Pour la responsable de l’OMS, la décision de confinement ou de sa levée est contextuelle. «Ce qui caractérise le Maroc, c’est sa courbe qui s’est aplatie évitant ainsi des pics très sévères. La stratégie adoptée par le Maroc a permis de protéger le système de santé et bien évidemment les citoyens», précise-t-elle. Cependant, ce niveau d’aplatissement se prolonge dans la durée avec quelques risques de pics dus aux clusters, remarque la responsable. «C’est donc probablement pour mieux maîtriser ces foyers de contamination que les autorités marocaines ont décidé de prolonger le confinement», explique-t-elle. Ce prolongement devrait également permettre au gouvernement de mieux gérer l’organisation de l’opération de dépistage pour arriver à l’objectif de 10.000 tests par jour, suppose la représentante de l’OMS au Maroc.
Un virus auquel il faudra s’habituer
Ce constat souvent occulté, est désormais réel. L’humanité devra accepter de vivre avec ce virus et de s’y adapter. «Comme le SRAS ou le H1N1, on peut avoir d’autres cycles épidémiques dans un an, deux ans ou même quelques mois», alerte M. Heïkel. En effet, l’homme s’est bien adapté au VIH, à l’hépatite B et à la grippe saisonnière qui à elle seule tue près de 60.000 personnes annuellement rien qu’en Europe. Donc, il devient important de se préparer à l’idée de vivre avec ce nouveau coronavirus et de s’y adapter, notamment en se protégeant mieux. La vaccination reste, par ailleurs, l’une des armes pour lutter contre le Covid-19. Sauf que pour trouver un vaccin, la majorité des scientifiques prévoit un délai de 18 mois et, de surcroît, explique l’expert, ce vaccin sera valable pour les populations vulnérables non infectées. Il faut également tester le niveau d’efficacité de ce vaccin ainsi que la durabilité de la protection qu’il permet. Pour sa part, la représentante de l’OMS appelle à distinguer entre deux choses : le développement et la production du vaccin. «Développer un vaccin et juger de son efficacité est certes primordial, mais il faut également gérer sa production pour le rendre accessible au niveau mondial de manière équitable». C’est le challenge qui interpelle les responsables de l’Organisation mondiale de la santé. Mutualiser les connaissances, coopérer efficacement et s’entraider, sont donc les éléments déterminants pour relever ce défi, estime Mme Bigdeli. Les deux responsables sont également unanimes pour souligner l’impact économique et social de cette décision de prolongation du confinement. Des éléments qui font de plus en plus le poids dans toute analyse de la crise sanitaire et qui devront interpeller l’ensemble des parties prenantes et motiver les citoyens à un respect plus strict des mesures de prévention.