Les dépenses de l’État s’emballent dès l’entame de l’année, creusant le déficit budgétaire. L’exécution de la loi de Finances 2020 au titre du mois de janvier a, en effet, donné lieu à une hausse de 13,8% à 22,38 milliards de DH des dépenses globales qui englobent les Services de l’État gérés de manière autonome et les Comptes spéciaux du Trésor, avec un taux de réalisation de 7,3% des prévisions.
À elles seules, les dépenses ordinaires ont augmenté de 27,7%, dépassant 24,2 milliards. C’est ce qui ressort de la situation des charges et ressources du Trésor à fin janvier 2020 publié par le ministère de l’Économie et des finances. Pendant ce temps, les recettes ordinaires n’ont progressé que de 0,6%, atteignant 20,461 milliards. D’où un déficit budgétaire de 1,92 milliard de DH, en aggravation de 385% par rapport au même mois de 2019. Rappelons que le gouvernement prévoit un déficit du Trésor de 42,286 milliards pour toute l’année.
Les chiffres du ministère montrent que la flambée des dépenses ordinaires en janvier est due à une nette montée (39,7% à plus de 12,62 milliards) des charges du personnel, y compris les charges sociales au titre de la part patronale. Ce qui doit être en lien avec les résultats du dialogue social qui prévoit une hausse nette de 100 DH en janvier 2020 pour les fonctionnaires dans l’échelon 6 et plus de l’échelle 10.
Les dépenses de la compensation (charges dues et non des paiements) sont également parties sur les chapeaux de roue (9,3% à 1,35 milliard) dès le début de l’année. L’investissement a, quant à lui, reculé de 2,1% à un peu plus de 12 milliards.
En ce qui concerne les recettes ordinaires, elles ont été tirées vers le bas par les recettes non fiscales (-43,9% à 337 millions de DH), au moment où les rentrées fiscales se sont contentées de +0,9% à 19,91 milliards.