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Ghizlaine Maghnouj El Manjra : «Une grande entreprise peut se redécouvrir au contact des territoires»

«Comment améliorer la durabilité des villes grâce à l’économie circulaire ?» En optant pour un tel thème lors d’une visioconférence, la Caisse de Dépôt et de Gestion a ouvert un large débat à différents acteurs qui ont souligné l’urgence d’une action concertée entre les décideurs politiques et les acteurs locaux.

Ghizlaine Maghnouj El Manjra : «Une grande entreprise peut se redécouvrir au contact des territoires»
Selon l’ONU-Habitat, le taux d’urbanisation en Afrique (Dar Essalem en Tanzanie sur la photo) croît de 4% par an, c’est le plus rapide au monde. Ph. DR

Les exemples qui montrent que les centres urbains peuvent être plus résilients grâce à une «économie de modération et de sobriété qui met l’humain au centre des préoccupations» ne manquent pas, a souligné Ghizlaine Maghnouj El Manjra, présidente de Maroc Impact qui se définit comme une initiative multi-acteurs pour soutenir, structurer et développer l’écosystème de l’innovation sociale. Lors de la visioconférence organisée le 10 novembre par la Caisse de Dépôt et de Gestion, Mme Maghnouj El Manjra a indiqué que ce concept peut se pratiquer au niveau macro et microé-conomique, mais ne peut être réellement efficace qu’avec l’implication des décideurs politiques : «Avec l’annulation du Salon international de l’agriculture au Maroc, les coopératives ont perdu 80% de leur chiffre d’affaires. En une dizaine de jours, une initiative menée dans l’Oriental a permis de décloisonner 80 coopératives qui ont pu récupérer 80% de leurs revenus annuels», a fait savoir la présidente de Maroc Impact qui a mis l’accent sur la nécessité d’«interconnecter les écosystèmes» locaux et centraux. Pour y parvenir, quatre leviers doivent être actionnés, selon François-Michel Lambert, président de l’Institut de l’économie circulaire (France), à commencer par la fiscalité qui «axée sur l’imposition du travail mais pas suffisamment sur la consommation des ressources naturelles (…) Il y a urgence à agir». À cette mesure, il faudra ajouter les incitations publiques la réglementation et le changement de comportement.

À ce propos, Denis Curt, responsable du pôle recyclage et économie circulaire au sein du Groupe Renault, a déclaré que dans une voiture du constructeur français, 30% de la matière proviennent du recyclage et dans laquelle il y a 15 kilogrammes de plastique recyclé, «notre objectif est de faire baisser la quantité de ressources naturelles par passagers transportés». 

Au Maroc, le taux de recyclage pourrait être amélioré «mais le gisement actuel n’est pas suffisamment exploité» a-t-il souligné. «Une grande entreprise peut se redécouvrir au contact des territoires», lui a alors suggéré Mme Maghnouj El Manjra. C’est sur le recyclage que Radia Cheikh Lahlou, directrice de Déclic-Conseil en RSE, a axé son intervention : «Il y a actuellement près de 10.000 récupérateurs qui interviennent à Casablanca où 1 kilogramme de plastique récupéré est revendu à 15 dirhams. Une meilleure insertion professionnelle par le recyclage permettrait d’améliorer leurs revenus et leur statut social». Pour mémoire, le taux de recyclage des déchets ne dépasse pas actuellement les 7% au Maroc. 

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