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Crise du Covid-19, la généralisation du digital irréversiblement enclenchée

Après une courte période d’arrêt, le cycle de conférences du Groupe Le Matin a repris mercredi dernier. Adaptée à cette période de confinement, la cinquième Matinale du groupe, placée sous le thème de «La digitalisation et le nouveau modèle de développement : la disruption Covid-19», s’est déroulée en visioconférence.

Crise du Covid-19, la généralisation du digital  irréversiblement enclenchée

Télétravail, cours à distance, téléconsultations, e-commerce... la digitalisation n’a jamais été aussi importante qu’en ces temps d’urgence sanitaire. Au Maroc comme partout dans le monde, le processus de digitalisation s’est accéléré à une vitesse phénoménale et à tous les niveaux. Impacté également par cette accélération digitale, le Groupe Le Matin a tenu, mercredi dernier, en ligne, la cinquième matinale de son cycle de conférences relatives au nouveau modèle de développement. Se déroulant sur le thème de «La digitalisation et le nouveau modèle de développement : la disruption Covid-19», cette rencontre a été l’occasion de revenir notamment sur l’importance de l’accélération du processus de digitalisation au niveau national, ainsi que sur les réalisations accomplies en la matière pendant cette période de confinement.
Appelant à tirer les leçons de cette crise, les participants se sont accordés à dire que l’après-crise sera certainement différent de ce qui se faisait avant en termes de pratiques. Ils ont souligné que la crise causée par cette pandémie nous apprend que le digital n’est pas qu’une affaire de technicien ou de sociétés informatiques, mais plutôt une affaire de la société dans sa globalité. Les participants ont ainsi mis en avant l’importance de capitaliser sur cette ouverture digitale en considérant que «le digital» est un vrai levier et accélérateur du développement. Intervenant lors de cette matinale, la directrice du programme GENIE au ministère de l’Éducation nationale, Ilham Laaziz, a rappelé que le processus de digitalisation a été lancé au sein du ministère depuis de nombreuses années. Mettant en avant l’exemple de la télévision scolaire qui en est déjà à sa 40e année, la responsable a rappelé également que le programme Génie existe également depuis 15 ans. «Dire que nous sommes partis de zéro pendant cette période de pandémie n’est pas sérieux», a-t-elle affirmé. Elle a dans ce sens souligné que la plateforme «TaalimTice» existe depuis 2011 et dispose de pas moins de 2.500 ressources numériques acquises ou développées, alors que la plateforme «TilmidTice» existe depuis 2015 et dispose désormais de 4.000 cours aujourd’hui. La responsable a reconnu toutefois que cette urgence a permis l’accélération de la mise à niveau de ces plateformes et le renforcement de leurs ressources. De son côté, le président de la Commission nationale pour la protection des données à caractère personnel (CNDP), Omar Seghrouchni, a évoqué une révolution culturelle liée à la digitalisation. Dans le monde du travail, à titre d’exemple, le responsable a souligné qu’on est en train de passer d’une logique de moyens à une logique de résultats. «Cette crise aura fait comprendre à ceux qui ne l’avaient pas encore compris que le réglementaire est là pour accompagner favorablement les processus de production et non pas pour les ralentir», a-t-il relevé. Intervenant également lors de cette rencontre, le président de la Fédération des technologies de l’information des télécommunications et de l’offshoring (APEBI), Amine Zarouk, a avancé que le modèle d’avant était déjà enterré. Rappelant que la propagation de la pandémie a mis tout le monde sur un pied d’égalité, M. Zarouk a fait savoir que «le Maroc a enregistré des avancées considérables au niveau de son processus de digitalisation, notamment avec la mise en place de l’agence de développement digitale». 
Surpris de l’efficacité ce mouvement d’accélération des process de digitalisation, M. Zarouk a affirmé que «s’il y a l’urgence, la volonté et la nécessité, on y arrive !» Animée par Rachid Hallaouy, cette cinquième Matinale du Groupe Le Matin a été marquée par la participation de la présidente de la Commission statups et transformation digitale à la CGEM, Meriem Zaïri, de la première vice-présidente transformation digitale de l’AFEM et directrice générale de SRA Afrique, Souad Maadir Tarmidi, et du président de l’Union des auto entrepreneurs-Bidaya et Managing Partner BDO, Zakaria Fahim. 

