Depuis lundi dernier, le port du masque est un devoir et une obligation au Maroc et tout contrevenant est passible de sanctions pénales. Or nombreux sont les citoyens qui voudraient se les procurer, mais ne les trouvent pas. En effet, bien que le ministère de l’Industrie et du commerce ait annoncé le démarrage, depuis lundi, de la distribution de 3,3 millions de masques-bavettes par jour aux épiceries de proximité et aux moyennes et grandes surfaces à travers le Royaume, à un prix ne dépassant pas les 0,80 centimes, ces masques se font toujours attendre, aussi bien au niveau des pharmacies que chez les petits points de vente.
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Questions à Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens d’officine
«Ce sont les fournisseurs qui fixent les prix des masques, les pharmaciens sont accusés à tort»
Depuis l’annonce, il y a quatre jours de l’obligation du port des masques-bavettes, les pharmacies sont prises d’assaut par les citoyens cherchant à s’en procurer. Mais la beaucoup déplorent leur absence. Pourriez-vous nous expliquer les raisons de cette pénurie ?
Je pense qu’avant de parler de cette situation, il est important de distinguer entre les différents types de masques existant sur le marché. Il existe en effet des bavettes FPP2 qui sont destinées aux professionnels de la santé, dont le prix est assez élevé, même pour les professionnels que nous sommes. En effet, le coût de l’unité peut aller jusqu’à 120 DH hors taxes. Le deuxième type de masques est celui des bavettes chirurgicales qui sont destinées aux personnes atteintes de Covid-19 ou suspects de l’être et que les pharmaciens achètent à raison de 10 à 11 DH l’unité hors taxes. Il y a enfin les bavettes dites «normales» qui sont destinées au grand public et dont le prix de vente a été fixé à 0,80 centimes. Aujourd’hui, les trois types de masques-bavettes sont malheureusement en rupture de stock. La Fédération a déjà contacté plusieurs fabricants et fournisseurs pour pouvoir se procurer les masques destinés au grand public dont le prix est fixé à 0,80 centimes mais en vain. Cette situation crée pourtant des tensions avec les pharmaciens qui se trouvent confrontés aux citoyens, qui ne comprennent toujours pas pourquoi il existe une pénurie de masques, alors que le manquement au port du masque est passible d’une amende, voire d’une peine d’emprisonnement.Et comment les pharmaciens gèrent-ils cette situation ?
Ils n’ont tout simplement d’autre choix que de tempérer et de faire profil bas devant des citoyens en colère. Certains pharmaciens disent même avoir été victimes d’insultes.Depuis l’annonce des mesures de prévention pour la lutte contre la propagation du Covid-19, les pharmaciens sont pointés du doigt pour avoir saisi l’occasion pour dégager des marges bénéficiaires importantes au détriment des citoyens, que répondez-vous à ces critiques ?
Ces critiques sont infondées. Les citoyens ont tendance à confondre les différents types de masques. C’est normal qu’un masque FPP2 coûte plus de 120 dirhams, alors que la durée de son efficacité ne dépasse pas trois heures. Certes, les prix des bavettes fluctuent et dépendent des fournisseurs et des fabricants, mais ils restent raisonnables.