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Le détail du prochain partenariat Maroc-Banque mondiale

Le gouvernement et la Banque mondiale ont convenu de lancer un «Programme axé sur les résultats pour le soutien de la nouvelle stratégie agricole «Génération Green 2020-2030». Financé par un prêt de 200 millions de dollars de la Banque mondiale, ce programme est décliné en trois gros chantiers : augmenter les possibilités d’emploi et de génération de revenus pour les jeunes ruraux, améliorer l’efficacité des systèmes de commercialisation des produits agroalimentaires et accélérer la numérisation de l’agriculture pour la rendre intelligente face au climat. «Le Matin» «défriche» pour ses lecteurs ces ambitieux projets qui doivent changer le visage de nos campagnes.

Le détail du prochain partenariat Maroc-Banque mondiale
Un appel à idées national est envisagé pour identifier les jeunes porteurs de projets innovants et les appuyer dans le monde rural.

C’est confirmé. Le gouvernement et la Banque mondiale ont convenu de sceller un partenariat en faveur de la nouvelle stratégie agricole. Ce partenariat porte sur un «Programme axé sur les résultats pour le soutien à la stratégie de génération verte» : Génération Green 2020-2030. Il sera financé par un prêt de 200 millions de dollars à accorder par la Banque mondiale en faveur du gouvernement, comme nous l’annoncions en exclusivité en février dernier. Ce prêt reste à valider par le conseil d’administration de l’institution de Breton Woods. Compte tenu de la pandémie du Covid-19, le programme est conçu pour contribuer à la mise en œuvre accélérée de la stratégie Génération Green, favoriser la transformation numérique du secteur agricole et offrir une réponse à la crise actuelle et aux chocs similaires. En particulier, l’accent sera mis sur l’emploi des jeunes dans les zones rurales, le soutien aux chaînes d’approvisionnement alimentaire et l’accélération de la transformation numérique du secteur, tout en contribuant à rendre opérationnelle la dimension verte de la nouvelle stratégie, notamment en ce qui concerne les mesures d’utilisation efficace de l’eau dans l’irrigation. Le programme proposé comprend ainsi trois axes qui se renforcent mutuellement. 

  Augmenter les possibilités d’emploi et de génération de revenus pour les jeunes ruraux
Ce volet cible les jeunes ruraux de 15 à 34 ans, quel que soit leur statut sur le marché du travail. Pour augmenter les opportunités d’emplois et de génération de revenus pour cette population, des mesures visant à accroître l’attractivité de l’économie rurale seront adoptées. Parmi les actions envisagées, l’identification des opportunités économiques par province en utilisant une approche de chaîne de valeur et leur promotion auprès des jeunes et des autorités locales. Le programme prévoit aussi d’élaborer des modules de formation sur les compétences non techniques, l’entrepreneuriat et la création d’entreprises avec un appui aux instituts de formation en agriculture pour le déploiement de ces nouveaux modules dans leurs cursus. L’initiative table aussi sur le lancement d’un appel à idées national pour identifier les jeunes porteurs de projets innovants et les appuyer. À cet effet, le programme travaillera sur le renforcement de l’écosystème existant pour l’entrepreneuriat rural. Il s’agit d’offrir un soutien aux jeunes à la pré et post-création assuré par des associations locales et des prestataires de services privés. Il s’agit aussi de renforcer les capacités de l’Office national de conseil agricole (ONCA) en ce qui concerne le soutien au développement des entreprises rurales. S’y ajoutent la conception et le fonctionnement de centres d’incubation pouvant soutenir les jeunes dans les activités agricole, en capitalisant notamment sur le réseau Dar Al Fellah. Outre le volet accompagnement, ce premier axe du programme vise à renforcer les instruments financiers disponibles pour l’entrepreneuriat rural. Le soutien de l’accès au crédit commercial sera réalisé en partie par l’initiative pour les petites entreprises «Intelaka». Mais pas seulement. Le programme proposera un appui financier aux jeunes pour lancer des projets par l’intermédiaire du Fonds de développement agricole (FDA). 

 Améliorer l’efficacité des systèmes de commercialisation des produits agroalimentaires
Dans son deuxième axe, le programme prévoit un nouveau cadre institutionnel et réglementaire pour l’organisation du réseau national des marchés de gros et du commerce de gros des produits agricoles. Il prévoit également de mettre en œuvre de nouveaux modèles de gestion des marchés de gros basés sur des partenariats territoriaux avec les communes et les autorités régionales intéressées.
En outre, il est prévu la construction de nouveaux marchés de gros, des sites étant provisoirement sélectionnés dans les régions de l’Oriental, de Fès-Meknès, de Marrakech-Safi et de Souss-Massa. De même, l’Agence de développement agricole (ADA) mettra en place une nouvelle plateforme de commerce électronique pour les produits locaux.
Sur le plan de la sécurité sanitaire des aliments, le programme renforcera le système national de contrôle via notamment la transformation numérique des modes de fonctionnement de l’ONSSA, entre autres, la digitalisation de la délivrance des certificats phytosanitaires requis avant la commercialisation des produits agroalimentaires. Enfin, pour ce deuxième axe, l’accent sera mis aussi sur la consolidation des performances des exportations agroalimentaires. Cela passera particulièrement par la transformation numérique de Morocco Foodex, notamment en ce qui concerne le suivi stratégique des marchés d’exportation en termes de prix, de quantité et de normes de qualité. 

 Accélérer la numérisation de l’agriculture
Le troisième et dernier axe de ce programme a donc pour but d’accélérer d’une manière globale la numérisation de l’agriculture et l’adoption de pratiques respectueuses du climat. Il s’agit d’accroître l’adoption de technologies numériques et intelligentes face au climat dans les chaînes de valeur agroalimentaires. Cet objectif est à atteindre, d’une part, en sensibilisant les agriculteurs à adopter ces technologies, et, d’autre part, en augmentant le nombre de solutions innovantes proposées aux agriculteurs et aux services agricoles. Le programme travaillera, en outre, sur la transformation numérique du ministère de l’Agriculture, an favorisant entre autres le Big Data et l’intelligence artificielle. L’objectif est à la fois d’améliorer les processus de prise de décision et de fournir de meilleurs services centrés sur les agriculteurs. Cette activité propose d’élaborer le premier plan de transformation entièrement numérique pour le ministère, avec pour toile de fond un réseau national d’information agricole. Le programme comprendrait également le développement de solutions numériques pour aider le ministère à surveiller et à gérer le risque de perturbations potentielles des chaînes d’approvisionnement alimentaire liées à la crise du Covid-19 actuelle et aux chocs similaires à l’avenir. Outre le ministère, le projet planchera aussi sur la numérisation des services publics de conseil agricole (ONCA).  

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