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«Le déconfinement est possible avant le pic de l’épidémie, mais sous conditions»

Le Maroc n’a toujours pas atteint le pic de la pandémie du coronavirus. Et il pourrait l’atteindre avant le début du mois prochain. Selon les explications du professeur en médecine et chef du service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd, Kamal Marhoum El Filali, la courbe de contamination continuera sa montée pendant les prochaines semaines. Invité jeudi de l’émission l’Info en Face sur «Le Matin TV», M. Marhoum El Filali, qui est également membre du comité de veille Covid-19 au CHU Ibn Rochd, a insisté sur l’importance du dépistage, du respect du confinement et du port du masque à l’extérieur pour freiner la propagation de la maladie.

«Le déconfinement est possible avant le pic de l’épidémie,  mais sous conditions»

Le pic de la pandémie du coronavirus au Maroc est attendu pour la fin du mois en cours ou au plus tard en début du mois de mai. Selon Kamal Marhoum El Filali, professeur en médecine, chef du service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd et membre du comité de veille Covid-19 au sein du même établissement hospitalier, on se retrouve aujourd’hui devant une courbe ascendante des contaminations. Des contaminations qui vont encore s’accélérer dans les prochains jours, a-t-il souligné lors de son passage, jeudi, dans le cadre de l’émission l’Info en Face diffusée par «Le Matin TV».

À quand la levée du confinement ?

Mettant en avant les mesures stratégiques prises par les autorités pour limiter la propagation de la pandémie, Dr El Filali a affirmé qu’il fallait continuer à se préparer et à mobiliser les infrastructures pour recevoir plus de cas dans les prochains jours. Les résultats dépendront fortement des efforts de dépistage et d’isolation pour éviter la contamination ainsi que du respect du confinement. Évoquant dans ce sens la possibilité d’une levée du confinement à la date prévue du 20 avril, M. El Filali a fait savoir qu’on pouvait toujours l’opérer avant le pic de la pandémie, à condition de continuer les dépistages et de respecter le port des masques et la distanciation sociale.

Interpellé par l’animateur de l’émission Rachid Hallaouy sur la question de l’obligation du port des masques ainsi que sur leur efficacité, l’expert en maladies infectieuses a fait savoir que cette obligation avait été dictée par deux constats. Le premier est relatif aux changements que connait l’épidémie qui est désormais transmissible sur le plan locale, contrairement à ses débuts où les cas étaient tous importés. Le deuxième constat est celui du nombre de personnes atteintes qui ne cesse de grimper ainsi que l’existence de porteurs asymptomatiques de la maladie.

Le port du masque, est-ce suffisant ?

S’agissant de l’efficacité des masques produits localement mis en vente en grande quantité, M. El Filali a insisté sur l’importance tout d’abord d’un changement de comportement en habituant les gens au port régulier de ce moyen de protection. Admettant ne pas connaître les normes de production des masques mis en vente, l’invité a présumé toutefois qu’ils répondent à des normes standards. «Les masques en tissu, même s’ils n’ont pas un grand pouvoir de filtration, réduisent nettement les risques de contamination», a-t-il précisé.

Insistant sur l’importance du port du masque, conformément aux recommandations des pouvoirs publics, le chef du service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd a rappelé que ces masques doivent être bien placés de façon à couvrir le nez et la bouche tout en étant assez proche du visage pour éviter tout risque de fuite, étant donné qu’il s’agit de masques anti-projection. «Ces masques sont utiles et fiables. D’ailleurs, même le masque artisanal est efficace, car l’objectif n’est pas de filtrer à 100%, mais plutôt de réduire le risque», a-t-il estimé.

Traitement à l’hydroxychloroquine

Revenant sur la question du traitement adopté par le Maroc et basé sur la hydroxychloroquine et azithromycine, ainsi que d’autres médicaments, le membre du comité de veille Covid-19 au CHU Ibn Rochd a fait savoir qu’il a été recommandé de donner le traitement dans un stade précoce de la maladie. Il semble que la chloroquine agisse sur deux mécanismes, à savoir la réduction de la multiplication du virus ainsi que son rôle dans le traitement des maladies inflammatoire, a-t-il précisé, soulignant qu’un tel traitement peut réduire la réaction inflammatoire et permettre d’éviter d’arriver aux formes sévères de la maladie. Toutefois, des effets secondaires de ce traitement ont été observés chez certains patients, a-t-il nuancé.

À rappeler qu’aujourd’hui plus de 70% des cas détectés restent bénins. Les porteurs des premiers symptômes sont pris en charge au niveau des différents hôpitaux du Royaume. Toutefois, les personnes présentant des symptômes graves sont prises en charge au niveau des CHU dans des unités de réanimation. Dans ce sens, M. El Filali rappelle que les personnes dans un stade sévère de la maladie ont des chances de s’en sortir qui ne sont pas négligeables. Toutefois, les chances de s’en sortir pour les patients en réanimation ne dépassent pas les 50% sur le plan mondial.

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