L’alliance de l’enseignement privé au Maroc a organisé récemment son onzième Forum national sur le thème «Les perspectives de développement de l’école privée à travers la mise en œuvre de la loi-cadre n° 51-17». Ce conclave a offert l’opportunité d’examiner la situation actuelle et celle future des ressources humaines de ce secteur, et d’explorer les différentes opportunités possibles pour améliorer le rendement de l’école marocaine, et ce à la lumière des nouveautés apportées par la loi-cadre relative au système de l’éducation, de l’enseignement, de la formation et de la recherche scientifique. «Ce congrès n’est que le résultat de plusieurs rencontres avec tous les adhérents. La complexité et l’envergure de l’objet de la loi-cadre obligent à l’engagement de tout un chacun : acteurs sociaux, culturels, économiques…», souligne Abdelhadi Zouiten, ancien président de l’alliance.
Questions à Abdelhadi Zouiten, ancien président de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc
«Nous constatons que le secteur privé est mal servi par la loi-cadre»
Que pense l’alliance des dispositions de la loi-cadre 51-17 concernant les écoles privées ?
Quand on parle de développement de l’école privée sous l’égide de la loi-cadre, on pense à l’école marocaine dans sa grande dimension. Certes, la loi-cadre balaye la quasi-totalité des insuffisances constatées à tous les niveaux. En conséquence, elle vient pour répondre à certaines attentes. Or, si nous pensons en termes de composantes de l’école, nous constatons que le secteur privé est mal servi (2 articles sur 57). Nous remarquons aussi que cette loi s’adresse au secteur en termes d’obligations et non en termes d’encouragements.Quelles sont les principales actions de l’alliance actuellement ?
L’axe principal sur lequel l’alliance travaille d’arrache-pied, et ce depuis longtemps, est bien celui des RH. Quand on parle des RH, on évoque leur stabilité, les formations initiales et continues, la garantie de l’emploi, la jouissance des mêmes droits sociaux que ceux dont disposent leurs collègues du public, la création du cadre enseignant dans le privé, le mode de recrutement, l’ascenseur social qui se fait à travers la promotion interne…Les ressources humaines, notamment les enseignants, constituent un élément important dans les établissements scolaires. Pensez-vous que le ministère consent des efforts suffisants en matière de formation et de réhabilitation des ressources humaines ?
La loi-cadre oblige le secteur privé à assurer la formation des RH. Or ce secteur contribue pour 1,6% à la masse salariale, spécialement pour la formation continue. Ce secteur recrute plus de 70.000 enseignants dont les formations initiale et continue sont assurées uniquement par l’école privée. Le ministère de tutelle devrait valoriser cette expérience dont disposent les enseignants du privé, et faire en sorte que cette expérience soit équivalente à un diplôme, comme c’est le cas dans l’école publique.