Comment expliquer le début de saison raté du Mouloudia d’Oujda ?

Les supporters du Mouloudia d’Oujda font grise mine. Et pour cause, les contre-performances du club depuis la reprise du championnat. Le MCO est lanterne rouge avec 1 point au compteur sur 15 possibles, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Personne ou presque n’imaginait un tel scénario pour le cinquième de la saison 2019-2020. Le club a pourtant mis les petits plats dans les grands lors de l’avant-saison. Il a recruté Abdeslam Ouaddou en tant qu’entraîneur avec un projet sur quatre ans. Il a également cassé sa tirelire en recrutant 15 joueurs lors du mercato d’été. À priori, tout a été fait pour que le MCO joue les premiers rôles en championnat.

C’est le sentiment qui se dégageait de l’extérieur, mais en réalité ce projet annoncé en grande pompe ne semble pas construit sur des bases solides. La faute n’incombe pas, comme certains veulent nous le faire croire, à Ouaddou, certes novices dans le milieu, mais suffisamment armé pour mener à bien ce projet. Le hic est que le club a amorcé un grand projet sans avoir les moyens de le mener jusqu’au bout. C’est bien de faire des annonces devant les caméras et les photographes, mais l’important est de pouvoir tenir les engagements pris.

Quelques temps après l’annonce du projet, les fans du club et avec eux l’opinion sportive marocaine découvrent que les joueurs ne sont pas payés. C’est Ouaddou lui-même qui est monté au créneau dans un poste sur son compte Twitter pour demander au club d’honorer ses engagements avec les joueurs. «Pour qu’un projet soit viable dans la durée, il faut vite régulariser mes joueurs qui sont les premiers acteurs de ce magnifique sport. Il est inconcevable  que ces derniers attendent leurs émoluments depuis plusieurs mois, voire des années pour certains. Si cela n’est pas fait rapidement…», a-t-il déclaré. On peut ne pas être d’accord avec la manière dont Ouaddou a demandé à son employeur de payer les joueurs. Peut-être qu’il a manqué du tact, mais cela ne doit pas occulter le problème des salaires et primes impayés.

Dix  joueurs non qualifiés

La crise financière aiguë qui frappe de plein fouet le club a empêché de qualifier 10 joueurs recrutés. La commission de contrôle et de gestion de la FRMF a exigé des garanties financières du club pour lui permettre de qualifier plusieurs autres joueurs. Et comme le bureau dirigeant n’a pas pu présenter ses garanties, les joueurs n’ont pas pu être qualifiés. Du coup, le MCO ne dispose que de 20 joueurs qualifiés pour disputer les matchs.

Querelle Ouaddou-chauffeur de bus, l’incident de trop

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’entraîneur du club, Abdeslam Ouaddou, a eu une dispute avec le chauffeur de bus du club à Casablanca lors du déplacement pour affronter le Raja pour le compte de la troisième journée. S’en est suivi l’hospitalisation d’Ouaddou au CHU d’Oujda, ce qui l’a éloigné du banc du MCO. Les médecins lui ont délivré dans un premier temps un certificat de 20 jours et un second de 15 jours. L’absence de l’entraîneur a laissé un vide et les joueurs donnent l’impression sur le terrain qu’ils sont désœuvrés  et qu’ils n’ont pas  de ligne directrice. Et la cerise sur le gâteau est la suspension de Jamal  Harkass six matchs, dont trois avec sursis. Il y a urgence à Oujda à trouver une solution aux problèmes dont souffre le club avant qu’il ne soit trop tard.