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«Nous demandons aux apprenants de faire preuve de capacité d’adaptation et d’organisation, d’autonomie, dans la résilience mais aussi dans la sérénité»

«Nous demandons aux apprenants de faire preuve de capacité d’adaptation  et d’organisation, d’autonomie, dans la résilience mais aussi dans la sérénité»
Saaïd Amzazi effectuant des visites à plusieurs établissements et projets scolaires et universitaires dans la région de l’Oriental, dans le cadre de la mise en œuvre de plusieurs programmes visant la promotion de l’éducation et de l’enseignement.

Le Matin : Quelles sont les mesures prioritaires que vous continuez à mettre en place pour organiser cette opération ?
Saaïd Amzazi :
À présent que la plateforme «Telmidtice» est lancée et fonctionnelle, vu qu’elle profite actuellement à plus de 600.000 utilisateurs par jour, tous nos efforts se concentrent désormais sur la mise à disposition des enseignants d’outils de virtualisation des classes. C’est ainsi que grâce à la combinaison du système Massar et de l’outil Microsoft TEAMS, nous donnons la possibilité aux enseignants de dispenser leurs cours en temps réel et de façon interactive avec tous les élèves d’une classe simultanément. À l’heure actuelle, nous avons pu créer 332 000 classes virtuelles couvrant 44% des classes et impliquant 60.000 enseignants au niveau de l’enseignement public. Pour ce qui est de l’enseignement privé, 17.000 classes virtuelles ont également été créées pour le moment, ce qui correspond à 8% du total des classes du privé.
Pour l’enseignement supérieur, suite à la suspension des enseignements, nombre d’étudiants sont retournés chez eux, loin de la ville où ils étudient. Comme pour les niveaux du primaire et du secondaire, nous avons souhaité recourir à la transmission télévisée afin de leur permettre de continuer leur formation, et c’est la chaîne de télévision nationale Arryadia qui a bien voulu nous réserver un créneau de trois heures quotidiennes, qui sera appelé à être très vite rallongé, pour diffuser des cours à l’intention principalement des inscrits en licence fondamentale, et l’on ne peut que féliciter les nombreux enseignants du supérieur qui ont contribué, sous la supervision des doyens et des présidents d’université, à cette initiative louable.
En outre, il ne faut pas oublier que les universités mettent gratuitement à disposition des étudiants de nombreux MOOC (Massive Open Online Course) sur le portail national MUN (Maroc université numérique), et la plateforme FUN (France université numérique) qui a contribué au lancement de MUN et qui est devenue elle aussi ouverte gratuitement aux étudiants marocains, ainsi que la plateforme EDX qui l’abrite. La politique de notre ministère en la matière est d’inciter davantage les étudiants à recourir à ces outils numériques d’enseignement à distance de plus en plus incontournables.

Avez-vous planifié un programme de gestion des examens, si par malheur la situation venait à se prolonger ?
Pour l’instant aucun changement n’est prévu concernant la programmation précédemment établie du déroulement des examens nationaux, y compris le baccalauréat. Nous lançons d’ailleurs dès cette semaine des séances de soutien et d’accompagnement pédagogique à distance destinées aux élèves des niveaux certificatifs. Cela n’empêche pas le ministère de mener actuellement une profonde réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour mener à bien les examens nationaux dans l’éventualité du prolongement du confinement. Le problème se pose avec moins d’acuité en ce qui concerne l’enseignement supérieur, puisque dans ce cas les examens ne sont pas nationaux, et les chefs d’établissement s’organiseront en fonction de leurs moyens et des exigences de leurs filières pour mener l’année universitaire à terme, y compris les évaluations, dans les meilleures conditions.

Les fake news viennent se rajouter à la complexité de la situation actuelle. Comment gérez-vous ce volet ?
Les «Fake News» et la désinformation sont en quelques sortes les dégâts collatéraux inévitables de la montée en puissance d’internet, et c’est loin d’être un phénomène nouveau. 
Ce qui est regrettable par contre, c’est que dans le contexte actuel de pandémie, dominé par la peur et l’incertitude, c’est la solidarité qui doit primer et l’émulation de tous les marocains au service de l’intérêt général. Il est inadmissible que notre ministère, qui subit déjà une pression énorme face à la multitude de défis inédits que nous avons à relever dans la plus grande urgence, consacre une énergie précieuse à veiller sans discontinuer à démentir rapidement chaque fake news susceptible d’induire les Marocains en erreur et de semer la panique, j’en veux pour exemple l’annonce récente d’une année blanche, ou encore celle d’un étudiant africain contaminé par le coronavirus à Nador ou enfin celle du début des vacances scolaires avancé au 16 mars.
Un message pour les élèves, étudiants et stagiaires marocains…
Nous vivons une situation inédite et exceptionnelle de pandémie et de confinement qui oblige les élèves à s’instruire à leur domicile. Notre pays, nos instances, ont déployé des efforts exceptionnels pour faire face aux aléas de cette situation. 
Notre ministère a déployé également d’immenses efforts pour que les enseignements continuent, même à distance. Les enseignants également se sont véritablement démenés pour enregistrer et mettre en ligne les cours prévus durant les dix semaines de cours restantes. À leur tour, les apprenants doivent faire un effort : celui de continuer coûte que coûte à étudier, de poursuivre leur programme, de ne pas laisser s’installer la moindre interruption dans leur processus d’apprentissage. La balle est dans leur camp. Nous leur demandons de faire preuve de capacité d’adaptation et d’organisation, d’autonomie, dans la résilience, mais aussi dans la sérénité. Écouter de la musique, lire, se ménager des temps de repos, certes, mais se fixer aussi des objectifs d’apprentissage et s’y tenir. 

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