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Samedi 04 Mai 2024
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La création de valeur pour l’entreprise, le défi à relever

La pandémie du Covid-19 a tout chamboulé, c’est un fait que le monde est en train de constater à tous les niveaux. L’impact direct et dur sur l’activité économique a été fatal pour le marché de l’emploi. En effet, hormis quelques secteurs qui ont été relativement épargnés, le choc de la crise sanitaire a provoqué un quasi-arrêt des recrutements.

La création de valeur pour l’entreprise, le défi à relever

Les professionnels du recrutement ont constaté directement l’impact de l’arrêt des activités sur le marché de l’emploi. «Nous avons relevé tout de suite 60% de baisse de l’activité, soit parce que les entreprises ont décidé de geler le recrutement, ou parce qu’elles se sont posé la question sur le besoin réel de recruter. Cependant, nous avons eu des entreprises qui ont continué à recruter, et pour ça nous avons dû changer le processus», explique Imad Gourari. Les propos du directeur de Michael Page Maroc, invité de L’Info en Face, viennent réconforter les résultats d’une enquête publiés récemment par Stagiaires.ma, qui attestent que 67% des recrutements ont été suspendus ou reportés depuis de début de la crise sanitaire, et seules 31% des entreprises ont de la visibilité sur leurs plans de recrutement de jeunes lauréats.
Face à cette situation, les craintes et les angoisses sont aussi importantes du côté des demandeurs d’emploi, que ce soit les jeunes fraichement diplômés, les profils en veille active ou les chômeurs. «Nous avons effectué un sondage auprès d’une centaine de cadres et cadres dirigeants, et nous avons constaté auprès de 57% d’entre eux une angoisse quant à la probabilité de perdre leur emploi ou la capacité d’en trouver un autre», révèle 
M. Gourari. Une angoisse légitime au vu de la situation de crise sans précédent qui subsiste actuellement et qui est probablement appelée à durer.

Création de valeur, la compétence qui fera la différence
En pleine tourmente et à la recherche des meilleures pistes pour renouer avec la croissance, l’entreprise va se concentrer sur les profils créateurs de valeur ajoutée. Avec l’engagement et la motivation, les entreprises ont besoin de profils qui vont créer de la valeur ajoutée surtout dans ce contexte de relance économique. Un constat nuancé par Gourari qui indique que «ceux qui créent de la valeur et qui, en plus, sont passionnés par le travail, que ce soit au niveau de leur capacité technique ou la qualité des soft skills qu’ils possèdent, peuvent penser qu’ils sont à l’abri, mais ce n’est pas vrai ! Chaque entreprise cherchera à créer un équilibre au sein de son organisation pour faire face à plusieurs pressions qu’elles connaissaient bien avant la pandémie, mais qui se sont accentuées et qui vont accélérer les changements». Les dirigeants sont donc face à une équation assez difficile : une activité en baisse, des emplois à préserver, des trésoreries à sauver et une performance à augmenter. La réflexion doit également être menée à court, moyen et long termes tout en gérant une invisibilité et un manque d’indicateurs stratégiques pour construire son plan de relance. L’équation reste donc difficile à équilibrer et de l’avis de beaucoup de professionnels, les politiques de l’emploi seront revues au risque même de mettre en place des plans d’austérité et des plans sociaux pour réduire les charges. «Aujourd’hui, nous sommes dans l’incertitude, mais les entreprises devront veiller à maintenir au maximum les emplois, c’est très important pour notre pays», alerte l’invité de L’Info en Face avant d’ajouter qu’aujourd’hui, il est crucial de rétablir la confiance et de mettre le capital humain au centre des enjeux.
Par ailleurs, et bien que la crise soit importante, elle n’est du moins pas générale. En effet, le choc a été moins dur pour certains secteurs qui ont vu leurs activités augmenter et même se diversifier. Ces secteurs-là ont même continué à recruter pendant la période de confinement. Selon Gourari, il y a aujourd’hui beaucoup de métiers qui sont très sollicités et qui le seront également demain : la finance, les IT, les RH, les services… Ceci dit, pour le directeur de Michael Page Maroc, la compétence technique, quelle qu’elle soit, ne suffira plus dans ce contexte de crise. «Les soft skills créent aujourd’hui la différence entre les profils. L’engagement, savoir fédérer, l’empathie… se sont là des compétences dont on connaissait l’utilité, mais qui ont pris encore de la valeur avec cette crise», note l’invité de Rachid Hallaouy avant de conclure que «quelle que soit l’orientation de notre plan de relance économique, il ne sera réussi qu’avec des femmes et des hommes compétents et engagés».

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