Un écosystème en devenir pour accompagner le développement des startups

Le développement de l’entrepreneuriat innovant constitue non seulement un levier pour dynamiser l’économie nationale et créer des emplois, mais il contribue également à répondre aux défis du développement durable et inclusif qui se posent aujourd’hui. De nouvelles perspectives s’offrent aux porteurs de projets, notamment grâce à l’engagement des différents acteurs de l’écosystème entrepreneurial.
L’année 2020 a été marquée par le lancement du «Programme intégré d’appui et de financement des entreprises». Présenté au Souverain le 27 janvier à Rabat, avec la signature des conventions pour son activation, ce programme stratégique s’articule autour de trois principaux axes : le financement de l’entrepreneuriat, la coordination des actions d’accompagnement des entrepreneurs au niveau des régions et l’inclusion financière des populations rurales.
Afin d’accompagner cette dynamique entrepreneuriale, plusieurs acteurs de l’accompagnement de l’entrepreneuriat innovant au Maroc se sont fédérés pour promouvoir l’émergence d’un écosystème d’innovation performant au Maroc, à travers la création de l’association Moroccan Startup Ecosystem Catalysts (MSEC). Cette association, qui a vu le jour il y a un an, a pour objectif de porter les enjeux communs de l’écosystème entrepreneurial et de défendre les intérêts des startups. Elle œuvre également à la promotion de standards professionnels et éthiques au sein de l’écosystème.
«La dynamique enclenchée ces dernières années, avec le lancement de plusieurs initiatives d’accompagnement et de financement, tels que le Fonds Innov Invest, l’Open Innovation, et la Startup Hub, ont permis de développer l’écosystème entrepreneurial au niveau de toute la chaîne de valeur, de l’idée au projet», affirme Mehdi Alaoui, fondateur de la Startup Factory et membre du MSEC. Toutefois, l’entrepreneur explique qu’il reste beaucoup à faire pour se positionner sur l’échiquier international.
Tout d’abord, l’enjeu est de renforcer la synergie entre les différents acteurs de l’écosystème, avec une réelle structuration et des modèles économiques pragmatiques. Il s’agit notamment de la mise en place d’un dispositif pour réunir les différents acteurs afin qu’ils puissent travailler ensemble en toute confiance, avec des règles et une charte d’éthique afin de professionnaliser le secteur. «Il serait judicieux, par exemple, de certifier et d’auditer les acteurs de l’accompagnement et leurs formateurs pour pouvoir offrir un réel accompagnement aux porteurs de projets. C’est très difficile d’accompagner un entrepreneur, cela ne doit pas être pris à la légère», souligne Mehdi Alaoui. Il faut passer à une réelle professionnalisation des processus d’accompagnement.
Pour relever ce défi, la Startup Factory s’est lancée dans un projet de base de données, qui a permis en premier lieu de référencer 1.000 startups au Maroc opérant dans différents secteurs et à différents stades de maturité (de la création avec un prototype opérationnel aux stades de développement les plus avancés). L’objectif étant de permettre aux différents acteurs souhaitant travailler avec ces startups de les identifier facilement.
Cette cartographie a pu voir le jour grâce à la mise en place d’un outil baptisé «Startup Square», qui va permettre de regrouper les données sur l’écosystème, mais aussi de gérer des programmes d’innovation de bout en bout de manière 100% digitalisée. La prochaine étape est de créer une école de startups avec du contenu dédié et un réseau social qui va leur permettre de se connecter avec les investisseurs, corporates et hubs d’innovation partout en Afrique. Prendre le leadership à l’échelle continentale dépendra de la célérité avec laquelle les efforts menés (adaptation du cadre législatif et réglementaire, des modes de financement, des actions d’accompagnement…) vont converger pour réussir à faire du Maroc une Startup Nation.