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Samedi 04 Mai 2024
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Le CMC s’interroge sur la résilience du système financier

Dans son dernier rapport intitulé «2020-2021 : Ruptures», le Centre marocain de conjoncture estime que la politique «très» volontariste du gouvernement pour venir en aide aux entreprises affectées par la crise suscite des interrogations quant à ses implications sur la résilience du système financier.

Le CMC s’interroge sur la résilience  du système financier

La crise sanitaire a provoqué une perturbation sans précédent de l’économie aussi bien nationale que mondiale. Cette année, le monde devrait connaître une récession historique dont l’ampleur s’élèverait à 3% du PIB mondial selon les prévisions d’avril du Fonds monétaire international (FMI), rappelle le Centre marocain de conjoncture (CMC) dans son dernier rapport. Intitulé «2020-2021 : Ruptures», le document dresse un bilan de 2019 et fait état de perspectives et cadrages pour cette année et la suivante. En 2020, «tous les indicateurs sont au rouge : le commerce mondial accuserait un recul compris entre 13 et 32%, les cours des produits de base chutent et les investissements directs étrangers pourraient baisser de 40%».
Cette tendance baissière a, sans surprise, impacté le commerce extérieur, dont les flux ont connu «une nette décélération en 2019», ainsi qu’une contraction «sans précédent» des transactions au cours des 4 premiers mois de cette année. En effet, lors de l’exercice écoulé, les exportations n’ont cru que de 2,4%, contre 10,7% en 2018. Idem pour les importations dont la valeur globale n’a augmenté que de 2%. «Le déclenchement de l’épidémie du coronavirus à la fin du premier trimestre et la série de mesures drastiques prises pour en atténuer les effets sur la santé de la population ont complètement déstabilisé les flux des échanges ». 
Quid de la politique économique ? La priorité vers la consolidation des acquis sur le plan de la croissance, de l’emploi et des équilibres financiers a été chamboulée depuis le déclenchement de la crise, ce qui a remis en cause aussi bien les programmes préétablis que les objectifs y correspondants. « La réactivité des autorités face à la menace de pandémie à travers les décisions rapides de fermeture des frontières et de confinement des populations a eu pour conséquence un arrêt presque immédiat de l’activité dans les secteurs les plus exposés comme l’hôtellerie, les transports, la restauration, le commerce, la construction ou les industries manufacturières». Conséquence : les équilibres financiers, aussi bien interne qu’externe, ont été perturbés, en plus des effets immédiats sur les revenus, l’emploi et l’équilibre social. «Cette situation inédite incite à la réflexion sur les nouveaux ajustements nécessaires à la politique économique pour plus d’efficacité et de cohérence».
Pour rappel, les autorités ont mis en place un dispositif financier musclé afin d’accompagner les entreprises dans cette conjoncture difficile, en venant en aide aux milliers d’entreprises en situation de fermeture technique et durement frappées par cette pandémie. «Mais, cette politique très volontariste suscite des interrogations quant à ses implications sur la résilience du système financier appelé à la rescousse des entreprises».
La prolongation de l’état d’urgence sanitaire est selon le CMC un acte de prudence extrême et une déclaration de fidélité absolue à la ligne politique poursuivie à ce jour visant à limiter la propagation du virus, à sauver des vies et à protéger la santé de la population, et ce, en dépit du prix économique à payer qui s’élève selon le ministre de l’Économie et des finances à 1 milliard de dirhams par jour supplémentaire de confinement total. 

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