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Des experts civils et militaires débattent des nouvelles menaces sécuritaires en Afrique

Une série de recommandations ont été adoptées à l’issue des travaux de la onzième édition du Marrakech Security Forum organisé par le Centre marocain des études stratégiques. Ayant abordé de nombreuses questions portant sur les menaces sécuritaires en Afrique, cette édition a permis de mener une réflexion profonde sur les moyens de préserver et de promouvoir la stabilité dans le continent.

Des experts civils et militaires débattent des nouvelles menaces  sécuritaires en Afrique

Les travaux de la onzième édition du Marrakech Security Forum (MSF), qui se sont déroulés vendredi et samedi derniers dans la ville ocre, ont connu un succès retentissant. La preuve en est les témoignages des nombreux participants qui ont apprécié la qualité de l’organisation et de l’accueil, mais aussi la qualité des échanges et des conclusions de ces deux jours de discussions. Cet événement, organisé par le Centre marocain des études stratégiques (CMES), a abordé en effet les préoccupations de l’Afrique face aux terrorismes et aux menaces globalisées. Ce qui a donné l’occasion à quelque 150 d’experts venus de 40 pays (des responsables civils et militaires, des dirigeants d’organisations internationales, des experts africains, américains, européens et asiatiques) de débattre et d’échanger leurs expériences et leurs analyses à ce sujet.
Les panélistes ont donc exposé leurs visions et apporté des clarifications conceptuelles autour de la problématique sécuritaire en Afrique. C’était surtout le cas de ce qui a été appelé la guerre hybride ou la guerre de quatrième génération. Il s’agit dune guerre qui consiste à adjoindre un ensemble de données non militaires et irrégulières à une conflictualité pensée en termes de confrontation d’armée régulière. Une attention particulière a été portée sur les mécanismes et les outils de cette guerre, notamment la dimension psychologique.
Ainsi, devant les mutations profondes du monde d’aujourd’hui, de nouvelles formes de conflictualité remontent à la surface, ce qui requiert des réponses efficaces et adaptées et des outils plus nuancés, explique le président du CMES, Mohamed Benhamou. Dans ce cadre, précise-t-il, le renseignement s’impose en tant qu’outil indispensable dans la lutte contre les menaces sécuritaires. De même, d’autres concepts ont également été abordés lors de ce Forum, comme la menace sécuritaire globale, le radicalisme religieux ou le communautarisme. Les débats ont également porté sur la radicalisation liée à l’extrême droite en Europe, qui pourrait s’avérer avec le temps aussi violente et meurtrière que la radicalisation islamiste.

En matière de lutte contre le radicalisme en général, les participants ont longuement discuté du cas marocain. Ils ont convenu que la stratégie multiforme que déploie le Maroc se présente en tant que modèle qui a prouvé son efficacité aussi bien au Maroc que chez de nombreux partenaires, notamment africains. Cette stratégie, a-t-il été rappelé, se compose de plusieurs volets complémentaires, notamment le volet purement sécuritaire, qui a pu endiguer la menace terroriste dans le Royaume, et le volet politico-religieux consistant à réformer le discours religieux et qui s’appuie sur la formation des imams, l’immunisation du milieu carcéral face aux propagandes terroristes. Un autre volet de cette stratégie est de nature sociale. Il consiste dans l’intégration sociale des jeunes, notamment ceux qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité.
En définitive, les deux jours de débats se sont clôturés par l’adoption d’une série de recommandations. Ainsi, les participants ont considéré que la «diplomatie préventive» doit être le moteur et l’outil de la prévention, de l’anticipation, et de la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes. Ces outils doivent être renfoncés par une culture du dialogue et de la médiation afin de parvenir à une paix durable dans la sous-région. Un autre point souligne que le partenariat, local, régional, et international, ainsi que la synergie des acteurs doivent être privilégiés comme étant la seule solution durable et effective pour lutter efficacement contre les groupes terroristes et les organisations criminelles. De même, il a été recommandé que «toutes les actions de lutte et les initiatives de médiations doivent être appropriées par un leadership local. Le renforcement de la coopération entre les parties prenantes passe, entre autres, par le partage des renseignements, les actions sécuritaires conjointes et les engagements effectifs des parties prenantes. Il faut consolider la solidarité africaine avec les États cibles, à travers le renforcement des capacités, les échanges d’expériences et de renseignements».
D’autres recommandations ont insisté sur l’action pour la mise en œuvre d’un mandat plus robuste pour les opérations du maintien de la paix au Sahel et l’obtention d’un appui de la communauté internationale en faveur de la Force conjointe du G5-Sahel pour lui permettre de faire face efficacement à tous les défis sécuritaires dans la sous-région. En outre, les participants ont plaidé en faveur de la lutte contre la prolifération des armes légères et des minutions. «Aussi, il est demandé à la communauté internationale d’accompagner les efforts des États pour la circulation et le contrôle des armes de guerre. Il faut renforcer la cybersécurité, faire de l’espace numérique une priorité contre le terrorisme et renforcer la cohésion nationale et la citoyenneté pour éviter les guerres de quatrième génération», 
a-t-il été souligné. 

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