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La croissance en Afrique toujours insuffisante pour booster son développement durable

L’Afrique afficherait cette année une légère accélération de sa croissance à 3,2% après 2,9% en 2019. Un niveau certes supérieur à la moyenne mondiale, mais qui reste insuffisant pour que le continent réalise des progrès significatifs dans son développement durable.

La croissance en Afrique toujours insuffisante  pour booster son développement durable
Le PIB par habitant du continent dans son ensemble n’aura augmenté que d’un demi-point par an sur la dernière décennie.

L’Afrique engrangerait une légère croissance cette année. Après les 2,9% en 2019, le continent se contenterait d’un 3,2% cette année. Le pronostic est de l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son dernier rapport sur les perspectives de croissance mondiale. Les experts de l’ONU estiment ainsi que la croissance en Afrique demeure insuffisante pour réaliser des progrès significatifs dans le développement. Le PIB par habitant du continent dans son ensemble n’aura augmenté que d’un demi-point par an sur la dernière décennie. Une accélération conséquente des taux de croissance s’avère du coup nécessaire pour que la région puisse atteindre les objectifs de développement durable.
Dans le détail, le rapport onusien indique que les situations économiques divergent considérablement entre les sous-régions. Concrètement, alors que l’activité économique demeure solide en Afrique de l’Est et s’améliore en Afrique du Nord, la croissance demeure largement en berne en Afrique de l’Ouest, centrale et de l’Est. Au Nigeria, pays dont l’économie est l’une des plus importantes de la région, malgré la reprise annoncée de la croissance, le PIB par habitant devrait diminuer, tandis que les perspectives à moyen terme demeurent sombres. En Afrique de l’Est, les perspectives «enchanteresses» sont soutenues par la solidité de la demande intérieure et des investissements publics dans les infrastructures. La croissance devrait s’y maintenir à 6% en 2020. En Éthiopie, elle dépasserait les 7% en 2020 et 2021, portée par de solides investissements publics et par la confiance croissante des entreprises suite aux réformes économiques. Cependant, l’Éthiopie devra impérativement combattre ses faiblesses, notamment l’insuffisance des réserves étrangères, les niveaux élevés d’endettement et un déficit élevé du compte courant, recommandent les experts des Nations unies. À l’inverse, les perspectives économiques en Afrique australe sont défavorables, avec plusieurs économies en stagnation ou en récession, sur fond d’investissements limités, de déficit énergétique et de chocs liés aux conditions météorologiques. Après une hausse estimée à 0,3% en 2019, son PIB croîtrait de 0,9% en 2020 et de 1,9% l’année suivante. En Afrique du Sud, la croissance est estimée à 0,5% pour l’année 2019, soit un niveau bien en deçà du potentiel du pays. Les perspectives de croissance y demeurent sombres, alors que l’économie du pays continue de subir l’impact négatif des incertitudes politiques, de la fragilité du climat des affaires et de l’étroitesse de la marge d’action budgétaire.

À l’échelle mondiale, l’ONU affirme que l’économie a affiché sa croissance la plus faible en une décennie, baissant à 2,3% en 2019. Cependant, si les risques sont maîtrisés, l’activité économique mondiale pourrait repartir légèrement à la hausse en 2020. En effet, estime le rapport, si une croissance de 2,5% est possible cette année, une recrudescence des tensions commerciales, de la crise financière ou une escalade des tensions géopolitiques pourrait saborder la reprise. Selon des prévisions pessimistes, la croissance mondiale pourrait ralentir pour se situer à seulement 1,8% cette année. Un ralentissement prolongé de l’activité économique mondiale pourrait considérablement entraver le développement durable, notamment l’atteinte des objectifs visant à éradiquer la pauvreté et à créer des emplois décents pour tous. De même, la généralisation des inégalités et l’aggravation de la crise climatique alimentent une grogne croissante dans plusieurs parties du monde. Un constat partagé par le dernier rapport du Forum de Davos sur les risques globaux (www.lematin.ma). 

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