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Une étude pour éradiquer l’hépatite C dans les centres d’hémodialyse

Le CHU Hassan II de Fès lance une étude, «Cadrage», qui concernera 40 patients adultes ayant une insuffisance rénale chronique préterminale ou terminale ou hémodialysés chroniques de la région de Fès-Meknès. Celle-ci évaluera leur traitement, en analysant la proportion de patients présentant une réponse virale soutenue 12 semaines après la fin du traitement.

Une étude pour éradiquer l’hépatite C  dans les centres d’hémodialyse

Les services d’hépato-gastro-entérologie et de néphrologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès ont lancé le 22 juillet, «Cadrage» (hépatite C de l’adulte en dialyse ou en insuffisance rénale avancée traitée par Grazobrevir/Elbasvir). Il s’agit d’une étude clinique menée en collaboration avec le laboratoire MSD pour traiter les patients atteints d’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC), tout en prenant en considération leur maladie rénale chronique. 
L’étude concernera 40 patients adultes ayant une insuffisance rénale chronique préterminale ou terminale ou hémodialysés chroniques de la région Fès-Meknès et évaluera leur traitement, en analysant la proportion de patients présentant une réponse virale soutenue 12 semaines après la fin du traitement. Le coût du traitement et des différents bilans nécessaires sera pris en charge par «Cadrage». À grande échelle, cette étude clinique permettrait l’éradication de l’hépatite C au niveau des centres d’hémodialyse de la région Fès-Meknès dans un premier temps et pourrait créer un modèle à suivre à l’échelle nationale et bien au-delà.
L’hépatite C demeure la principale infection virale chez l’hémodialysé, dont la prise en charge thérapeutique ainsi que la gestion de ses effets secondaires restent difficiles.  «Chez les patients présentant une insuffisance rénale chronique, l’infection par le virus de l’hépatite C peut accélérer le déclin de la fonction rénale, altérer la qualité de vie liée à la santé et diminuer les chances de survie. Les options de traitement pour les patients atteints d’une hépatite C et d’une insuffisance rénale chronique avancée (stades 4 et 5) restent sous-optimales et ces patients requièrent une prise en charge spéciale», explique un communiqué du CHU Hassan II de Fès. En effet, plusieurs études ont suggéré une diminution de la survie des dialysés infectés par le VHC. L’existence de ce type d’infection a un impact important sur l’indication de la transplantation rénale chez les malades en raison de l’augmentation de la mortalité après la greffe. Il est donc indispensable de dépister de façon systématique l’hépatite C et d’évaluer sa sévérité histologique dans ce contexte afin d’éviter la diffusion de l’infection et de traiter précocement les patients. La professeure Hakima Abid, hépato-gastro-entérologie au CHU de Fès, qualifie l’hépatite C de problème de santé publique à travers le monde : «On estime à 71 millions le nombre de personnes atteintes jusqu’à 2015. L’impact sanitaire et économique est très important en raison du taux de mortalité élevé associé à ce virus». Selon professeur Tarik Sqalli Houssaïni, vice-doyen aux affaires pédagogiques de la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès et chef du service de néphrologie du CHU de Fès, l’éradication de l’hépatite virale C dans les centres d’hémodialyse de la région de Fès-Meknès, grâce à «Cadrage», «aurait un impact direct sur la survie et la qualité de vie des patients traités, mais aussi sur la sécurité de l’ensemble des patients et du personnel des centres d’hémodialyse». Un avis partagé par Alain Barry, directeur général du laboratoire MSD : «Grâce à l’étude “Cadrage”, nous avons l’opportunité d’obtenir des taux de survie plus élevés et une meilleure qualité de vie pour les patients atteints d’hépatite C virale au Maroc. Nous nous engageons à soutenir la recherche scientifique au Maroc et nous continuerons à travailler avec nos partenaires dans la mesure du possible pour améliorer les résultats des patients.»
Le lancement de cette étude clinique est fait en marge des activités prévues dans le cadre de la Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet prochain. 

«Pour un avenir sans hépatite»

La Journée mondiale contre l’hépatite, célébrée le 28 juillet de chaque année, est l’occasion d’intensifier les efforts de lutte contre cette maladie et d’encourager l’engagement des individus, des partenaires et du grand public. Cette année, la Journée a pour thème «Pour un avenir sans hépatite», avec pour ambition d’arrêter la transmission de l’hépatite virale, de renforcer la sensibilisation et la prévention, ainsi que de s’assurer que toute personne vivant avec l’hépatite virale ait accès aux services de soins et à des traitements sûrs, abordables et efficaces. Il est à noter que 325 millions de personnes souffrent d’hépatite chronique B et C dans le monde et que plus de 95% des décès sont dus à des infections chroniques par les virus de l’hépatite B et de l’hépatite C1. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans son cadre d’action contre l’hépatite virale pour la période 2016-2021, vise à réduire les nouvelles infections par le virus de l’hépatite de 90% et les décès de 65% entre 2016 et 2030.

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