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Les défaillances d’entreprises exploseraient de 25% dans le monde

Nouvelle récession en perspective pour l’économie mondiale cette année, après celle de 2009. La pandémie du Covid-19 enclencherait un double choc d’offre et de demande touchant un grand nombre de secteurs d’activité partout dans le monde. Selon une analyse de l’assureur-crédit Coface, l’économie mondiale reculerait de 1,3% en 2020 et  pas moins de 68 pays seraient ainsi touchés. Le commerce mondial baisserait de 4,3% et les défaillances d’entreprises grimperaient de 25%. Les industries pharmaceutique et agroalimentaire pointent en tête des secteurs épargnés.

Les défaillances d’entreprises exploseraient de 25% dans le monde
Pour Coface, la question n’est plus de savoir quels seront les pays et secteurs d’activité affectés par ce choc, mais plutôt ceux, rares, qui seront épargnés.

L’économie mondiale connaîtrait une nouvelle récession cette année à cause de la pandémie du Covid-19. Le pronostic est de l’assureur-crédit mondial, Coface, consigné dans un baromètre spécial sur l’évolution de l’économie mondiale dans un contexte de crise sanitaire. Les experts Coface tablent ainsi sur une croissance du PIB mondial de -1,3% cette année contre +2,5% en 2019. La récession devrait ainsi toucher pas moins de 68 pays. Coface s’attend, par ailleurs, à une dégringolade du commerce mondial en volume estimée à 4,3%. «Les risques pesant sur la prévision d’un recul du commerce mondial sont baissiers, dans la mesure où les nombreuses annonces de fermeture de frontières ne sont pas prises en compte dans le modèle de prévision de Coface», précise l’assureur-crédit.
À plus long terme, la crise du Covid-19 pourrait également avoir des conséquences sur la structure des chaînes de valeur mondiales. En effet, développe Coface, la principale source de vulnérabilité des entreprises, dans le contexte actuel, est leur forte dépendance à un nombre réduit de fournisseurs situés dans quelques pays. Augmenter leur nombre pour anticiper de possibles ruptures dans les chaînes d’approvisionnement sera donc désormais une priorité pour les entreprises. Dans ce tableau, les défaillances d’entreprises devront s’accélérer. L’assureur-crédit en estime la hausse cette année à 25%, soit la plus forte depuis 2009. Rappelons qu’il tablait encore sur +2% en janvier dernier. «Alors qu’initialement, l’épidémie du Covid-19 en Chine affectait un nombre limité de chaînes de valeurs, elle s’est transformée en pandémie mondiale avec, pour répercussion, un double choc d’offre et de demande touchant un grand nombre de secteurs d’activité partout dans le monde», expliquent les économistes de Coface.

Le caractère unique de cette crise rend les comparaisons avec les précédentes «inutiles». Pour l’assureur-crédit, la question n’est plus de savoir quels seront les pays et secteurs d’activité affectés par ce choc, mais plutôt ceux, rares, qui seront épargnés. Le malheur des uns fait le bonheur des autres : les secteurs pharmaceutique et de l’agroalimentaire figurent en tête de liste des activités qui sortiraient indemnes de cette crise. Le choc pourrait être encore plus violent dans les économies émergentes. «Outre la gestion de la pandémie qui s’annonce plus difficile, ces économies font, en effet, face à la chute des cours du pétrole ainsi qu’à quatre fois plus de sorties de capitaux qu’en 2008», détaillent les analystes de Coface.
Le risque de crédit des entreprises serait en très forte hausse, et ce, même si l’on se place dans un scénario où l’activité économique redémarrerait graduellement dès le 3e trimestre et en excluant l’hypothèse d’une deuxième vague d’épidémie au second semestre. Selon Coface, cette tendance toucherait à la fois les États-Unis (+39%) et toutes les principales économies d’Europe de l’Ouest (+18%) : l’Allemagne (+11%), la France (+15%), le Royaume-Uni (+33%), l’Italie (+18%) et l’Espagne (+22%). 

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