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Un beau moment de complicité avec cette artiste qui a fait preuve de beaucoup de talent et de créativité, à travers un parcours des plus éloquents et des expositions qui ont toujours remporté énormément de succès. Ses travaux sont appréciés par beaucoup de critiques et professionnels d’art. On peut rappeler l’une de ses prestations, à L’Atelier 21 en 2015, qui fut très appréciée et a constitué le lancement d’une riche carrière de l’artiste plasticienne.
C’était l’exposition «Choses apparentes» d’un jet de blanc qui lui a donné un aspect exceptionnel. Une démarche où l’artiste s’est employée à rassembler divers matériaux à la fois, coton, gaze, perles, porcelaine, mais aussi aiguilles, lames de rasoir, épingles, épines… pour donner naissance à des travaux où on retient une présence appuyée du blanc.
«Ce blanc représente pour moi absence, immatérialité, transparence, fragilité, voire lieu du possible. C’est une transparence exagérée qui se fait visible, crée de nouvelles formes, convoque la vue et l’esprit. Je crée des œuvres par nécessité d’expression. Je choisis mes éléments de travail et mes supports de présentation selon un besoin qui peut être formel ou esthétique ou purement émotionnel et instinctif», explique l’artiste.
Un travail où Safaa y a mis toute son âme et tous ses sentiments. Depuis, ses innovations continuent de surprendre les plus fins connaisseurs. Ce qui lui a valu d’être considérée comme faisant partie des artistes contemporains marocains les plus exposés à l’étranger.
Les œuvres de Safaa Erruas ont, ainsi, voyagé en France, Espagne, Italie, Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Cuba et Inde. Comme elle a participé à de nombreux événements et foires internationaux prestigieux, notamment la Biennale de Dakar (Sénégal), la Biennale d’Alexandrie (Égypte), les foires Art Dubaï (Dubaï, Émirats arabes unis), 1-54 (Londres, Marrakech, New York) et AKAA (Paris, France).
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Tête-à-tête avec Safaa Erruas
«Mon travail s’organise depuis quelques années autour de la complexité et de la tension permanente entre ce qui se passe autour de nous et à l’intérieur de nous-mêmes»
Votre état d’esprit actuel ?
Attentif.
Votre espace de travail ?
Mon bureau à la maison, loin de mon atelier !
Votre programme du jour ?
Prendre soin de ma famille et assurer l’enseignement à distance de ma fille, tout en essayant de consacrer du temps pour lire, écrire, dessiner, m’organiser, m’adapter...
Un livre ?
«Les aventures de Socrate» de Dan Millman.
Une œuvre d’art ?
«Cold dark matter», 1991, de l’artiste Cornelia Parcker.
Une envie tout de suite ?
Méditer.
Votre devise favorite ?
Vivre l’instant présent.
Comment voyez-vous le monde après le confinement ?
Je ne sais pas ! Mais je l’espère plus conscient.
Quel est le message que l’univers nous envoie ?
Réinventez-vous ! Peut-être ?
Safaa Erruas
«L’implication physique dans la création d’une œuvre est un acte d’engagement que je vis comme un moment crucial d’échange dans lequel mon corps est plus qu’un simple outil de travail, il est comme un lieu de passage entre l’idée et la création. L’expérience sensorielle et mentale est intense.»
«Avoir la possibilité d’expression et de communication à travers les œuvres d’art est un magnifique engagement, parce qu’il enveloppe liberté et responsabilité. En tant qu’artiste, je ne me détache pas de mon être, de mon corps, de mon esprit, et je suis certainement touchée par tout ce qui se passe autour de moi, dans ma petite société ou dans le monde en général... Alors dans mes œuvres, tout ce qui s’y trouve se dessine librement à travers mon existence et ma sensibilité. Il y a une logique rationnelle, mais la part des émotions est très présente, c’est ce qui touche les gens.»
