Dans le secteur bancaire, la transformation digitale, entamée il y a plusieurs années, a déjà eu des effets perceptibles, mais non moins mitigés. Si certaines banques marocaines semblent bien parties pour réussir le pari de la transformation, d’autres, plus nombreuses, se seraient plus ou moins trompées de voies, les résultats atteints à ce jour n’étant concluants que sur le court terme.
Le modèle Trusted Advisors pour la gestion des transformations
Les différents challenges identifiés par le cabinet, adossés aux analyses et expériences qu’il a accumulées durant les années passées à observer l’évolution de la digitalisation du secteur bancaire, lui ont permis de composer un modèle spécifique pour la gestion de ces transformations digitales. «Ce modèle est constitué autour d’un certain nombre de recommandations dont la mise en œuvre reste tributaire de la volonté et de l’engagement de chaque entreprise à s’auto-critiquer, s’auto-évaluer et créer sa propre vision de la transformation», précise l’étude. Ce modèle, baptisé «In-depth Transformation Model», est structuré autour de quatre axes qui regroupent les principaux volets sur lesquels toute entreprise devrait travailler pour pouvoir mener à bien son processus de transformation et surtout l’installer dans la durabilité.À travers ces axes appelés «zones d’appui des transformations», le modèle Trusted Advisors signale l’importance d’avoir une orientation visionnaire et inspirante accompagnée d’une impulsion managériale forte pour que les efforts soient bien canalisés et qu’ils versent dans la direction appropriée. Il souligne également la nécessité d’accorder un intérêt particulier à la conduite du changement et à l’activation du potentiel des collaborateurs et de l’organisation tout en restant vigilant au risque de désengagement des collaborateurs et de la dépendance des technologies. L’adoption de méthodes agiles et d’une gouvernance claire constitue des éléments tout aussi incontournables, de même que l’ancrage d’un état d’esprit orienté client.Ces zones sont soutenues par des «passerelles» qui reprennent des pratiques permettant d’évoluer entre les cases et zones précitées. «Ces passerelles sont des étapes intermédiaires qui vont consolider le processus dans sa globalité et créer une homogénéité et une cohérence entre les quatre zones. Elles supposent aussi plus d’affirmations de l’ADN de l’entreprise, plus de synergie, d’alignement et d’innovation», explique Trusted Advisors.Les dix challenges clés à relever
Voici les grands challenges à retenir d’une manière constante et à traiter d’une façon approfondie et sérieuse par les acteurs bancaires souhaitant réussir leurs efforts de transformation :1. La juste valeur des approches «agiles» et/ou des structures «digital factory» renforçant et impliquant toutes les entités de chaque banque en mode «End-to-End».2. La proactivité digitale reflétant un «alignement interne» et un ADN propre à chaque acteur sans précipitation autour d’une course Time-to-Market sans fin.3. L’intégration concrète des fintechs dans les projets de transformation et non l’unique orientation événementielle promotionnelle.4. Le renforcement de la maîtrise de la connaissance client et la définition de nouvelles conceptions «win-win» de la collaboration «client-banque».5. La synergie IT/Métiers/Réseau à créer et à maintenir dans le temps, en canalisant les interactions autour de priorités clairement définies, comprises et partagées.6. L’acculturation digitale des collaborateurs et leur engagement continu dans les actions et les décisions, indépendamment de leurs différentes fonctions.7. L’implication préliminaire et continue de la fonction RH en tant que levier proactif de la transformation et non uniquement dans le post-déploiement des initiatives.8. La pérennisation des efforts et des projets de transformation à travers une gouvernance claire et une clarification permanente des rôles, des libertés et des responsabilités des parties prenantes.9. L’intégration et la fédération pérenne d’un écosystème interne d’innovation en capitalisant sur les savoir-faire internes et en les renforçant avant de recourir aux compétences externes.10. L’attachement, non disproportionné, aux dimensions technologiques de la transformation et la valorisation «Opportunités vs Menaces» : chaîne de valeur, intégration effective, impact client et capitalisation sur l’existant. n