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Après cinq années de progression, le cycle a été interrompu en cette fin 2019. Comme nous l’avions annoncé en exclusivité le 3 janvier dernier (www.lematin.ma), le marché automobile national a enregistré une baisse de 6,5% par rapport à 2018. Selon les statistiques de l’Association des importateurs des véhicules au Maroc (Aivam), les ventes globales des véhicules neufs (particuliers et utilitaires) se sont élevées à 165.918 unités.
Comme toujours, ce sont les véhicules particuliers (VP) qui font l’essentiel de ce volume, avec 148.189 unités commercialisées en 2019, mais en baisse 9,1% sur une année.
En revanche, les véhicules utilitaires légers (VUL) ont enregistré une croissance de 24,14%, à 17.729 immatriculations à fin 2019. «Une dynamique due au bon comportement des secteurs touristiques et du transport du personnel ainsi que l’introduction de mini pick-up dans ce segment», explique l’Aivam.
Après onze premiers mois en dents de scie, décembre a été prolifique avec 21.925 unités écoulées, mais en léger recul (-2,78%) par rapport à décembre 2018, qui est quand même le mois qui détient le record historique des ventes sur le marché national.
Pour Adil Bennani, président de l’Aivam, la baisse générale des ventes sur le marché national (qui a touché presque toutes les marques, toutes les villes et la quasi-totalité des segments) est due essentiellement aux véhicules particuliers, sachant que les véhicules utilitaires ont enregistré une croissance considérable.
«La baisse des ventes VP tient essentiellement de la baisse de confiance des ménages dans la conjoncture, et qui fait que le renouvellement est quelque peu ralenti et l’acte d’accéder à l’automobile est aussi, quelque peu, freiné courant 2019», explique Bennani. Et d’ajouter : «Le deuxième facteur c’est que nous avons vendu moins de taxis parce que la prime de renouvellement des taxis s’est arrêtée en 2019».
Et justement, l’Aivam entrevoit une légère embellie pour l’année 2020, sous l’effet de la reprise de la subvention pour le renouvellement du parc des taxis ainsi que la tenue du Salon Auto Expo en juin prochain. «En 2020, il y a un retour de la subvention des taxis qui va mécaniquement injecter environ 2 à 3 points de croissance (4.000 à 5.000 taxis), à côté desquels nous tablerons sur 2 à 3 autres points, pour une croissance globale d’environ 5 à 6 points en 2020».
Le président de l’Aivam reste confiant quant aux prévisions de l’Aivam, vu que plusieurs marques lanceront plusieurs nouveautés tout au long de l’année en cours, ainsi que l’organisation de l’Auto Expo qui ne manquera pas de dynamiser le secteur «qui en a bien besoin en ce moment», selon Adil Bennani.
Les SUV et les citadines en pole position
La baisse de croissance est généralisée à tous les segments avec plus ou moins d’intensité. Le segment des SUV a connu une baisse (-0,4%) moins forte que celle du segment des citadines (-3%), et deviennent ensemble les plus importants du marché avec une part de marché de 27,7% chacun. Le segment des Ludospaces demeure le troisième plus gros segment du marché (16,3%), et ce malgré la forte baisse accusée cette année (-17,1%), induite par la baisse des immatriculations des taxis (arrêt de la subvention).
Le premium baisse aussi
La théorie du premium qui croit toujours, quelles qu’en soient les circonstances, n’a pas fonctionné en 2019. Pour une fois, les ventes des véhicules premium, qui ont représenté 9% des ventes totales VP, ont accusé une baisse de 13,9% sur une année, à 13.355 livraisons.
Les pick-up dopent le VUL
De l’ordre de 24,14%, à 17.729 immatriculations, la forte croissance des ventes des véhicules utilitaires légers (VUL) en 2019 a été portée par tous les segments (vans, pick-up et minibus). Le segment ayant connu la plus forte croissance est celui des pick-up avec 52,6%. Avec une hausse de 9,8%, le segment des vans représente toujours la plus grande part de marché (46,2%).
