La Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a poursuivi, mardi à Rabat, ses séances d’écoute des partis politiques et des syndicats par une réunion avec les représentants du Parti du progrès et du socialisme (PPS), du Mouvement populaire (MP) et de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) qui ont exposé leurs visions du nouveau modèle de développement.
Ainsi, le PPS, représenté par son secrétaire général, Mohamed Nabil Benabdallah, a estimé que le nouveau modèle de développement doit placer l’individu au centre du processus de développement, et que les fruits du développement doivent bénéficier à l’ensemble des Marocains et Marocaines, notamment au niveau de la formation, de la culture et de la santé.
La délégation du bureau politique du PPS a, en outre, souligné l’importance d’adopter une croissance économique rapide, stable et productive, notamment en luttant contre les politiques publiques de rente, en optant pour une économie nationale transparente et une industrialisation créatrice d’emplois, de richesse et de valeur ajoutée, tout en réévaluant certaines orientations dans le domaine agricole et en considérant l’environnement comme un axe essentiel dans la protection des richesses.
La délégation, qui comprenait également Aïcha Lablak, membre du bureau politique et présidente du groupe parlementaire du parti, et les membres de son bureau politique Charafat Afilal, Abdeslam Seddiki et Karim Tej, a aussi mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la gouvernance, de réformer la justice et de garantir un climat propice au travail et aux affaires, en luttant contre la corruption et en trouvant une solution aux décisions locale et territoriale et au déséquilibre entre les décisions des élus et les décisions administratives.
Le Mouvement populaire (MP), quant à lui, a souligné que le nouveau modèle de développement doit tenir compte de l’importance de venir à bout des disparités territoriales et de développer le monde rural. Le Mouvement populaire, représenté à cette réunion par son secrétaire général, Mohand Laenser, et les membres de son bureau politique Mohamed Hassad, Saïd Ameskan, Mohamed Ouhli, Mohamed Jaouad et Wafae El Bouamri, a dit ériger en priorité l’élimination des disparités territoriales et le développement du monde rural, tout en relevant que le développement global et inclusif passe inéluctablement par le développement du monde rural.
De même, le MP accorde une importance particulière à la culture et à la généralisation de la langue amazighe, deux éléments qui contribuent à la dynamique de développement, sans pour autant perdre de vue l’importance de la culture dans le processus éducatif de l’étudiant et dans le façonnement de sa personnalité. Il a en outre relevé l’importance de renforcer le rôle des collectivités territoriales et de la région dans le processus de développement, en insistant sur la nécessité de permettre aux régions de s’acquitter de leur rôle en matière de développement, en particulier dans le cadre de la régionalisation avancée.
De son côté, l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC), représentée par son président Mohamed Boudra, estime que le nouveau modèle de développement doit reposer sur la construction du Maroc des régions et le renforcement de la régionalisation avancée, notamment en dotant les régions des ressources humaines et matérielles adéquates à même de leur permettre de tirer profit de toutes leurs potentialités. L’AMPCC, également représentée par des membres de son bureau exécutif, en l’occurrence Mohamed Moubdi, Mohamed El Milahi, Mouloud Bargayou, Mohamed Yassine Daoudi, Lahcen Amrouch, Abdelkrim El Hamss, Mohamed Chrourou, Mohamed Abounour, Saber Kiaf, ainsi que Wafa Bouamri et Mina Bouhdoud, a relevé que les régions du Royaume regorgent de potentialités importantes en termes d’investissement et de développement, mais ne sont pas exploitées convenablement, puisque les collectivités locales et les régions manquent de ressources humaines et financières adéquates.
Dans le même cadre, la CSMD a également eu des réunions, samedi à Rabat, avec les représentants de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et la Confédération démocratique du travail (CDT), qui ont eux aussi exposé leurs visions du nouveau modèle de développement.
Ainsi, l’UGTM, représentée par son secrétaire général, Mayara Enâam, a estimé que le nouveau modèle de développement, actuellement en phase de conception, doit immanquablement garantir les droits syndicaux et la protection sociale de la classe ouvrière, étant donné qu’un tel chantier ne peut être conçu sans tenir compte des conditions d’un travail décent pour les travailleurs marocains et de la préservation de leur dignité. Lors de la séance d’écoute de ses représentants, l’UGTM a souligné l’impératif de faire du mouvement syndical un partenaire à part entière dans le processus développement économique et social, à un moment où s’impose le renforcement des rôles des médiateurs sociaux pour l’élaboration et la mise en œuvre du modèle de développement.
L’Union générale des travailleurs du Maroc, également représentée par les membres de son bureau exécutif Khadija Zoumi, Abdeslam Lebbar, Mustapha Mekroum, Mohamed Laabid et Hind Moutou, ainsi que le secrétaire général de la jeunesse ouvrière de l’Union, Hicham Harib, et la présidente de l’organisation de la femme ouvrière, Fatiha Sghir, a souligné que la CSMD ne saurait remplir le rôle assigné aux partis politiques, qui est celui d’esquisser les stratégies de développement, d’autant plus que sa mission va au-delà de l’action partisane pour embrasser l’avenir du Maroc durant les cinquante prochaines années. L’UGTM n’a pas manqué de se féliciter de l’esprit d’ouverture qui anime la CSMD dès lors qu’elle a veillé à la tenue de concertations sur le modèle escompté, notant que la dynamique de développement économique et social exige l’implication de tous les acteurs et des forces vives de la société.
De son côté, la CDT, représentée par son secrétaire général, Abdelkader Zayer, a appelé à revoir le mode de gouvernance en matière de travail, en accordant une place de choix aux syndicats à travers une présence au sein des conseils d’administration et de surveillance, afin qu’ils participent à la prise des décisions stratégiques qui concernent les travailleurs marocains. La Confédération démocratique du travail, également représentée par son secrétaire général-adjoint, Khalid Alami Houir, et les membres du bureau exécutif Abdelkader Omari, Younes Firachine et Abdelmajid Radi, ainsi que par deux membres du conseil national du syndicat Othmane Baka et Khalil Bensami, a insisté sur l’institutionnalisation du dialogue social à travers une loi-cadre ou une loi organique relatives au dialogue et à la négociation, au lieu de focaliser sur la loi relative à la grève. Aussi, la Confédération a mis en avant l’importance de cette réunion, laquelle concrétise la revendication du syndicat qui a toujours appelé à l’ouverture d’un dialogue national, soulignant la nécessité de poursuivre la concertation autour du modèle de développement et d’en assurer le suivi, afin de réussir là où les autres plans ont échoué.