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La Fondation Attijariwafa bank analyse l’impact du confinement sur le moral des Marocains

La quatrième rencontre du Cycle de conférences initié par la Fondation Attijariwafa bank «Échanger pour mieux comprendre» spécial Covid-19 a porté sur le thème «La psyché des Marocains à l’épreuve du confinement».

La Fondation Attijariwafa bank analyse l’impact  du confinement sur le moral des Marocains

Pendant la période de confinement, les nerfs sont mis à rude épreuve. Il n’est pas facile de garder le moral lorsqu’on est obligé de rester enfermés pendant plusieurs mois. Anxiété, stress, ennui, solitude, dépression sont très fréquents. Afin d’analyser l’impact de cette situation sur le moral des Marocains, la Fondation Attijariwafa bank a organisé une conférence digitale autour du thème «Covid-19 : la psyché des Marocains à l’épreuve du confinement». Ce webinaire, qui s’inscrit dans le cadre du Cycle de conférences de la Fondation «Échanger pour mieux comprendre» spécial Covid-19, a réuni Dr Hachem Tyal, psychiatre et psychanalyste, Nadia Cherkaoui, psychologue clinicienne, et Murtada Calamy, journaliste et chroniqueur.

Sous la modération de Hanane Harrath, Journaliste, les intervenants ont analysé les raisons pour lesquelles le déclenchement de l’épidémie du Covid-19 a suscité tant d’inquiétude, d’anxiété et d’effroi, contrairement à d’autres maladies chroniques qui affichent pourtant un taux de mortalité beaucoup plus élevé, comme les maladies cardiovasculaires (5 millions de décès par an) et les maladies pulmonaires (7 millions de décès par an). «Nous voyons le monde avec notre subjectivité et cette représentation constitue notre cadre de référence. Contrairement aux maladies chroniques dont nous connaissons les causes, le Covid-19 nous est inconnu et notre effroi de la mort imminente est lié à cette méconnaissance du virus», explique Dr Tyal. Les participants ont également signalé que cette situation inédite a donné lieu à une série de réactions de défense, telles que la vague d’humour dans les réseaux sociaux ou l’élan de solidarité spontané et quasi général. «Ce virus a nourri notre sentiment d’impuissance et nous a obligés à prendre conscience de la mort imminente. Les images montrant des centaines de morts quotidiennement dans les pays les plus puissants de la planète comme les États-Unis ou la Chine ont aggravé le sentiment d’impuissance et d’effroi dans le monde», a précisé Murtada Calamy.

Les participants ont expliqué que dans ce contexte, le confinement généralisé est perçu comme une prescription venue d’en haut, comme une injonction qui met à l’épreuve nos mécanismes de défense. «Cet enfermement a aggravé le sentiment d’isolement et mis à mal notre capacité à communiquer avec nos proches. 

De plus, le sentiment de précarité professionnelle généralisé est nourri par la menace d’un effondrement du tissu économique suite à l’arrêt de l’activité de la majorité des secteurs. L’interférence entre les deux nous a amenés à répondre par divers mécanismes de défenses comme l’anxiété ou la panique. Nous sommes toujours en phase d’observation et nous ne connaissons pas encore toutes les séquelles que laissera cette épreuve sur chacun d’entre nous. Plusieurs questions demeurent en suspens notamment celle du deuil pour les familles des victimes», explique Cherkaoui. Par ailleurs, à l’échelle familiale, le confinement a incité chaque membre à procéder à des réaménagements dictés par une proximité inhabituelle. D’après les experts, sur la durée, cela pose un problème d’équilibre psychologique, car chacun doit mobiliser beaucoup d’énergie pour s’accommoder de la présence constante des autres membres. Pour cohabiter, la famille doit donc adopter un autre équilibre au sein du couple, et dans la relation parents/enfants. 

«Nous avons tous une grande capacité d’adaptation et il suffit de fournir un effort personnel pour rétablir cet équilibre au sein de la cellule familiale», a souligné Dr Tyal. De leur côté, les adolescents ont vécu ce confinement dans la douleur du fait de leur besoin constant de partager avec les autres de leur âge. «De nombreux adolescents expriment, via des plateformes d’accompagnement et de soutien psychologique, leurs craintes et leur peur du fait de l’omniprésence de la mort à l’extérieur», a affirmé Cherkaoui. 

Il est à noter qu’en marge de cette discussion passionnante, les panélistes ont commenté les dessins réalisés par les jeunes bénéficiaires du programme «Académie des arts» de la Fondation Attijariwafa bank, ayant participé au concours #Ibda3Mendarek pour exprimer leur perception de la crise du Covid-19. 

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