Pour faire face à la recrudescence des cas de Covid-19, il devient indispensable de s’appuyer sur un dépistage bien organisé pour arriver à juguler la circulation du virus. Mais devant le nombre important de demandes de tests, les laboratoires habilités à effectuer le dépistage spécial Covid se trouvent vite submergés, ce qui provoque un retard au niveau des résultats et donc une contrainte en plus pour cerner les cas positifs. Ces stratégies de dépistage représentent en effet un casse-tête pour de nombreux pays, affirme la représentante de l’organisation mondiale de la Santé au Maroc, Maryam Bigdeli, invitée de L’Info en Face. «Il est important de tester de manière à pouvoir isoler les cas positifs, en particulier ceux asymptomatiques, le plus rapidement possible. C’est à ça que doit servir une stratégie de dépistage », dit-elle.
Le développement d’un vaccin n’est pas chose aisée
Face au rebond de l’épidémie, les yeux sont rivés sur les recherches en cours d’un vaccin contre le Covid-19. Cependant, comme le rappelle la représentante de l’OMS au Maroc, développer un vaccin dans un délai court n’est pas chose aisée. Avant d’aborder ce point, Mme Bigdelli a tenu à saluer la décision du Maroc de s’engager dans des essais cliniques pour tenter de mener à bout les recherches d’un vaccin anti-Covid. Elle a par ailleurs rappelé le mécanisme COVAX (Covid-19 Vaccine Global Access) de l’OMS pour un accès mondial aux vaccins. «Avec la participation de 172 pays, ce mécanisme se charge du suivi d’un grand nombre de candidats-vaccins dans plusieurs pays pour essayer d’assurer, en amont, le respect des principes d’éthique et de sécurité au niveau de la phase des essais cliniques, la capacité de production du vaccin une fois validé et l’accès équitable à ce dernier», explique-t-elle. Et de préciser, «maintenant, il faut que la production du vaccin puisse couvrir les besoins du monde entier, et c’est là où les délais peuvent être longs. C’est pour ça que, dans un premier temps, il faut préparer une stratégie de ciblage, en commençant par les populations les plus vulnérables et prioritaires». Cependant, elle a confirmé que «chaque pays conçoit son schéma de vaccination, donc l’obligation ou non de se faire vacciner, c’est une décision souveraine, et l’OMS est là juste pour le guidage scientifique.»Le vivre avec, oui, mais dans le respect des mesures barrières
«Vivre avec ce virus et ses incertitudes semble donc être la clé pour revenir à un rythme normal de vie», confie l’invitée de L’Info en Face. Et de conclure qu’«il ne faut pas nier ou négliger la gravité de la situation, mais en même temps, il faut dédramatiser les choses. Cette situation d’angoisse et de peur peut également être accentuée par le manque d’information, laissant la voie libre aux interprétations souvent erronées, d’où l’importance de communiquer en toute transparence et d’engager la population dans cette lutte contre la pandémie. Les femmes ont un rôle à jouer, les jeunes, les associations, les médias comme le vôtre… cet engagement communautaire est essentiel pour sensibiliser au respect des mesures de protection.»