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Fermées depuis mars, les crèches lancent l’alerte

L’Association des crèches privées du Maroc (AMCP) tire la sonnette d’alarme sur la situation difficile de ces établissements et appelle à engager le débat avec les parties prenantes pour définir les modalités de réouverture.

Fermées depuis mars, les crèches lancent l’alerte
Les crèches sont restées fermées depuis l’annonce de l’état d’urgence sanitaire mis en place dans notre pays depuis le 16 mars 2020.

Pour faire entendre sa voix, l’AMCP, qui représente des crèches de plusieurs régions du Maroc (Marrakech, Béni Mellal, El Jadida, Rabat, Casablanca et Tétouan), a envoyé une correspondance au ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports. «Nous vous sollicitons afin de vous faire part de notre désarroi, de notre incompréhension face à la crise que vit le secteur de la petite enfance et du préscolaire au Maroc», lit-on dans la lettre de l’AMCP. L’association s’interroge également sur l’absence d’instructions claires et officielles quant à l’ouverture de nos établissements, «la reprise semble très compliquée et nous sommes à bout de souffle.»
Signée par la présidente de l’AMCP, Asma Sefrioui, la lettre note que ces établissements sont restés fermés depuis l’annonce de l’état d’urgence sanitaire mis en place dans notre pays depuis le 16 mars. «Nous avons fait de notre mieux pour nous adapter à cette situation inédite en dispensant un enseignement à distance. Mais contrairement aux enfants plus âgés, l’enseignement à distance n’est pas adapté à la tranche d’âge (3 mois à 4 ans) des enfants que nous accueillons. Par conséquent, plusieurs parents ont préféré arrêter la scolarité de leurs enfants sans s’acquitter des frais de scolarité qui représentent notre seule source de revenus», note la présidente.
En effet, pour le niveau du pré-scolaire, l’option d’un enseignement à distance reste difficile à établir compte tenu de la nature du système pédagogique adapté à cette tranche d’âge. Comme le rappelle d’ailleurs l’association, la socialisation, l’apprentissage de la séparation et l’acquisition de l’autonomie, sont des spécificités des crèches, mais qui ne peuvent être enseignés et partagés à distance.
Suite à cette crise, les crèches se retrouvent aujourd’hui avec des baisses de chiffres d’affaires de plus de 70%. «Nous avons pu bénéficier pendant cette période du report des crédits bancaires, (…) qui malheureusement, n’ont concerné que la période du confinement, alors que notre activité est toujours à l’arrêt», note l’association dans sa lettre. Et de rappeler que les responsables des crèches ont déployé des efforts financiers considérables pour sauver les emplois. «Le secteur de la petite enfance représente des milliers d’emplois à travers le Maroc qui sont aujourd’hui menacés», avertit l’association qui déplore également la faillite d’un certain nombre d’établissements qui n’ont pas pu faire face à la crise. «Aujourd’hui, nous sommes devant une impasse car le présentiel est la seule condition pour une réouverture de nos structures. Aujourd’hui à la veille de la reprise, pour laquelle nous n’avons aucune visibilité, plusieurs parents sont inquiets à l’idée d’envoyer leurs enfants à la crèche et préfèrent trouver des moyens de garde alternatifs à domicile, donc clandestines et sans contrôle», indique l’association qui lance un appel à l’appui du ministère de tutelle pour réfléchir sur les modalités de réouverture de ces établissements. «La présence des enfants à la crèche n’est cependant pas uniquement un impératif économique, elle est essentielle à la sauvegarde de la santé des enfants. Les psychologues et les pédopsychiatres sont unanimes sur le danger d’une absence de socialisation pour le bien-être de l’enfant. Sans parler des apprentissages évidemment», insiste le communiqué. L’Association formule un certain nombre de doléances pour gérer au mieux cette situation difficile, et notamment le report des échéances de crédits, les crédits en trésorerie adaptés aux besoins du secteur et l’exonération des charges sociales pour toute la période de l’état d’urgence sanitaire «afin de pouvoir préserver les emplois de ce secteur et éviter aux crèches la faillite». 

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