La finance participative, un levier fort pour la mobilisation des ressources

Dans un contexte international marqué par la rareté des ressources, la finance participative peut jouer un rôle majeur dans le financement des Objectifs de développement durable. La déclaration est de Fouad Harraze, directeur général d’Al Akhdar Bank, lors d’un séminaire sur le rôle des institutions financières et des investisseurs dans le financement du développement durable, le 20 février à Casablanca. Selon Harraz, les besoins de financement des ODD dans le monde frôlent les 7.000 milliards de dollars par an. Ce qui nécessite une intensification des efforts de financement à travers une diversification des instruments dédiés. «La Finance participative de par son business model, ses principes et ses objectifs permet de conjuguer rentabilité et financement des projets à fort impact social et environnemental. Ce marché est donc un levier fondamental de développement, aussi bien à travers la nature des mécanismes qu’il déploie, que l’impact que cet investissement produit à l’échelle individuelle et collective des bénéficiaires», indique le DG de la filiale du groupe Crédit Agricole du Maroc. Amir khan, directeur du département de développement des institutions financières au sein de la Société islamique de développement du secteur privé (ICD), co-organisatrice du séminaire et deuxième actionnaire d’Al Akhdar Bank, souligne, pour sa part, l’importance d’assurer une «coopération étroite et efficace» entre les acteurs locaux et les institutions internationales, et ce, dans le but de créer de nouvelles synergies permettant de drainer l’investissement privé, de favoriser la création d’emploi et d’apporter des opportunités de croissance. «L’ICD apprécie les efforts entrepris par Al Akhdar Bank en matière de fédération des acteurs clés marocains autour des valeurs de l’Impact Investing», indique Khan. Pour ce dernier comme pour le DG d’Al Akhdar Bank, la finance participative, significativement alignée aux valeurs de l’investissement responsable, est considérée comme un levier «fort» permettant d’élargir les horizons de l’Impact Investing. En effet, le lancement récent de ce marché au Maroc devrait permettre aux acteurs impliqués (banques, compagnies d’assurance, fonds d’investissement, entrepreneurs ou encore investisseurs privés) de jouer un rôle significatif dans la mobilisation des ressources complémentaires et des mécanismes de financement alternatifs au profit de l’atteinte des ODD. Gülçin Salingan, directrice adjointe du PNUD pour le développement du secteur privé (ICPSD) à Istanbul, qui intervenait lors de ce séminaire, a salué les efforts du Maroc dans la réalisation des ODD à travers notamment la réduction de la pauvreté et la mise en place d’infrastructures stratégiques comme le complexe solaire d’Ouarzazate. Pour Salingan, le secteur public ne peut à lui seul assurer le financement des ODD. D’où la nécessité d’impliquer les investisseurs privés dans ce processus. La responsable onusienne a, par ailleurs, indiqué que la région Mena (Moyen-Orient/Afrique du Nord) affiche un appétit croissant pour les investissements en ODD.
Rappelons que le séminaire a réuni des experts internationaux dans le domaine du financement des ODD, des banques de développement, des institutionnels, des décideurs et des acteurs majeurs de la finance participative au Maroc. L’objectif étant d’échanger et de partager la vision et la réflexion sur la dynamique de l’Impact Investing dans le monde et comment elle se déploie en Afrique et au Maroc.