Le Matin : Après une longue et interminable saison (seize mois), comment le FUS aborde-t-il la nouvelle saison, quels sont les recrutements opérés pour renforcer l’équipe et les joueurs poussés dehors ?
Vous avez fini à une belle quatrième place, quelles sont vos ambitions pour la prochaine saison ?
Les ambitions sont les mêmes, voire plus. On vise les cinq premières places. Et si les conditions sont favorables, on ira chercher une quatrième, troisième, deuxième ou première place. Aujourd’hui, rien n’est exclu. On va jouer nos chances entièrement, d’autant plus que cette année on va amorcer un véritable virage en termes d’effectif. On va rajeunir profondément l’équipe. On n’a effectué que trois recrutements. On est l’équipe marocaine qui a le moins recruté cet été. On a intégré en équipe première quatre joueurs de l’équipe espoir : Moubarik qui joue en milieu de terrain, Mountassir, El Gareh qui joue au poste de stoppeur, et Yanis Bach a déjà faits ses débuts avec l’équipe première la saison dernière. C’est un véritable risque que nous prenons en misant sur des jeunes joueurs dans certains postes clés. Mais on a la certitude que ses jeunes seront bien encadrés par nos joueurs d’expérience. Nous avons une équipe avec une moyenne d’âge de 23 ans. C’est la plus jeune équipe de la Botola.Qui dit année exceptionnelle, dit mesures exceptionnelles, avez-vous revu votre politique salariale pour faire face aux défis engendrés par la Covid-19 ?
On a opéré différemment. La stratégie étant de réduire la masse salariale globale qui représente une grosse part du budget de fonctionnement. Cette baisse ne vient pas de la réduction des salaires et des primes des joueurs, mais des départs et des recrutements intelligents qu’on a eus et qui nous ont permis de faire cette opération accordéon. Cette opération nous a permis, d’un côté, de nous séparer de certains gros salaires et grosses primes, et derrière on recrute intelligemment des joueurs qui coûtent relativement moins cher, mais qui sont aussi talentueux et peuvent apporter plus à l’équipe. On a été plutôt dans une organisation financière prévisionnelle proactive, c’est-à-dire qu’au lieu de toucher aux salaires des gens, sachant que nous avons des salaires raisonnables, on a essayé d’aller vers quelque chose d’intelligent et de plus ingénieux.Combien avez-vous économisé grâce à cette opération accordéon ?
L’économie faite se situe entre 20 et 25% par rapport à l’année dernière. L’année dernière, on a fini l’année avec 44 ou 45 millions de DH sur 16 mois, y compris les frais de fonctionnement du centre de formation (internat et sport études). Cette année, on va tourner avec un budget qui se situe entre 38 et 40 millions de DH pour l’ensemble des équipes (centre de formation et internat compris). On a pratiquement une population qui avoisine les 120 ou 130 joueurs. Si on rapporte le budget au nombre de joueurs, on est pratiquement à des taux budgétaires relativement bas. L’équipe première stricto sensu tourne autour de 30, voire 31 millions de DH.Avez-vous mesuré le manque à gagner engendré par la Covid-19 ?
La vérité est qu’on ne l’a pas mesuré en tant que tel, parce que les pertes qu’on a eues se situent au niveau des joueurs qui devaient aller à l’étranger, mais qui ne sont pas partis ou des joueurs vendus à des valeurs moindres, car le marché des transferts est relativement grippé à cause de la pandémie de Covid-19. La perte se situerait entre 20 et 25%, c’est la réduction qu’on a estimé du budget de la masse salariale qu’on a opéré.