Du beau monde a fait le déplacement à l’espace d’exposition du Palace Es-Saadi pour admirer une belle collection d’œuvres plastiques d’artistes qui ont marqué de leur empreinte l’histoire des arts plastiques au Maroc. Il s’agit de Mariam Abouzid Souali, Mustapha Akrim, Aziz Abou Ali, Mohamed Arejdal, Younes Atbane, Saad Ben Cheffaj, Mahi Binebine, Hassan Bourkia, Amine El Gotaibi, Mohammed Kacimi, Boujemâa Lakhdar, Youssef Nabil, Khalil Nemmaoui, Shirin Neshat et Hassan Slaoui. Cette fois-ci, c’est autour de la thématique «État d’urgence» que ces artistes se sont rassemblés pour dire : «ça suffit» à certains comportements dangereux pour la Terre et pour l’être humain.
Le choix de cette thématique n’est pas fortuit, comme l’a souligné Hicham Daoudi, «parce que nous vivons une époque où les indicateurs de vie en communauté passent au rouge. Ajouter à cela les problèmes climatiques et écologiques, les catastrophes sanitaires, la dignité humaine qui n’est plus respectée. Beaucoup de projets et d’expériences plastiques évoquent cet état d’urgence, à travers une prise de conscience qui tend vers un changement des pratiques humanitaires. D’où la sélection de ces artistes connus pour leur engagement dans des causes de ce genre. Il y a des plasticiens du Comptoir des mines, d’autres réputés sur le plan international qui traitent de ces préoccupations, dont l’Homme est la source», précise Hicham Daoudi.
Il faut dire que cette exposition invite à une réflexion très sérieuse autour de cette problématique, afin de contribuer à arrêter cette hémorragie, à travers la sensibilisation et la prise de conscience. C’est surtout le message qu’aspire aussi à transmettre Élisabeth Bauchet-Bouhlal, PDG d’Es Saadi Marrakech Resort, cette grande passionnée d’art et amie des peintres qu’elle côtoie avec son mari dès les années 1970. Elle fut très enchantée par le choix de ces artistes.
«La poésie des expressions artistiques contemporaines est une façon pour moi de partager les préoccupations des artistes que j’aime côtoyer. Avec le temps, ces préoccupations sont devenues miennes. Ainsi, j’aime donner écho à leurs messages qui sont le reflet de notre humanité sans cesse confrontée aux bouleversements du monde. Depuis toujours engagée sur les questions d’écologie, la préservation des identités culturelles minoritaires et la dignité humaine, l’exposition “État d’urgence” traduit aujourd’hui mon sentiment sur un certain état du monde. Elle est la promesse d’une résistance pour un avenir commun», explique Élisabeth Bauchet-Bouhlal, dont la passion pour les arts plastiques l’a amenée à rassembler une importante collection d’œuvres contemporaines marocaines, depuis les années 1950 à nos jours, tout en soutenant activement les créateurs marocains et en accueillant des manifestations plastiques comme Marrakech Art Fair ou des ventes d’art contemporain de jeunes artistes. Sa devise est de «faire vivre l’art dans le regard des autres».