La Fédération en zone de turbulences

Malgré son jeune âge, la Fédération Royale marocaine de sports urbains semble déjà nager en eaux troubles. Plusieurs clubs dénoncent ce qu’ils appellent «la mauvaise gestion du président». Selon leurs dires, la subvention versée par le ministère de tutelle, de l’ordre de 2,5 millions de DH, n’a pas été consacrée au développement de la pratique de cette discipline, puisqu’aucune activité sportive n’a été organisée en 2019. Pis encore, ils assurent que le rapport financier présenté lors de l’AGO de 2018 n’a été signé ni par le président ni par le trésorier et n’a pas été certifié par un commissaire aux comptes comme l’exige le règlement.
Les autres griefs des clubs contestataires sont nombreux. Pour être sûr de faire adopter le rapport financier, le président aurait créé, assurent les contestataires, des clubs fantômes et empêché les vrais clubs d’y participer. À propos du rapport financier, les détracteurs du président assurent que les dépenses mentionnées sont exagérées. Ils citent à titre d’exemple la facture du téléphone fixe, du fax et d’Internet de l’ordre de 200.000 DH en cinq mois ou encore le montant des travaux de rénovations du siège de la Fédération. Ce siège, disent-ils, est un appartement appartenant au président qu’il a loué à la Fédération. Ce qui crée, au regard de la loi, un conflit d’intérêts. Et ce n’est pas tout. Les opposants dénoncent aussi le fait que le président dispose d’une carte de guichet au nom de la Fédération avec laquelle il effectue des retraits d’argents comme bon lui semble. Si le fait que le président de la Fédération utilise une carte de guichet pour les transactions financières de la Fédération devait s’avérer exact, ce serait une première dans les annales du sport national. Les clubs contestataires assurent que le président n’a jamais dévoilé la composition de son bureau ni les statuts de la Fédération. Nous avons laissé un message au secrétariat de la Fédération, mais le président n’a pas daigné nous répondre.