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Le Haut-Commissariat au Plan expose les différentes options de déconfinement et leurs répercussions sanitaires au Maroc

La levée du confinement n’est pas une décision sans danger. Avant le passage du Chef du gouvernement devant les deux Chambres du Parlement, prévu aujourd’hui, pour la présentation des mesures relatives à la gestion du confinement post-20 mai, le Haut Commissariat au Plan a publié une étude intitulée «Pandémie Covid-19 dans le contexte national : situation et scénarios». Dans ce document, l’Institution présidée par Ahmed Lahlimi présente les différentes options de déconfinement et leurs impacts sanitaires.

Le Haut-Commissariat au Plan expose les différentes options de déconfinement et leurs répercussions sanitaires au Maroc

Quelles sont les possibilités qui s’offrent au gouvernement dans une optique de levée du confinement ? Le Haut Commissariat au Plan (HCP) vient de répondre à la question en passant en revue les différents scénarios possibles pour cette transition. Et si certains des scénarios envisagés peuvent s’avérer néfaste, aussi bien pour le système de santé national que pour l’économie, d’autres semblent plutôt rassurants. C’est le cas du scénario de «déconfinement restreint».
Évoquant l’option d’un déconfinement de la population engagée dans l’économie (population active occupée âgée de moins de 65 ans non atteinte de maladie chronique, soit 7,9 millions de personnes), ce scénario a pour objectif d’ouvrir l’économie sans compromettre la population qui présente un risque élevé de développer des complications vis-à-vis de cette maladie. Il prévoit 2.000 cas infectés actifs au moment du déconfinement. «Dans ce cas de figure, le nombre de contacts par jour des sujets infectés augmenterait de 13% avec un R0 de 0,864 et par conséquent accroîtrait le nombre d’infections», précise l’étude du HCP.
S’il est appliqué, ce scénario aboutirait à un niveau de 18.720 cas confirmés positifs cumulés en 100 jours avec un pic de 3.200 cas infectés actifs. Selon les experts du HCP. Cette situation va engendrer un besoin maximal de 3.200 lits d’hospitalisation et de 160 lits de réanimation, soit 5% des infectés actifs. Quant au nombre de décès, il pourrait atteindre les 748 décès, soit 4% des infectés cumulés. Toutefois, le même scénario, sans application des mesures d’autoprotection, risque de faire passer le nombre de cas à plus de 155.920 cas après 100 jours de son application. En se basant sur la capacité nationale en termes de lits d’hôpital (7.765) et de réanimation (854), le HCP estime que la stratégie nationale d’hospitaliser 100% des cas infectés actifs atteindrait ses limites en 75 jours. D’autres scénarios semblent toutefois plus risqués. C’est le cas de celui d’un «déconfinement généralisé».  Prévoyant la levée du confinement pour l’ensemble de la population âgée de moins de 65 ans, non atteinte de maladie chronique, soit 27,5 millions de personne, ce scénario se base sur un nombre de 2.000 cas infectés actifs au moment de son déclenchement. «Une fois cette population déconfinée, le nombre de contacts par jour augmente d’une amplitude estimée via le modèle mis en place de +64%, ce qui situerait le R0 à 1,248 en supposant le maintien des mesures d’autoprotection», lit-on sur cette étude. En chiffres, ce scénario pourrait aboutir à l’infection de 8% de la population en 100 jours. Le système sanitaire serait submergé en 62 jours avec seulement un taux d’hospitalisation de 10% des cas actifs. Une variante de ce scénario s’annonce encore plus désastreuse pour le système sanitaire marocain. Selon l’étude, en cas de mis en œuvre de ce scénario sans application des mesures d’autoprotection, le nombre de cas cumulés pourrait s’approcher des 50% de la population après 100 jours. «Le système sanitaire serait submergé en 28 jours avec seulement un taux d’hospitalisation de 10% des cas actifs», précise le document. 

Et si le confinement était maintenu

Le scénario du prolongement du confinement est aussi envisagé par le HCP., cette option prévoit, si elle est appliquée, le maintien de toutes les mesures déjà prises actuellement par le gouvernement. Dans ce cas, la simulation de la poursuite du confinement grâce au modèle mathématique utilisé par le HCP aurait abouti à un nombre total d’infectés cumulés à 7.800 cas vers le début de juillet. Ce scénario prévoit également un nombre d’infectés cumulé actifs aux alentours de 3.200 cas et une tendance dégressive vers un chiffre faible à fin juillet. Par ailleurs, du point de vue épidémiologique, tant qu’il n’y a pas un vaccin ou une immunité communautaire acquise, le SARS-COV2 continuera à se propager avec un risque de rebond. «Dès lors, il est nécessaire d’envisager des scénarios de déconfinement à impact économique et social positif, mais tout en contrôlant d’une part les risques de transmission et d’autre part la pression sur le système de santé national», souligne l’étude du HCP.

 

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