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La DGAPR s’apprête à élaborer une stratégie nationale

Consciente du droit des détenus à la santé et à des soins médicaux de qualité, la DGAPR vient de lancer un appel à consultation pour l’élaboration d’une Stratégie nationale de la santé en milieu pénitentiaire.

La DGAPR s’apprête à élaborer une stratégie nationale
La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) prévoit de mettre en place une stratégie nationale de la santé en milieu pénitentiaire pour la période 2021-2025. Cette stratégie qui sera élaborée, en collaboration avec le ministère de la Santé, et avec l’appui de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) et du Fonds mondial, devrait s’aligner sur les normes internationales en matière de santé et des droits de l’Homme. Elle sera menée dans le cadre d’une approche de santé publique, reposant sur les pratiques optimales et s’adaptant au contexte des établissements pénitentiaires. 

«Au Maroc, la population carcérale s’élève à fin décembre 2019 à 86.384 détenus, dont 2,4% sont des femmes et 6,5% sont des mineurs, répartis sur 77 établissements pénitentiaires. Consciente du droit des détenus à la santé et à des soins médicaux de qualité, au même titre que ceux prodigués à l’ensemble de la population générale, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion a entrepris depuis sa création en 2008 une stratégie en matière de soins pour promouvoir la santé en milieu carcéral à travers des actions prioritaires. Ainsi la DGAPR s’est engagée dans une démarche d’amélioration de l’accessibilité des détenus à des services complets de prévention, de traitement et de prise en charge sanitaire globale, dans le respect de l’équité, du genre et des droits de l’Homme», indique la DGAPR qui a développé, depuis une dizaine d’années, de nombreux partenariats nationaux et internationaux en matière de santé. «Néanmoins et en dépit des efforts conjugués, plusieurs contraintes demeurent et limitent l’efficacité des actions entreprises en matière de santé, notamment l’intégration des services en ciblant les besoins et conditions spécifiques de cette population, d’où l’importance de mettre en place une stratégie nationale de la santé en milieu pénitentiaire», explique la Délégation.

Pour l’élaboration de cette nouvelle stratégie, la DGAPR fera un état des lieux sur la santé en milieu pénitentiaire au Maroc. Cette démarche a pour objet d’identifier les lacunes, les besoins, les priorités et les actions à mener dans le cadre de la stratégie qui devra inclure les principes directeurs de la santé dans le milieu pénitentiaire, les soins de santé et prévention primaire (PMS), la prévention, traitement et soins du VIH, des hépatites B et C et de la tuberculose, la prise en charge des addictions, ainsi que les maladies non transmissibles et celles chroniques.

 

Actions de la DGAPR pour la promotion de la santé en milieu carcéral

Durant la dernière décennie, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion a mis en place plusieurs interventions pour promouvoir la santé en milieu carcéral. La DGAPR a, en effet, mis à niveau des Unités de santé pénitentiaires (USP) en termes d’infrastructure et d’équipement médico-technique et informatique et ouvert d’autres USP dans les nouvelles prisons. La délégation a aussi amélioré la couverture médicale des établissements pénitentiaires grâce au recrutement annuel du personnel médical, paramédical et des psychologues portant l’effectif à 99 médecins, 71 médecins-dentistes, 477 infirmiers et 51 psychologues, sans oublier le budget destiné à l’achat des médicaments et dispositifs médicaux qui a triplé. Il a également été procédé au renforcement des prestations médicales curatives qui sont réalisées à 93% au sein des USP, avec le recours aux hôpitaux publics et au secteur privé limité aux prestations spécialisées ou examens para cliniques ou encore les hospitalisations. La DGAPR a, en outre, œuvré pour le renforcement de la stratégie mobile par l’organisation de campagnes préventives et curatives adaptées aux besoins des détenus et des prisons. Par ailleurs, 10 unités d’addictologie ont été ouvertes dont 5 assurent la continuité de la prestation par la méthadone pour tous les détenus déjà bénéficiaires de cette substitution avant incarcération avec un total de 456 détenus pris en charge depuis le début du programme. La délégation a aussi consenti des efforts pour améliorer l’accessibilité des détenus à des services complets de prévention, de traitement et de prise en charge globale du VIH/tuberculose/hépatites virales et l’usage problématique de drogues. Ainsi entre 2008 et 2018, l’incidence de la tuberculose a été réduite de 55% et les décès par cette maladie de 46%. En 2019, les interventions de prévention combinée en matière d’IST/VIH ont permis de couvrir 42% de la population carcérale, avec 35% de détenus ayant bénéficié du dépistage, soit une amélioration du dépistage de 5 fois par rapport à 2015.

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