La demande intérieure reprendrait plus rapidement

Le tourisme mondial pourrait plonger de 60 à 80% cette année. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), «cela met en danger des millions de foyers dont les moyens de subsistance dépendent du tourisme et menace de réduire à néant les progrès réalisés par la poursuite des objectifs de développement durable». Sur le seul premier trimestre, le secteur a plongé de 22%. Dans son dernier baromètre, l’OMT précise qu’en mars, les arrivées ont diminué de plus de moitié (57%), soit 67 millions d’arrivées internationales de moins et environ 80 milliards de dollars de recettes suite au début du confinement dans de nombreux pays ainsi qu’à l’introduction généralisée de restrictions de voyage et à la fermeture des aéroports et des frontières nationales.
Pour les experts de l’Organisation, la demande intérieure devrait reprendre plus rapidement que la demande internationale. Pour la plupart d’entre eux, une embellie pourrait apparaître dès le dernier trimestre de l’année, mais surtout en 2021. Les voyages de loisirs, en particulier pour rendre visite aux proches, devraient reprendre bien plus rapidement que les voyages d’affaires. Les régions Afrique et Moyen-Orient pourraient s’en sortir plus rapidement. Pour la majorité des experts de l’OMT, une reprise peut même avoir lieu en 2020. Ils sont par ailleurs moins optimistes pour les Amériques. En Europe et en Asie, les perspectives restent, toutefois, mitigées. «Le monde est confronté à une crise sanitaire et économique sans précédent. Le tourisme a été durement touché, avec des millions d’emplois menacés dans l’un des secteurs à plus forte intensité de main-d’œuvre de l’économie», a déclaré le secrétaire général de l’Organisation, Zurab Pololikashvili.
Pour l’heure, l’OMT dresse trois scénarios possibles pour les perspectives du secteur en 2020. Dans le premier, les experts s’attendent à une baisse de 58%, en se basant sur l’ouverture progressive des frontières internationales et l’assouplissement des restrictions de voyage début juillet. Dans le deuxième scénario, le recul serait de 70% si l’ouverture progressive des frontières internationales et l’assouplissement des restrictions de voyage démarrent début septembre. Enfin, dans le troisième et dernier scénario, une chute de 78% est possible si l’ouverture des frontières et l’assouplissement des restrictions de voyage ne débutent qu’en décembre.