Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Régions

Le Covid-19 a eu un impact indéniablement positif sur la biodiversité

Le Covid-19 a eu un impact indéniablement positif sur la biodiversité
Dans une ville quasiment désertée, les cigognes volent haut dans le ciel, respirant l’air pur, tout en s’offrant une nourriture moins polluée qu’avant le coronavirus.

Kénitra dispose d’une richesse faunistique et floristique exceptionnelle. Longée par l’Oued Sebou, la cité des marguerites recèle également des sites écologiques et naturels d’une rare beauté. On peut citer à cet égard, la plage de Mehdia, la réserve naturelle de Sidi Boughaba, la Merja de Fouarat et la forêt 
de la Maâmora. 
Cette diversité biologique et écologique a été souvent mise à rude épreuve par les activités humaines. Mais grâce au confinement et aux mesures visant à lutter contre la propagation du Covid-19, la nature est en train de reprendre ses droits. Comme dit l’adage : «À quelque chose malheur est bon». Tous les experts et les militants de la cause environnementale s’accordent à dire que les mesures restrictives visant à lutter contre la pandémie du coronavirus a eu un impact positif sur la biodiversité. 
Membre du bureau de l’Association du Gharb pour la protection de l’environnement (AGPE), Mustapha Zeraouli, ingénieur agronome et environnemental, est catégorique. Il estime que l’isolement d’un espace naturel, comme la mise en défens d’un milieu écologique, lui permet de se régénérer en faune et en flore, et de garantir une sécurité supplémentaire aux animaux quand à leurs déplacements et à leur conquête de nouveaux refuges, ainsi que sur le plan nutritionnel avec une tendance vers un équilibre de l’écosystème en question. 
Selon cet expert et militant associatif, ce constat est aussi valable pour une zone humide comme la réserve naturelle de Sidi Boughaba, qui profite, précise-t-il, pleinement du confinement sanitaire. «Si vous visitez les lieux en ce moment, vous allez vous étonner de la liberté dont jouissent les oiseaux. Ils envahissent déjà la route y menant. Les nouvelles naissances issues des nids autochtones n’auront dorénavant pas peur des humains, qu’ils vont considérer comme une autre espèce animale. C’est dire combien le confinement constitue une aubaine pour la vie sauvage», explique-t-il.
Dans le même ordre d’idées, Fatima Kalyati, présidente de l’Association Ecologie et Art et membre du bureau de l’Alliance marocaine du climat et du développement durable, n’a pas manqué de souligner que l’état d’urgence sanitaire lié au coronavirus a eu des effets bénéfiques sur la nature, estimant que les mesures de confinement adoptées par plusieurs pays ont limité, de manière drastique, l’intensité de l’activité humaine. Elle donne l’exemple de la réserve naturelle de Sidi Boughaba qui s’est régénérée durant cette période de deux mois de confinement, en l’absence 
des visiteurs. 
«En plus de son impact négatif sur la richesse floristique de la réserve naturelle, la présence massive de l’Homme est une source de pollution et de nuisance sonores pour les oiseaux», estime-t-elle. Évoquant l’une des espèces emblématiques de Kénitra, Fatima Kalyati note qu’au sein d’une ville au ralenti, «les cigognes profitent aussi du calme retrouvé. Dans une ville quasiment désertée, ces oiseaux blancs, volent haut dans le ciel, respirant l’air pur, tout en s’offrant une nourriture moins polluée qu’avant le coronavirus». 
Le même constat est partagé par El Madani El Maati, membre du bureau de l’Association du Gharb pour la protection de l’environnement. D’après lui, parmi les «bienfaits» de cette pandémie du Covid-19 sur la nature, il y lieu de mettre l’accent sur la diminution importante de la pollution atmosphérique, due à cet état de confinement qui a obligé les gens à ne pas utiliser leurs voitures et les autres moyens de transport. «Concernant la réserve naturelle de Sidi Boughaba, des recommandations ont été émises par des scientifiques ayant travaillé sur ce site pour limiter la fréquentation des humains dans un lieu de nidification des oiseux migrateurs qui viennent y chercher tranquillité et nourriture», souligne-t-il. En guise de conclusion, il n’a pas manqué de rappeler que cette période de confinement a permis au fleuve Sebou, dont la pollution a atteint des niveaux inquiétants à cause des rejets des tanneries de Fès et des huileries de Meknès, sans oublier certaines unités industrielles de Kénitra, de reprendre vie suite au ralentissement ou à l’arrêt complet de ces sources de pollution. 

Lisez nos e-Papers