Les dessins de Chourouk sont une sorte de paysages en mutation, mettant en relief des motifs urbains, du quotidien, qu’elle a longuement observés et médités, donnant lieu à cette course du monde dans laquelle elle plonge pour réaliser son œuvre imaginaire. Dans celle-ci, l’artiste questionne la mémoire des paysages. «De cette énigme, elle se plaît à brouiller les pistes en mêlant passé, présent et futur, mémoires collectives et personnelles, réel et imaginaire. Elle construit de nouveaux paysages s’imprégnant d’une réalité qui semble avoir été inventée, d’une réalité au seuil de la fiction».
«En tête-à-tête avec l’artiste» réalisé par l’équipe de L’Atelier 21
Votre état d’esprit actuel ?
Bienveillance, exigence, garder un esprit libre, attentif et éclairé.Votre espace de travail ?
La maison, la bibliothèque, les plantes et les murs. Lorsque je lève les yeux, le ciel est bleu.Votre programme du jour ?
Un thé vert à la menthe en écoutant les oiseaux dans le silence matinal de Marseille. Puis passer la journée à travailler en continu... Le soir un film, Pasolini «Betty Boop», «Le Château ambulant», «Green Book» ou «Lawless» de Nick Cave avec la sublime BO de Warren Ellis.Un livre ?
«Le parti pris des animaux» de Jean-Christophe Bailly.Une œuvre d’art ?
«Les Nymphéas» de Monet, une œuvre sur 30 années, 250 peintures qui accompagnent une période trouble de l’histoire du monde.Une envie tout de suite ?
Un jus de gingembre glacé.Votre devise favorite ?
«L’échec n’est pas de tomber, mais de rester là où l’on est tombé», Platon.Comment voyez-vous le monde après le confinement ?
Je ne vois pas un monde, mais plusieurs (rires). Parmi lesquels, un monde où les frontières se dresseraient entre les pays et les libertés individuelles rétréciraient, d’un côté, en même temps qu’un monde ultra mondialisé et connecté, tentaculaire, bruyant et invisible avec beaucoup d’émancipation, d’un autre. Et puis il y aura aussi le monde à l’échelle de nos bras, c’est dans celui-ci qu’il faut continuer ou commencer par agir dès à présent, déconfinement ou pas.Quel est le message que l’univers nous envoie ?
Aucun. L’univers «est» et c’est nous qui l’interprétons. C’est comme si la terre se défendait naturellement et sans «sentiment» contre des parasites qui l’étouffent. À chacun d’entre nous dès à présent d’en tirer les enseignements personnels et collectifs.
