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La facture Maroc à l’épreuve de la volatilité des prix

La forte volatilité des cours de pétrole brouille la visibilité du gouvernement sur l’évolution de la facture énergétique du pays. Vu les prévisions internationales, tout porte à croire qu’elle devrait se réduire cette année comme en 2019. Même difficulté pour les autres produits de base importés, comme le gaz, le blé et le sucre qui ont entamé l’année sur une hausse de prix.

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Les prix du pétrole devront marquer l’évolution du marché des produits de base cette année. Les cours du brut seraient caractérisés par une forte volatilité, avec une propension au renchérissement au gré des tensions géopolitiques et commerciales qui continuent à se profiler au niveau mondial. Ce qui posera un défi pour le Maroc où la facture énergétique pèse lourd. Celle-ci a dépassé 69,7 milliards de DH à fin novembre 2019 (dernier chiffre disponible), en repli de 7,5%, représentant 15,5% des importations du pays. 
En décembre, les cours de pétrole ont progressé de 5%, après 5,7% en novembre, tirant vers le haut l’indice des prix des produits énergétiques, calculé par la Banque mondiale. Ce dernier a poursuivi sa remontée au dernier mois de l’année écoulée (+3,1% après +5,2% en novembre), indique la Direction des études et des prévisions financières dans sa dernière note de conjoncture.
Les prix du Brent ont, en effet, atteint 66 dollars le baril en moyenne en décembre, en accroissement de 5% sur un mois et de 17% sur un an. Ils ont même frôlé les 70 dollars le 6 janvier, leur plus haut niveau depuis septembre, suite à une escalade des tensions entre les États-Unis et l’Iran, avant de descendre à 65 dollars le 17 janvier, suite à un apaisement du conflit. Hier, ils évoluaient au-dessus de 64 dollars. En moyenne, les cours du Brent se sont établis à 64 dollars en 2019, en recul de 10% par rapport à 2018. Pour cette année, les prévisions divergent. Le Haut Commissariat au Plan retient, dans ses dernières prévisions qui datent de la semaine dernière, 60 dollars le baril, se basant sur le ralentissement de la croissance mondiale et de la demande chinoise, premier consommateur des produits pétroliers. À rappeler que le gouvernement s’est basé, quant à lui, pour la loi de Finances 2020, sur l’hypothèse d’un baril à 67 dollars.
Globalement, la demande mondiale de pétrole enregistrerait une reprise modérée en 2020 (+1,2 million de barils par jour -mbj), après une faible croissance en 2019 (+1mbj), selon l’Agence internationale de l’énergie. S’agissant de l’offre mondiale de pétrole, elle resterait excédentaire, avec notamment la montée de la production américaine, «freinant ainsi toute hausse des cours», note la DEPF. Toutefois, nuance-t-elle, le marché pétrolier reste confronté à des risques élevés, liés notamment aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient. 

À rappeler que pour soutenir les prix pétroliers, l’OPEP et ses alliés, dont la Russie, ont prolongé jusqu’à fin mars 2020 leur accord de réduction. 
En ce qui concerne les prix du gaz butane, subventionné par l’État, ils se sont inscrits en hausse pour atteindre 508 dollars la tonne le 17 janvier 2020, en augmentation de 14% sur un mois et de 18% sur un an. Les cours du butane se sont établis en moyenne à 420 dollars en 2019 contre 519 en 2018, en repli de 19%. À noter que l’hypothèse retenue par le gouvernement pour 2020 est de 350 dollars la tonne.
Concernant les cours du blé tendre, qui ont également une incidence sur la balance commerciale et les comptes de l’État, ils ont atteint 238 dollars la tonne en moyenne en décembre, en progression de 6% sur un mois et de 20% depuis le creux d’août. Ils étaient à 251 dollars la tonne le 17 janvier, le niveau le plus élevé depuis 2014. Pour 2019, ils se sont établis à 211 dollars la tonne en moyenne, en hausse de 3,6% par rapport à 2018.  Pour ce qui est du sucre brut, autre produit subventionné, les cours internationaux se sont élevés à 296 dollars la tonne en décembre, soit 5% de plus sur un mois et 13% depuis le creux de septembre. La moyenne des prix du sucre en 2019 s’est située à 280 dollars la tonne, en légère hausse par rapport à l’année précédente (+1,6%). Les cours sucriers ont poursuivi leur tendance haussière début 2020 pour atteindre 317 dollars la tonne le 17 janvier.  

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