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Dépistage, vaccination, vivre avec : les trois espoirs de sortie de crise

Stratégie de dépistage, tests massifs ou ciblés, vaccins, enjeux éthiques et fiabilité des vaccins, apprendre à vivre avec le virus dans le respect strict des mesures de prévention... Le point de vue de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avec sa représentante au Maroc, Maryam Bigdeli.

Pour faire face à la recrudescence des cas de Covid-19, il devient indispensable de s’appuyer sur un dépistage bien organisé pour arriver à juguler la circulation du virus. Mais devant le nombre important de demandes de tests, les laboratoires habilités à effectuer le dépistage spécial Covid se trouvent vite submergés, ce qui provoque un retard au niveau des résultats et donc une contrainte en plus pour cerner les cas positifs. Ces stratégies de dépistage représentent en effet un casse-tête pour de nombreux pays, affirme la représentante de l’organisation mondiale de la Santé au Maroc, Maryam Bigdeli, invitée de L’Info en Face. «Il est important de tester de manière à pouvoir isoler les cas positifs, en particulier ceux asymptomatiques, le plus rapidement possible. C’est à ça que doit servir une stratégie de dépistage », dit-elle.
Cependant, il existe, dans plusieurs pays du monde, un gros malentendu autour des stratégies de dépistage, nuance-t-elle. «Un test négatif ne doit pas être considéré comme un blanc-seing ou une quittance à la personne. Le résultat du test est valable à l’instant T et il doit servir à isoler le plus rapidement possible les cas contaminés pour stopper la transmission du virus. Et pour ça, les délais d’obtention des résultats des tests doivent être le plus courts possibles, d’où l’intérêt de démultiplier la capacité de diagnostic, explique l’invitée de Rachid Hallaouy. Et d’ajouter, que «maintenant que les tests sont disponibles, il y a à mon avis un problème de ressource et de matériels pour permettre de réduire le temps de traitement de ces analyses.»  
À cet égard, la responsable préconise une façon de procéder qui serait efficace et pourrait contribuer à une meilleur gestion de la pandémie : «Pour les personnes symptomatiques qui ont du mal à obtenir des tests, ces gens-là, qui ont un certain nombre de symptômes avérés doivent rester chez eux et se mettre en quatorzaine, à l’instar de ce qu’on conseillerait pour d’autres maladies comme la grippe ou autre, le temps de faire les tests et de confirmer leur atteinte ou non du virus.»
Par ailleurs, il y a une autre complexité au niveau du dépistage. Il s’agit de l’efficacité du test PCR, remise en questions par de nombreuses études. Pour Mme Bigdelli, et comme tout diagnostic, le test n’est jamais suffisant à lui seul pour identifier 
la maladie. D’ailleurs, ajoute-t-elle, l’OMS a toujours conseillé, en plus du test, d’élaborer un tableau clinique en plus de l’imagerie médicale. «Le test PCR reste donc insuffisant, car il ne va pas jusqu’à donner le niveau de la charge virale ou encore la dégradation de l’état du patient, mais il permet d’isoler les cas positifs», note la responsable.

Le développement d’un vaccin n’est pas chose aisée
Face au rebond de l’épidémie, les yeux sont rivés sur les recherches en cours d’un vaccin contre le Covid-19. Cependant, comme le rappelle la représentante de l’OMS au Maroc, développer un vaccin dans un délai court n’est pas chose aisée. Avant d’aborder ce point, Mme Bigdelli a tenu à saluer la décision du Maroc de s’engager dans des essais cliniques pour tenter de mener à bout les recherches d’un vaccin anti-Covid. Elle a par ailleurs rappelé le mécanisme COVAX (Covid-19 Vaccine Global Access) de l’OMS pour un accès mondial aux vaccins. «Avec la participation de 172 pays, ce mécanisme se charge du suivi d’un grand nombre de candidats-vaccins dans plusieurs pays pour essayer d’assurer, en amont, le respect des principes d’éthique et de sécurité au niveau de la phase des essais cliniques, la capacité de production du vaccin une fois validé et l’accès équitable à ce dernier», explique-t-elle.  Et de préciser, «maintenant, il faut que la production du vaccin puisse couvrir les besoins du monde entier, et c’est là où les délais peuvent être longs. 
C’est pour ça que, dans un premier temps, il faut préparer une stratégie de ciblage, en commençant par les populations les plus vulnérables et prioritaires».  
Cependant, elle a confirmé que «chaque pays conçoit son schéma de vaccination, donc l’obligation ou non de se faire vacciner, c’est une décision souveraine, et l’OMS est là juste pour le guidage scientifique.»

Le vivre avec, oui, mais dans le respect des mesures barrières
«Vivre avec ce virus et ses incertitudes semble donc être la clé pour revenir à un rythme normal de vie», confie l’invitée de L’Info en Face. Et de conclure qu’«il ne faut pas nier ou négliger la gravité de la situation, mais en même temps, il faut dédramatiser les choses.
 Cette situation d’angoisse et de peur peut également être accentuée par le manque d’information, laissant la voie libre aux interprétations souvent erronées, d’où l’importance de communiquer en toute transparence et d’engager la population dans cette lutte contre la pandémie. Les femmes ont un rôle à jouer, les jeunes, les associations, les médias comme le vôtre… cet engagement communautaire est essentiel pour sensibiliser au respect des mesures de protection.» 

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