Vers la création d’une filière de soins spécifique

Le ministère de la Santé et l’Unicef Maroc viennent de lancer un appel à consultation pour le développement d’une filière de soins spécifique à la prise en charge des violences faites aux enfants y compris la violence sexuelle. Et ce dans l’objectif d’améliorer l’accès aux soins, la coordination, l’interdisciplinarité et la qualité de la prise en charge des victimes de violence y compris la violence sexuelle entre les différents niveaux du système de soins.  «Le système de santé étant un point d’entrée essentiel des victimes de violence, toutes les composantes de ce système sont appelées à fournir des services effectifs et de qualité dans le cadre d’une approche droit afin d’apporter une réponse de soins effective et sûre. Cela dit, mettre en place une filière de soins spécifique aux victimes de violence s’avère nécessaire pour l’amélioration de l’accès à une prise en charge intégrée et globale de ce groupe vulnérable de la population. À partir de là, l’organisation de la Filière de soins telle que définie par le décret n° 2-14-562 relatif à l’organisation de l’offre de soins, à la carte sanitaire et aux schémas régionaux de l’offre de soins, comme étant une organisation verticale hiérarchisée de la prise en charge, constitue un gage important pour l’accessibilité des femmes et enfants victimes de violence à des prestations de qualité au moment opportun ou elles en manifestent le besoin», souligne le ministère et l’Unicef dans une note conjointe. Et d’ajouter qu’«à cet effet, et dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action stratégique du Programme national de santé pour la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence 2017-2021 et conformément au plan de travail glissant 2019-2020 signé entre le ministre de la Santé et l’Unicef, la Direction de la population lance un appel à consultation pour le développement d’une filière de soins spécifique à la prise en charge des violences faites aux enfants y compris la violence sexuelle». Le ministère de la Santé a également rappelé que la violence sexuelle est considérée, au niveau national et international, comme étant un grave problème de santé publique touchant des millions de personnes chaque année dans le monde et appelle le secteur de la santé à jouer un rôle important auprès des victimes de violence sexuelle notamment en proposant des services de soutien multidisciplinaires, coordonnés et de qualité. «Cette prise en charge nécessite une connaissance de la problématique et une démarche rigoureuse. Le volet médicolégal étant primordial, il convient de respecter une démarche procédurale bien définie dans les normes que ce soit par rapport à l’examen clinique ou tous les autres aspects qui s’ensuivent tel que les prélèvements à visée médicolégale et médicale, la rédaction du rapport, sans omettre de préserver la qualité de tout ce processus», a affirmé le ministère.