La manifestation «Les couleurs de Bani Ammar» est venue pour remplacer la 13e édition du festival Festibaz, qui a été reportée à l’année 2021, afin de respecter les instructions pour lutter contre l’épidémie et éviter sa propagation. «Nous avons choisi cette activité de peinture tout en respectant les mesures de protection contre le coronavirus, sachant que le fait de peindre sur les murs de la Casbah ne nécessite aucune forme de rassemblement entre les personnes concernées. Ainsi, nous avons tenu à choisir les lieux des fresques, tout en veillant à ce qu’ils soient distants de plusieurs dizaines de mètres les uns des autres, et ce en couvrant les différents quartiers de la Casbah», souligne le président de l’Association Iklaâ, organisatrice de Festibaz, Mohamed Belmou.
Une initiative louable qui a donné naissance à 12 fresques murales ayant embellie la Casbah en l’égayant avec des couleurs chatoyantes, pour le plus grand plaisir de ses habitants. Les créateurs de ces beaux paysages et magnifiques compositions ne sont autres que les artistes Mustapha Ijmaâ, Lahbib El Hajjami, Abdenbi Loukili, Mohamed El Kadi et les deux jeunes talents Lamia Fellous et Hiba Belmou. Sans oublier les jeunes et enfants de la Casbah qui ont, aussi, mis la main à la pâte, encadrés par l’artiste Tarik Bourhim. Cette activité picturale était accompagnée d’une campagne de sensibilisation à l’environnement et à la protection du patrimoine matériel, ainsi que de dix projections, avec un nombre limité de personnes, du documentaire sur le quotidien des habitants de la Casbah dans les années 1960. Il faut dire que l’événement «les Couleurs de Bani Ammar» a été très apprécié par les gens de la Casbah, dont plusieurs souhaitaient voir ces peintures sur les murs de leurs maisons ou de leurs magasins. Ce qui a poussé les organisateurs de cette manifestation à prévoir une autre édition pour donner corps à cette idée. Rappelons que cette première édition a été réalisée avec le soutien de la direction régionale du secteur de la culture de Fès-Meknès et le Syndicat marocain des artistes plasticiens professionnels.
Le quotidien de Bani Ammar des années 1960 en documentaire
La projection de ce documentaire très rare a pu dévoiler la vie sociale de Bani Ammar dans les années soixante du siècle dernier, et ce grâce à l’Association Iklaâ pour le développement intégré, en partenariat avec le Réseau de création et d’accompagnement pédagogique qui lui a remis une copie de la bande de Abdallah Zerouali et Jean Mazeas filmée au milieu des années 1960 et produite par le CNDP en 1976. L’intérêt de ce film réside dans le fait qu’il constitue un document historique important sur les relations sociales quotidiennes des habitants de la Casbah il y a une soixantaine d’années, aussi bien sur le marché, le champ, la baie, que dans la maison, le four ou la mosquée. Ce documentaire renseigne, également, sur l’architecture de la Casbah, qui remonte à l’ère Mérinide, lorsqu’elle était complètement traditionnelle, et les gens qui y ont vécu. Puis sur quelques activités artisanales de la Casbah, dont certaines ont disparu. Les spectateurs ont ainsi pu découvrir à travers des images en noir et blanc la situation économique et sociale qui a caractérisé Bani Ammar Zerhoun durant cette période historique post- coloniale.