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Un creuset d’émergence de talents et d’épanouissement des étudiants

Comme nous le savons tous, la pratique théâtrale à l’université marocaine ne date pas d’aujourd’hui. C’est ce qui lui a permis d’acquérir une certaine expérience tout au long des années. Fouzia Elbayed lui consacre tout un ouvrage qui résume les différentes expériences théâtrales pratiquées dans nos universités. «La Pépinière du Théâtre universitaire au Maroc» est une étude de référence qui nous mène à travers l’histoire du théâtre estudiantin et l’évaluation de ses acquis sur le plan quantitatif et qualitatif. Elle entrevoit même sa vraie structuration future.

Un creuset d’émergence de talents et d’épanouissement  des étudiants

Le théâtre universitaire a, de tout temps, été vu comme un creuset d’émergence de talents et un lieu d’épanouissement de jeunes étudiant assoiffés de l’art de la planche où ils peuvent s’exprimer et donner libre cours à leurs dons enfouis, que ce soit par l’écriture, la mise en scène ou encore par le jeu sur scène. D’où l’intérêt de ce livre qui aspire à évaluer cette longue expérience. «C’est le premier ouvrage qui parle de l’expérience du théâtre universitaire au Maroc, depuis son institutionnalisation en 1988 jusqu’aux 10 première éditions avec son fondateur, le Dr Hassan Smili et tout un ensemble de critiques d’art. Il y a aussi les expériences de Meknès et Agadir venues après celle de Casablanca. Le livre évoque, aussi, un répertoire de toutes ces expériences avec des chiffres et des statistiques à l’appui, puis des affiches de chaque édition», indique Fouzia Elbayed.

Pour rappeler les premières prémices de la pratique théâtrales au Maroc, Fouzia Elbayed est remonté, dans le cadre de ses recherches, dans le temps, depuis les formes traditionnelles qui avaient lieu dans les espaces publics, comme Lahalqa, Lbsat, Sidi Koutfi et Sultan Tolba. Mais elle indique que ce n’est qu’«à partir de 1920 que de nouvelles formes ont vu le jour, comme le théâtre dit de la résistance, le théâtre amateur, le théâtre professionnel, le théâtre ouvrier, le théâtre de la radio et le théâtre scolaire, entre autres. Ces théâtres, même s’ils étaient calqués sur la définition occidentale, essayaient de refléter les spécificités locales».

Toujours est-il que ce vivier des talents avait un rôle et des horizons. «Le théâtre universitaire à Casablanca avait, d’ailleurs, pris le nom de pépinière, parce qu’il a été à l’origine d’un ensemble d’artistes, d’acteurs, de promoteurs dans le domaine culturel. De ce fait, on peut en conclure que l’université n’inculque pas seulement le théâtre, les arts et l’esthétique, mais peut être productrice d’un ensemble de profils qui peuvent alimenter la scène culturelle. C’est pour cela que l’Université ne doit pas être cantonnée dans ce qui est académique et magistral. 

Elle peut être une source de la création d’un ensemble de compétences, si sa formation s’apparente au professionnalisme. La Faculté de Ben M’sik, qui est la créatrice de ce festival, avait cette vision en perspective, de faire de l’université un foyer de la création et de talents qui peuvent alimenter la vie culturelle et la dynamiser», précise Fouzia qui ne manque pas d’ajouter qu’à travers le Festival du théâtre universitaire,  il y a eu un vrai brassage culturel entre les talents marocains et tous ceux qui venaient d’autres continents. «Le fait que ce festival soit une source d’attraction pour les festivaliers à travers le monde, qui venaient de tous les continents exhiber leur talent et leur expérience, est une manière de brasser ces multiples talents avec ceux des Marocains et de voir sur la scène de nouvelles expériences présentées».

Par ailleurs, l’auteure a soulevé dans son livre la problématique de l’institutionnalisation, car cette expérience a toujours été attachée à des personnes, qui sont les initiateurs de ce théâtre. Quand ces fondateurs partent, il faut des subventions, des collaborations avec un ensemble d’institutions qui peuvent garantir la pérennité de cette activité, surtout à Casablanca qui est une grande mégapole. «Avec l’arrivée de l’ISADAC, qui a acquis une certaine expérience qui peut, aussi, être critiquée du point de vue de son cursus pour être digne d’être évaluée d’une manière académique, il faut penser à un dialogue entre l’université et ces différentes institutions de formation, par le biais d’un pont de communication sur le plan académique», ajoute Fouzia Elbayed à laquelle revient le mérite de ce travail où elle a décortiqué le théâtre universitaire au Maroc en faisant découvrir toutes ses facettes. Selon l’artiste-peintre Azdine Hachimi Idrissi, «l’ouvrage de Fouzia Elbayed “La pépinière du théâtre universitaire au Maroc” résume une expérience dont elle fut un témoin privilégié et montre l’étendue de ses multiples talents et sa grande énergie créatrice couronnée par sa nomination à la tête de la revue “Alfounoun”, édité par le ministère de la Culture, en tant que rédactrice en chef». 

Parcours

Fouzia Elbayed a mené un brillant parcours universitaire qui a débuté par un diplôme d’études approfondies en littérature et esthétique, comme elle s’est intéressée à la critique de l’art, en étant lauréates de la première promotion de la Faculté des lettres de Rabat. Par ailleurs, Fouzia Elbayed s’est aussi intéressée à la sociologie politique, suite à sa recherche approfondie en anthropologie où elle a décroché un doctorat. Ce cheminement fut agrémenté par de nombreux recueils de poésie, notamment «Mindil A’Dar», en 2002, «Les couleurs des réminiscences» en 2003, «Paroles sculptées» en 2018, sans oublier son ouvrage sur le théâtre marocain intitulé : «Théâtre et identité : esthétique de la transcendance et de l’immanence».

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