Un classico plus que décevant !

Jamal Sellami a fait contre mauvaise fortune bon cœur, estimant que la défaite n’aurait pas eu lieu sans un certain nombre de contraintes. Ce n’était pas le cas des supporters, touchés dans leur amour propre face à l’éternel rival. Les fans des deux camps étaient échaudés avant même le début du match, en raison de la bataille qui faisait rage sur les réseaux sociaux, ce qui laissait présager des débordements, quel que soit le résultat. Et c’est ce qui advint dans ce clasico qui devrait être normalement une fête, mais qui a tourné au cauchemar en fin de partie. Des scènes d’une violence inouïes ont éclaté après le match causant des dégâts matériels et corporels même au sein des forces de l’ordre et dans les rangs des photographes. D’aucuns se demandent s’il était intelligent de lâcher en premier le public local, avant les visiteurs. L’inverse aurait permis d’éviter les embuscades au bord de l’autoroute et le caillassage de voitures. La défaite du Raja était prévisible, eu égard aux nombreux absents. Jamal Sellami était obligé d’aligner une équipe à 80% de remplaçants, majoritairement âgés de 19 et 20 ans. En plus de leur manque d’expérience, ils ont souffert de la supériorité physique et morphologique des militaires. Ces derniers ont dominé le premier half, se créant trois occasions de but, contre une seule pour les Casablancais, qui étaient plutôt sur la défensive. Ce n’est qu’en seconde période que la partie allait s’animer quand Jamal Sellami a lâché les rênes à son attelage, qui a commencé à cavaler plus sereinement, surtout après la rentrée de Soufiane Rahimi à la place de Jabroune. Le coach militaire, Abderrahim Talib, a répondu en incorporant son joker, Imad Rahouli. Pendant cette partie d’échecs, Youssef Bekkari a eu le but au bout du pied, mais a raté son tir (68e). Le contre qui a suivi allait se terminer dans les filets Rajaouis, un but de Joseph Gnadou qui va mystifier Echchakir avant de battre le gardien Bouaamira sorti en catastrophe (69e). Le score aurait pu être alourdi si l’arbitre avait accordé le penalty, réclamé pour la seconde fois par les locaux (73e) ou si Mohamed Fikri avait été assez calme pour convertir une occasion réelle pendant le temps mort. Pour sa part, le Raja aurait pu égaliser s’il avait obtenu le penalty quand Soufiane Rahimi s’est retrouvé les fers en l’air dans la surface de réparation, à la 90e minute. Troisième défaite cette saison du Raja qui compte encore un match en moins. Mais ce qui est inquiète Jamal Sellami pour l’instant, c’est le cumul des blessures. L’infirmerie recevra deux nouveaux pensionnaires : Jabroune et Douik, à la veille d’un match crucial contre les Égyptiens d’Ismaïly au titre du match aller des quarts de finales de la Coupe arabe Mohammed VI, dimanche prochain. Le coach doit s’interroger comment il peut préparer l’équipe à ce rendez-vous sachant que le Raja n’aura que quelques jours pour le faire, contre sept pour son adversaire. Un doigt accusateur à peine voilé pour dénoncer une programmation têtue.