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La Cnuced inquiète pour l’avenir du secteur des services

L’avenir du secteur des services inquiète. La Cnuced note, dans une nouvelle analyse, que les mesures strictes déployées pour lutter contre la pandémie Covid-19 ont presque détruit les secteurs des services tels que le tourisme, l’hôtellerie et les transports. Elle estime que l’ensemble de l’industrie touristique telle que nous la connaissons dans les pays en développement pourrait s’effondrer.

La Cnuced inquiète pour l’avenir du secteur des services
Le tourisme est l’un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire due au Covid-19.

L’effondrement du secteur des services prend de l’ampleur et risque de laisser des séquelles profondes même après la sortie de la crise sanitaire causée par Covid-19. Une nouvelle analyse de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) rajoute une couche à ce tableau sombre déjà esquissé par des rapports et analyses précédents, y compris au Maroc où les services continuent à constituer le premier secteur économique.
«Les mesures strictes déployées pour lutter contre la pandémie ont presque détruit les secteurs des services personnels tels que le tourisme, l’hôtellerie et les transports», s’alarme l’agence onusienne. En effet, explique-t-elle, des millions de personnes économiquement vulnérables dans les pays en développement sont sous le poids écrasant des mesures prises, car ces secteurs absorbent une grande partie des travailleurs à bas salaire, peu qualifiés et à temps partiel, dont beaucoup sont des femmes.
«Si la crise persiste, l’ensemble de l’industrie touristique telle que nous la connaissons dans les pays en développement pourrait s’effondrer», a averti Pamela Coke-Hamilton, directrice de la division du commerce international de la Cnuced. Les femmes représentent plus de la moitié des travailleurs (54% en 2019) dans ce secteur dans le monde, selon la Cnuced.
Au Maroc, si les recettes en devises générées par le tourisme étaient en nette progression au début de l’année (+11,5% à 11,79 milliards de DH à fin février 2020), selon l’Office des changes, l’arrêt des flux touristiques suite à la fermeture des frontières a tout chamboulé. 
Les restrictions sur les vols et sur les navires entrant dans les ports ont également affecté les envois de fonds, «une bouée de sauvetage pour des millions de personnes dans les pays en développement», relèvent les économistes de la Cnuced.

Selon la Banque mondiale, citée par la Cnuced, les envois de fonds devaient dépasser les investissements directs étrangers en 2019 pour atteindre 550 milliards de dollars, mais les deux devraient chuter considérablement cette année en raison de la pandémie.
Cette chute touche également le Maroc, dont les envois de fonds effectués par les Marocains résidents à l’étranger stagnaient déjà au terme des deux premiers mois de 2020 (9,96 milliards, contre 9,95 milliards à fin février 2019), selon l’Office des changes.
Globalement, la crise sanitaire actuelle produit un impact négatif évident sur la croissance du secteur des services au Maroc. En effet, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP), la contraction prévue du PIB (-1,8%) au 2e trimestre 2020 serait principalement le fait d’une baisse de près de la moitié du rythme de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire, suite à un arrêt presque total dans les activités de restauration et d’hébergement, d’une réduction de 60% de l’activité de transport et de 22% dans le commerce, en comparaison avec le scénario de référence. 
Par ailleurs, il est à noter que le secteur tertiaire reste dominant au Maroc. Il a, en effet, vu sa part dans le total des valeurs ajoutées augmenter d’une moyenne de 52,7 à 57,2% entre dans la décennie 90 et la période 2000-2017, selon un tableau de bord sectoriel publié par la Direction des études et des prévisions financières.
Ce poids est également relevé par l’Enquête nationale auprès des entreprises 2019 réalisée par le HCP. Celle-ci montre que plus des deux tiers des entreprises opèrent dans le secteur tertiaire (41,5% dans les services et 27,5% dans le commerce).
Ce qui se répercute sur la création de l’emploi. En effet, selon le même HCP, en 2019, le secteur des services a créé 267.000 emplois, contre 24.000 seulement pour le BTP et 17.000 pour l’industrie, alors que le secteur de l’agriculture, forêt et pêche en a perdu 146.000. 

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