L’Association marocaine pour l’écotourisme et la protection de la nature (AMEPN) a organisé, récemment, sa première formation sur le management de projets relatifs à la protection et à la valorisation de la nature au profit des membres de sa nouvelle équipe, recrutée pour la mise en œuvre de son projet intitulé «Valorisation et conservation de la biodiversité dulcicole de la réserve de biosphère de la Cédraie : cas des Parcs nationaux d’Ifrane et de Khénifra».
Inscrit dans la nouvelle vision «Forêts du Maroc», cet ambitieux projet novateur s’articule autour de quatre axes. Il s’agit de l’amélioration des connaissances sur la biodiversité dulcicole de ces espaces naturels pour contribuer à sa conservation et à sa valorisation, le développement de nouveaux concepts d’écotourisme dans les Villages de l’écotourisme de Aïn Leuh dans le Parc national d’Ifrane et celui d’Oum Er-Rabia de Khénifra, le développement d’un programme socioéconomique en relation avec l’utilisation durable de la biodiversité dulcicole et le développement de programmes de communication, de sensibilisation et d’éducation à l’environnement pour l’accompagnement et la promotion de la nouvelle vision «Forêts du Maroc», en plus d’un programme transversal de formation et de renforcement des capacités.
Initié en partenariat avec le Département des eaux et forêts, l’Institut scientifique de Rabat, le Centre national d’hydrobiologie et de pisciculture d’Azrou, le Parc national d’Ifrane, le Parc national de Khénifra et le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF), ce projet est une nouvelle initiative visant à s’insérer dans la mouvance méditerranéenne de conservation de la biodiversité dulcicole.
En ce sens, précise-t-on, selon certaines études, près d’un tiers des espèces en danger critique d’extinction vivant au sein du Hotspot méditerranéen sont des espèces de faune et de plantes d’eau douce et le besoin en eau douce pour la consommation humaine et agricole constitue l’une des meilleures raisons pour opter pour une gestion durable de ces ressources naturelles.
Malheureusement, les écosystèmes d’eau douce ne sont que très peu représentés dans les réseaux d’aires protégées méditerranéennes : ils sont sous pression en raison d’un usage excessif et de la pollution, les espèces qui y vivent souffrent de perturbations et le changement climatique va probablement aggraver ces problèmes.
Ces constats sont ceux du CEPF qui a lancé, depuis 2012, des études à l’échelle de la Méditerranée qui ont permis d’améliorer significativement les connaissances dans le processus d’identification et de la désignation des zones clés pour la biodiversité d’eau douce (ZCB) dans le Hotspot et des espèces menacées qu’elles contiennent.
Un certain nombre de Zones de gestion des bassins hydrographiques a également été identifié, pour prendre en compte la connectivité hydrologique et les menaces en dehors des frontières des ZCB, afin de mieux informer sur les actions de gestion. Sur les 533 ZCB au niveau du Hotspot méditerranéen, 64 se trouvent au Maroc représentant ainsi un pourcentage de 12%. Plusieurs sites identifiés en tant que Zones de gestion des bassins hydrographiques sont couverts par les Parcs nationaux d’Ifrane et de Khénifra. Raison pour laquelle le projet «Valorisation et conservation de la biodiversité dulcicole de la réserve de biosphère de la Cédraie : Cas des Parcs nationaux d’Ifrane et de Khénifra» s’inscrit dans cette logique et projette de contribuer à l’amélioration des connaissances scientifiques sur la biodiversité dulcicole et à la proposition d’actions de conservation et de gestion à travers la valorisation écotouristique des écosystèmes de ces espaces naturels.
Mohammed Drihem