Les «Perspectives mondiales pour les énergies renouvelables et la transformation énergétique 2050» que l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) vient de publier se basent sur un scénario énergétique transformateur encore plus ambitieux que l’Accord de Paris, associé à une perspective de décarbonisation approfondie, qui vise la réduction à zéro des émissions de CO2. Ces deux conceptions de la décarbonisation de l’économie mondiale ont bien évidemment un coût supplémentaire à celui des programmes énergétiques actuellement mis en œuvre à travers le monde. Ainsi, le scénario énergétique transformateur coûterait 19.000 milliards de dollars de plus que le Scénario énergétique déjà programmé. L’Irena a également calculé que la perspective d’une décarbonisation approfondie coûterait 16.000 milliards de dollars supplémentaires et 26.000 milliards de dollars de plus pour éliminer totalement les émissions de CO2, soit un coût global de 45.000 milliards de dollars. Au total, en en prenant en compte le coût des programmes énergétiques en cours, l’Irena estime que 130.000 milliards de dollars sont nécessaires pour réaliser un système énergétique entièrement décarbonisé d’ici 2050. Cet effort d’investissements n’est pas sans retombées financières bénéfices. Le scénario énergétique transformateur générerait des bénéfices d’au moins 50.000 milliards de dollars d’ici 2050, de même que le nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables passera à 42 millions dans le monde, soit quatre fois plus qu’actuellement. En conclusion de ses Perspectives, l’Irena avertit que les émissions de CO2 liées à l’énergie ont augmenté de 1% par an au cours de la dernière décennie. «Même si le choc sanitaire et la crise pétrolière pourraient entraîner une suppression des émissions en 2020, la reprise des activités économiques rétablirait la tendance (des émissions de gaz à effet de serre) à long terme».
D’ici 2050, 130.000 milliards de dollars seront nécessaires
Le nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables passera à 42 millions dans le monde, soit quatre fois plus qu’actuellement, selon les Perspectives de l’Irena. Ph. DR
Samir Benmalek
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22 Avril 2020
À 21:39
