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Dans un état de santé critique, le réalisateur Mohamed Ismaïl souffre en silence

Le grand réalisateur, scénariste et producteur marocain Mohamed Ismaïl passe en ces moments par une épreuve un peu difficile à cause de sa maladie. Un mal qu’il combat depuis quelque temps, avec beaucoup de courage, de dignité, de sérénité et de foi en Dieu.

Dans un état de santé critique, le réalisateur Mohamed Ismaïl souffre en silence
Ph. Kartouch

Le cinéaste Mohamed Ismaïl, un homme humble et très passionné par le cinéma, auquel il a consacré son temps, son argent et sa santé, mérite plus d’attention et de soutien dans un moment où il en a le plus besoin. Tous ceux qui le connaissent et le côtoient de très près savent la passion de ce créateur très généreux pour le cinéma pour lequel il a abandonné beaucoup de privilèges pour s’y consacrer entièrement et aborder les thématiques qui lui ont tant tenu à cœur. Et ce avec le peu d’argent qu’il reçoit du Fonds de soutien du Centre cinématographique marocain.
«J’ai toujours ajouté de ma poche pour offrir quelque chose de bien au public», nous a-t-il dit. Parce que l’essentiel pour le cinéaste Mohamed Ismaïl est d’être satisfait de son travail et satisfaire le large public. En fin de compte, il travaille, aussi pour l’histoire qui sait retenir les noms de ceux qui lui ont été fidèles. Mohamed Ismaïl figure parmi ceux-là. Puisqu’il aurait pu rester bien tranquille à la télévision, qu’il avait intégrée en 1974, et où il a produit et réalisé de nombreuses séries, des téléfilms, des soirées théâtrales ainsi qu’un certain nombre d’émissions de variétés. Mais ce n’est pas la voie qu’il a choisie, il a voulu sortir ce qu’il avait dans les tripes.
Son amour pour l’écriture scénaristique et la réalisation l’ont emporté sur une vie paisible et sans embûches. Une belle odyssée qu’il a menée avec courage et abnégation, sans jamais se vanter ni prétendre à quoi que ce soit, alors qu’il fut primé à plusieurs reprises au Maroc et ailleurs. Mohamed Ismaïl est, également, quelqu’un qui ne parle pas beaucoup. Mais quand il parle, il pèse bien ses mots et sait très bien ce qu’il avance avec un esprit d’une grande lucidité. Mohamed Ismaïl est très aimé par toute la famille du cinéma, notamment ses amis les réalisateurs de l’ancienne et la jeune génération. Sa carrière se distingue par la diversité, car chacun de ses films a une histoire différente, un style et une thématique qui se développe à chaque fois en tenant compte des nouvelles technologies.
Ses films traitent souvent des rapports humains dans leur complexité, leurs nuances et leur violence parfois. En somme, des sujets qui touchent de très près la société marocaine. Le dernier né de ses films est «La Mora, l’amour en temps de guerre» qui a surpris plus d’un à la 2e édition du Festival national du film à Tanger. Un large public de cinéphiles l’a beaucoup apprécié et félicité son réalisateur. Le film en valait le détour. Même si Mohamed Ismaïl est passé par des moments très difficiles durant cette production. Il a gagné le défi, mais avec quel prix ? Il a aujourd’hui des dettes qu’il ne peut honorer. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et qu’on accorde à ce grand homme plus d’attention pour qu’il puisse passer ce qui lui reste dans cette vie dans la dignité et l’honneur. Prenons soin de lui avant de le pleurer un jour l’esprit plein de regrets. 


 Longs métrages

2020 : «La Mora, l’amour en temps de guerre»
2015 : «Des… Espoirs»
2010 : «Awlad lablad»
2007 : «Adieu mères»
2004 : «Ici et là»
2003 : «Allal al Kalda» (Allal le féroce)
2001 : «Amwajo el barr» (Les Vagues du rivage)
2000 : «Et après...»
1996 : «Aouchtam»


Témoignage

Le réalisateur Saâd Chraïbi, l’ami et le collègue
«Notre collègue Mohamed Ismaïl a toujours été et reste encore un réalisateur soucieux de traiter, dans ses multiples films, des sujets concernant le vécu de notre société ainsi que son histoire. Ses films sont tous empreints d’un traitement sincère et crédible. Son parcours est à saluer avec reconnaissance. J’espère que la situation sanitaire difficile par laquelle il passe ne soit qu’un épisode passager et qu’il trouvera le soutien qu’il mérite pour s’en sortir et revenir à son travail dans de meilleures conditions.»

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