La digitalisation, l’opportunité qu’offre la pandémie​

Au Maroc, et depuis l’annonce par l’OMS de la pandémie du coronavirus, les événements se sont succédés à une vitesse extraordinaire. Gouvernement, établissements publics, secteur privé… se sont mobilisés pour mettre en place d’abord les mesures nécessaires pour la sécurité sanitaire et aussi pour déployer les solutions adaptées pour respecter l’état d’urgence sanitaire décidé par le gouvernement le 20 mars au Maroc. Dans leurs démarches, différents acteurs, publics et privés, ont accéléré leur digitalisation afin de continuer l’activité et répondre aux besoins de la conjoncture. Télétravail, cours à distance, téléconsultations, e-commerce… Les services publics et l’économie dans sa globalité se sont adaptés. Une opportunité est donc née de cette pandémie. Celle de l’accélération du processus de digitalisation.
Dans son discours adressé au sommet extraordinaire de l’UA sur la Zone de libre-échange continentale le 21 mars 2018, S.M. le Roi Mohammed VI avait d’ailleurs mis en avant l’importance de cette «digitalisation» au niveau continentale. «Le digital est en train de changer le visage de notre continent, porté par une jeunesse inventive, créative et audacieuse. Ce saut numérique est le fruit de jeunes startups actives dans le domaine de la finance, des télécoms, de l’industrie et de l’agroalimentaire, pour ne citer que ces domaines», avait-il souligné. La pandémie du coronavirus pourra dont marquer un nouveau départ de la digitalisation. Un point de non-retour pour plusieurs secteurs, et un changement de paradigmes et de modèles de développement. Selon plusieurs observateurs, l’après coronavirus sera fortement digitalisé.

Ayoub Lahrache

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 Amine Zarouk, président de la Fédération des technologies de l’information des télécommunications et de l’offshoring – APEBI
Le Maroc a enregistré des avancées considérables au niveau de son processus de digitalisation, notamment avec la mise en place de l’agence de développement digitale. Mais cette pandémie nous a donné une claque. Entreprises, gouvernement, professionnels, même nous à l’Apebi, nous sommes surpris de ce mouvement d’accélération des process de digitalisation. S’il y a l’urgence, la volonté et la nécessité, on y arrive !

 Meriem Zairi, présidente de la Commission Startups et Transformation digitale – CGEM
La révolution digitale n’a pas attendu le Covid-19 pour se produire. Tout le monde savait que c’était un important levier dans le cadre du nouveau modèle de développement et d’inclusion sociale et économique du Maroc. Nous avions donc déjà saisi l’importance du digital et avions dressé un certain nombre de handicaps que nous sommes justement aujourd’hui contraints de dépasser à pas forcés.

 Souad Maadir Tarmidi, première vice-présidente Transformation digitale – AFEM et directrice générale de SRA Afrique
Le Maroc était dans une phase d’analyse du Plan Numeric qui nous a permis d’identifier un certain nombre de lacunes, notamment l’absence d’une vision intégrée et transverse de tout l’écosystème de la transformation digitale. Les axes de travail pour les 5 prochaines années étaient la formation, les infrastructures et le cadre réglementaire. Ces mêmes axes sont ceux qui représentent des problèmes aujourd’hui. Mais si cette crise nous a pressés de trouver des solutions rapides et peut-être efficaces, une question se pose : qu’en est-il dans la durée ?

 Omar Seghrouchni, président de la Commission nationale pour la protection des données à caractère personnel – CNDP
Cette crise aura fait comprendre à ceux qui ne l’avaient pas encore compris que le réglementaire est là pour accompagner favorablement les processus de production et non pas pour les ralentir. Ce challenge doit être définitivement intégré dans toutes les stratégies. Pour la CNDP, c’est avec responsabilité que nous avons fait accélérer tous les délais. Le réglementaire s’est aligné sur l’urgence. Et il doit s’aligner, à la sortie de crise, sur le temps économique.

 Ilham Laaziz, directrice du programme GENIE - ministère de l’Éducation nationale
Si aujourd’hui, nous avons réagi rapidement à l’obligation de dispenser des cours à distance, c’est que d’importantes avancées ont été enregistrées grâce au programme GENIE (Généralisation des technologies d’information et de communication dans l’enseignement) lancé en 2005. Donc nous ne sommes pas partis de rien ! Il faut rendre hommage à ces enseignants qui portent ce plan de continuité pédagogique depuis le début de la pandémie. 

Zakaria Fahim, président de l’Union 
des auto-entrepreneurs-Bidaya et Managing Partner BDO

Aujourd’hui, on s’est rendu compte que nous n’étions pas sur la bonne trajectoire et que nous avons oublié que globalisation n’est pas mondialisation. Cette pandémie a mis tout le monde au même niveau. Les modèles d’avant ne sont plus valables, il va falloir construire l’après. Pour ce faire, il faut faire prévaloir l’intelligence collective et la performance globale, sociale, économique et environnementale. 

Souad Badri

 

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