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«Pourquoi éliminer l’hydroxychloroquine alors que nous n’avons pas eu d’effets indésirables graves !»

La propagation de la pandémie du coronavirus se ralentit. Un fait qu’on doit notamment au prolongement de la période de confinement. Toutefois, pour pouvoir passer à la prochaine étape, il faudra respecter rigoureusement les mesures barrières de la part des citoyens et renforcer les dépistages massifs de la part des autorités sanitaires. Invité de l’émission «L’info en Face» du Groupe Le Matin, le professeur en médecine et chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd, Kamal Marhoum El Filali, fait le point sur la situation épidémiologique au Maroc. Interpellé sur la question de l’efficacité du protocole de traitement adopté par le Maroc et qui se base sur l’hydroxychloroquine, le spécialiste des maladies infectieuses a assuré que les premiers constats démontrent l’efficacité du traitement. Toutefois, il s’est gardé d’attribuer les résultats actuels uniquement à la chloroquine.

«Pourquoi éliminer l’hydroxychloroquine alors que nous n’avons pas eu d’effets indésirables graves !»

La décision de reporter la levée du confinement au 10 juin a-t-elle eu un impact important sur la situation épidémiologique au Maroc ? Le professeur en médecine et chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd, Kamal Marhoum El Filali, affirme que oui. Intervenant lors de l’émission «L’info en Face» diffusée sur «Matin TV», le membre du comité de veille Covid-19 a souligné que le risque de voir une propagation plus rapide de la pandémie a été évité grâce au prolongement du confinement.

Commentant la situation épidémiologique sur le plan national, le professeur Marhoum El Filali a affirmé que grâce aux différentes mesures prises, le Maroc a eu la chance de ne pas évoluer vers une phase III de la maladie. En effet, la première phase des cas importés a évolué vers une deuxième phase des cas groupés au niveau de certains foyers familiaux ou industriels. «Au niveau de cette phase II, le ministère dispose des moyens de remonter à la source de la contamination et donc d’agir rapidement».

Revenant au sujet du déconfinement, le chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd a insisté sur l’importance des mesures barrières ainsi que de l’accélération du rythme des dépistages. Une position qu’il avait déjà clairement affichée lors de son passage précédent au micro de Rachid Hallaouy. «Déconfiner ne veut pas dire qu’il n’y a plus de problème et que la situation est redevenue normale. Il faut donc accompagner le processus de déconfinement de mesures barrières et d’un renforcement du dépistage», a-t-il insisté.

Interpellé sur la question de l’efficacité du protocole de traitement adopté par le Maroc et qui se base sur l’hydroxychloroquine, le spécialiste des maladies infectieuses a assuré que les premiers constats démontrent l’efficacité du traitement. Toutefois, il s’est gardé d’attribuer les résultats actuels uniquement à la chloroquine. Il a, dans ce sens, assuré que le Maroc continue à utiliser ce traitement malgré certaines études internationales et la position prise par l’OMS. «Nous n’avons pas eu de faits indésirables graves, donc pourquoi l’éliminer», s’est-il interrogé.

Pour le professeur Kamal Marhoum El Filali, la position adoptée par l’OMS pourrait même permettre une baisse du prix de la chloroquine sur le marché international et la rendre plus disponible. Dans tous les cas, les professionnels de la santé au Maroc prennent toutes les précautions nécessaires pour son utilisation, a-t-il assuré. Le traitement en question n’est administré que pour les patients hospitalisés et il n’est jamais donné en cas de contre-indications, toujours selon le professeur Kamal Marhoum El Filali. 

L’OMS n’a pas interdit le traitement par la chloroquine, mais a seulement suspendu les essais cliniques

Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, avait affirmé, jeudi dernier, que l’efficacité de la chloroquine dans le traitement du Covid-19 peut être prouvée. S’exprimant devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, il a indiqué que «le Maroc a assumé cette responsabilité en raison de l’efficacité de ce médicament, qui peut être prouvée», soulignant que «le Royaume n’a pas pris cette décision par hasard ou parce qu’il n’y avait pas d’alternative, mais parce qu’il existe des essais cliniques qui ont abouti à des résultats positifs». Le ministère dispose d’une série d’études menées à ce sujet et travaille sur trois études autour de l’utilisation de la chloroquine, a ajouté le responsable gouvernemental. Après avoir relevé que «la chloroquine est utilisée depuis longtemps dans le traitement des maladies chroniques et du paludisme, sous certaines des conditions», M. Aït Taleb a précisé que cette molécule n’avait jamais suscité de controverses avant aujourd’hui, notant qu’un paquet de ce médicament ne coûte que 12 DH. Il a, par ailleurs, souligné que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’avait pas interdit le traitement par la chloroquine, mais a suspendu les essais cliniques qu’elle menait à ce sujet, parce que le médecin demeure l’unique personne qui peut juger de l’efficacité du traitement.

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