant toute une semaine, dirigés par le réalisateur américain Jerome Gary. Trois conférences seront, également, tenues à distance sous les thématiques «L’avenir de l’industrie cinématographique à la lumière de la situation épidémiologique mondiale», «L’avenir de la projection de cinéma entre les salles obscures et le Home Cinéma», puis «Le droit d’auteur dans les nouveaux médias, le cas des œuvres cinématographiques».