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Déconfinement : Les personnes en situation de handicap poussent un «ouf» de soulagement

Déconfinement : Les personnes en situation de handicap poussent un «ouf» de soulagement
Durant plus de deux mois, les personnes en situation de handicap n’ont pas pu bénéficier des soins nécessaires pour cause de fermeture des centres de kinésithérapie.
Les personnes en situation de handicap représentent la catégorie sociale ayant le plus souffert de l’état d’urgence sanitaire liée à la pandémie du Covid-19. Durant toute la période du confinement, qui a duré plus de deux mois, elles n’ont pas pu bénéficier des soins nécessaires habituels, alors que leur état de santé nécessite un suivi permanent et soutenu.  La réouverture du Centre de référence régional de rééducation et de réadaptation de Kénitra a permis à plusieurs personnes souffrant de formes différentes de handicap de recevoir à nouveau les soins, grâce à une équipe dévouée de médecins, de kinésithérapeutes  et de rééducatrices. Le personnel médical et paramédical du centre, dans le respect total des mesures préventives, a redoublé d’efforts et s’est investi, corps et âme, pour le traitement de patients dont l’état de santé s’est dégradé lors de la première phase de l’état d’urgence sanitaire.

Dans une déclaration à «Le Matin», Dr Taoufik Lahlou, président de l’Association Al Karama des handicapés du Gharb, a mis l’accent sur l’importance qu’accorde le centre à la lutte contre la survenue de certains handicaps ou de maladies invalidantes, quelle qu’en soit l’origine (génétique, congénitale, accidentelle ou dégénérative) et de stopper leur progression ou du moins limiter leurs conséquences médicales et sociales. «Notre personnel déploie d’énormes efforts pour atténuer les conséquences du handicap, qu’il soit héréditaire ou accidentel, afin que le patient retrouve son autonomie et puisse bénéficier d’une vie normale ou quasiment  normale», explique-t-il.

Le visiteur du Centre «Al Karama» ne peut, en effet, que constater la joie qui se lit sur le visage des personnes en situation de handicap ou sur celui de leurs proches, après cette fermeture qui a duré plusieurs semaines. Nadia, jeune sage-femme, a récemment été orientée vers cet espace de rééducation. Le pied gauche de son fils de dix mois est atteint dès sa naissance de «talus valgus»,  un handicap qui entraîne un fléchissement du pied vers l’extérieur. Compte tenu de la longue période de confinement, la jeune maman était très inquiète et craignait que son fils ne soit un handicapé à vie. Mais elle a été rassurée par les kinés du centre qui lui ont affirmé que les séances de rééducation permettront de corriger cette malposition, grâce à une prise en charge précoce.

Lors de la période du confinement, la kinésithérapeute Soumia Fouila, chargée des autistes au niveau du centre «Al Karama», a opté pour le télétravail pour garder le contact avec les familles des enfants atteint de cette déficience. «Nos autistes, précise-t-elle, avaient besoin d’un suivi permanent et il était inimaginable pour nous d’interrompre le travail que nous avons déjà entamé avec eux.» Selon elle, ce contact à distance a permis de faire le suivi de chaque cas et de prodiguer quelques conseils aux parents, notamment les mamans, en mettant l’accent sur le soutien psychologique et sur les gestes et comportements à suivre avec leurs enfants lors de la période du confinement. «C’était très difficile pour les parents de gérer le stress de leurs enfants durant le confinement strict, mais grâce à la vidéo-consultation, nous avons pu les accompagner pour mieux vivre cette période à la maison», souligne-t-elle.

Parmi les autres cas ayant souffert de la période du confinement, il y a lieu de citer les personnes victimes de fractures ou d’accident vasculaire cérébral (AVC).  La kinésithérapeute Saloua El Kaouni n’a pas manqué de rappeler qu’après une opération à l’hôpital, ces patients ont nécessairement besoin, et de manière urgente, de séances de rééducation. «Juste après la levée partielle du confinement, nous avons reçu au niveau du centre plusieurs demandes et appels de la part de médecins-spécialistes pour organiser des séances de rééducation en faveur de leurs patients. Notre tâche était très ardue compte tenu du décalage entre la date de l’opération que les malades ont subie et celle du début de la rééducation», indique-t-elle.

Il est à noter qu’après la reprise des activités du centre, un programme d’amélioration des conditions de scolarisation des enfants en situation de handicap sera lancé incessamment par l’Association «Al Karama» dans le cadre d’un partenariat avec l’Entraide nationale. Le centre régional de l’Association offrira deux  types de programmes. Le premier sera sous forme de prestations éducatives, de réhabilitation, de formation et de rééducation fonctionnelle, tandis que le second concerne des prestations de rééducation fonctionnelle complémentaires.

Créé en 2011, le centre  reçoit chaque jour plusieurs patients souffrant de limitations fonctionnelles secondaires dues notamment à des atteintes du système nerveux central ou périphérique, des atteintes de l’appareil locomoteur, des maladies neuromusculaires, des maladies rhumatismales, des malformations congénitales ou acquises. Cet espace de référence régional en matière de handicap dispose de salles de kinésithérapie et de physiothérapie, d’une piscine chauffée destinée à la rééducation de tous les genres de handicap, d’une salle de sports équipé et d’un atelier de fabrication de prothèses. Il est opérationnel grâce à une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé : médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes, orthopédistes, animateurs, aides soignants, et reçoit aussi des stagiaires. 

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