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Chourouk Hriech ou le voyage en dessin à travers le temps et l’espace

Née en France, Chourouk Hriech est une artiste qui a développé sa démarche picturale autour du dessin qu’elle pratique, exclusivement, en noir et blanc. Ses dessins sur divers supports, papier, murs ou objets, appellent à un voyage dans le temps et l’espace, à travers des architectures anciennes et récentes, réelles ou imaginaires, des personnages, des animaux, des végétaux et des chimères.

Chourouk Hriech ou le voyage en dessin à travers le temps et l’espace

Les dessins de Chourouk sont une sorte de paysages en mutation, mettant en relief des motifs urbains, du quotidien, qu’elle a longuement observés et médités, donnant lieu à cette course du monde dans laquelle elle plonge pour réaliser son œuvre imaginaire. Dans celle-ci, l’artiste questionne la mémoire des paysages. «De cette énigme, elle se plaît à brouiller les pistes en mêlant passé, présent et futur, mémoires collectives et personnelles, réel et imaginaire. Elle construit de nouveaux paysages s’imprégnant d’une réalité qui semble avoir été inventée, d’une réalité au seuil de la fiction».
Mais dans ce monde que Hriech crée, on note pratiquement l’absence de personnages. «Les œuvres de Chourouk Hriech se veulent rétro-futuristes, dans le sens où elle propose à voir quelque chose que l’on reconnaît, liée à une mémoire collective universelle tout en proposant une part d’imaginaire. Des œuvres qui dépeignent quelque chose qui fait lieu et qui n’a pas encore eu lieu».
Elle explique cela en indiquant qu’elle restitue sur la toile les paysages qu’elle traverse. «Ce qui suppose qu’il y a un temps où je suis en prise directe avec la vie, avec le monde et mes contemporains. Durant ce temps, en moi, les actes et la pensée se débattent sur le vif. Puis, il y a le moment de l’écriture, qui correspondrait plus à un temps hors du temps, où les actes et la pensée s’unissent pour prendre corps dans la forme. À la place de l’enfermement ou de la solitude, je parlerais plutôt d’un besoin de se libérer du monde, comme une retraite momentanée. Par ailleurs, l’idée d’éloignement induit forcément le rapprochement, et c’est dans la séparation que le processus de mémoire prend vie».
C’est l’explication de Chourouk de ses toiles qui lui ont valu plusieurs Prix et résidences, ainsi que le fait que ses œuvres soient acquises pour des collections publiques en France et au Maroc. Ses œuvres sont aussi présentes dans des espaces publics marocains et français. Rappelons que Chourouk Hriech a eu son diplôme de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, en 2002, à la suite duquel elle entame son parcours professionnel où elle déjà réalisé de nombreuses expositions collectives et individuelles notamment en Europe, au Maroc, en Chine et aux Émirats arabes unis. 


«En tête-à-tête avec l’artiste» réalisé par l’équipe de L’Atelier 21

Votre état d’esprit actuel ?
Bienveillance, exigence, garder un esprit libre, attentif et éclairé.

Votre espace de travail ?
La maison, la bibliothèque, les plantes et les murs. Lorsque je lève les yeux, le ciel est bleu.

Votre programme du jour ?
Un thé vert à la menthe en écoutant les oiseaux dans le silence matinal de Marseille. Puis passer la journée à travailler en continu... Le soir un film, Pasolini «Betty Boop», «Le Château ambulant», «Green Book» ou «Lawless» de Nick Cave avec la sublime BO de Warren Ellis.

Un livre ?
«Le parti pris des animaux» de Jean-Christophe Bailly.

Une œuvre d’art ?
«Les Nymphéas» de Monet, une œuvre sur 30 années, 250 peintures qui accompagnent une période trouble de l’histoire du monde.

Une envie tout de suite ?
Un jus de gingembre glacé.

Votre devise favorite ?
«L’échec n’est pas de tomber, mais de rester là où l’on est tombé», Platon.

Comment voyez-vous le monde après le confinement ?
Je ne vois pas un monde, mais plusieurs (rires). Parmi lesquels, un monde où les frontières se dresseraient entre les pays et les libertés individuelles rétréciraient, d’un côté, en même temps qu’un monde ultra mondialisé et connecté, tentaculaire, bruyant et invisible avec beaucoup d’émancipation, d’un autre. Et puis il y aura aussi le monde à l’échelle de nos bras, c’est dans celui-ci qu’il faut continuer ou commencer par agir dès à présent, déconfinement ou pas.

Quel est le message que l’univers nous envoie ?
Aucun. L’univers «est» et c’est nous qui l’interprétons. C’est comme si la terre se défendait naturellement et sans «sentiment» contre des parasites qui l’étouffent. À chacun d’entre nous dès à présent d’en tirer les enseignements personnels et collectifs.

 

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